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Euro 2024 : pour William Saliba, l'heure de convaincre avec l'équipe de France
Le défenseur central d'Arsenal William Saliba, qui devrait être titulaire lundi avec l'équipe de France contre l'Autriche, sait que sa prestation sera l'objet d'un véritable examen.
C'est une nouvelle dimension que William Saliba devrait découvrir, lundi, à Düsseldorf, celle d'une titularisation dans un grand tournoi international, avec tout ce que cela implique de pression et de vertige, d'émotions et d'excitation. Si Didier Deschamps va au bout de son idée dont la mise en place de vendredi, à Paderborn, a laissé entrevoir une esquisse, le défenseur central d'Arsenal sera aligné au sein de la charnière contre l'Autriche aux côtés de Dayot Upamecano, et il sait que son droit à l'erreur sera nul. Il devra être performant dans tous les registres de son poste : les duels, la relance, la concentration, le jeu de tête, l'alignement, la gestion du stress. Tout ce qu'il fait de bien avec son club depuis deux ans.
L'Autriche en ouverture de l'Euro, ce n'est cependant pas l'Autriche en Ligue des nations (1-1, le 10 juin 2022), sa troisième titularisation après cinq sélections. Ce n'est pas non plus l'Afrique du Sud (5-0, le 29 mars 2022), qui fut sa première titularisation, ni Gibraltar (14-0, le 18 novembre 2023) en match de qualification, ou le Luxembourg (3-0, le 5 juin 2024) en préparation. C'est un grand soir qui l'attend, comme il n'en a encore jamais connu, un examen qui doit confirmer l'immense défenseur qu'il est devenu.
« Il est prêt, est convaincu Claude Puel, son entraîneur à Saint-Étienne lors de la saison 2019-2020. Il vient d'achever une deuxième saison en Angleterre à un très haut niveau et ce qui est en passe de lui arriver chez les Bleus est justifié. En équipe de France, William avait juste besoin qu'on lui montre de la confiance et Didier (Deschamps) lui en témoigne. »
L'histoire ne dit pas encore si Saliba remplace Ibrahima Konaté, parce que ce dernier était un peu souffrant ces derniers jours, mais comme l'équipe de France a horreur du vide, le défenseur d'Arsenal mesure l'opportunité qui s'offre à lui. Pour autant, ses quinze premières sélections n'ont pas toujours laissé un souvenir impérissable, notamment celle en Allemagne (1-2, le 12 septembre 2023), au cours de laquelle il avait renvoyé une impression de fébrilité et perdu quelques ballons dangereux.
Mais Puel balaie l'idée : « Cela fait un moment que William a le niveau. Il peut être énorme. Surtout, il est rapide et défend debout, ce qui est un avantage car il peut toujours répondre à une feinte de l'adversaire. » Adrian Ursea, qui l'a connu à Nice pendant six mois, de janvier à juin 2021, ne redoute pas non plus ce premier soir dans un grand tournoi : « Il y a toujours un premier match. Mais ce que "Wilo" vient de vivre en club, rien que sur la dernière saison, prouve qu'il a une réelle maîtrise de soi. Il a tout corrigé des petits problèmes de concentration qu'il pouvait avoir. Il commet très peu de fautes, accepte et assume de défendre en un-contre-un. Honnêtement, je ne m'en fais pas pour lui. »
Un joueur serein pendant la préparation
Le staff de l'équipe de France a également été séduit par la préparation de Saliba, et ses dernières séances, à Paderborn, ont dessiné un joueur serein, qui refuse de tirer des plans sur la comète tant que le sélectionneur ne lui annonce pas officiellement qu'il débutera. Mais, dans son entourage, on avance que le défenseur de 23 ans ne pliera pas sous le poids de la pression de l'événement.
Fabio Frasconi, son ancien éducateur à Bondy, resté proche du Gunner, assure ainsi : « Il sait se conditionner à 10 000 % dans ces rendez-vous. C'est, au contraire, quand il y avait moins d'enjeu qu'il y avait danger en termes de concentration. Là, je ne m'en fais pas du tout sur le fait qu'il soit au rendez-vous. C'est quelqu'un qui fonctionne au défi. Ce premier grand match avec les Bleus, ça représente un grand défi à relever. Sur ça, il est trop fort. » Il aura très certainement l'occasion de le démontrer.