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ASSURANCE; Zéro tracas, zéro blabla, Saliba; Encore très bon à Clermont dimanche, il s'est imposé comme le patron de la défense olympienne
Après celui de Pau Lopez, c'est assurément le premier nom que doit coucher Jorge Sampaoli sur la feuille de match. C'est d'ailleurs assez simple : à l'exception du déplacement à Angers (0-0, 7ejournée), William Saliba a disputé l'intégralité de toutes les rencontres depuis le début de la saison, que ce soit en Ligue 1 ou en Ligue Europa. Dimanche, sur la pelouse du stade Gabriel-Montpied, l'autre enfant de Bondy a une nouvelle fois fait étalage de toutes ses qualités.
Positionné sur le côté droit de la défense à trois alignée par "El Pelado", Saliba a souvent été bien placé, toujours autoritaire dans ses interventions et rarement inquiété dans ses relances. Sévèrement averti pour une faute peu évidente sur Vital Nsimba avant la pause, Saliba n'a connu qu'un seul autre moment de pression : peu après le retour des vestiaires, une passe en retrait de Boubacar Kamara l'a mis dans l'embarras face à Saîf Khaoui et Pierre-Yves Hamel, ce qui l'a obligé à commettre une faute sur l'ex-Olympien.
Presque immédiatement, tous les Clermontois ont encerclé M. Millot, l'arbitre de la rencontre, pour réclamer un second avertissement, synonyme d'exclusion. Il n'en a rien été et Sampaoli ne s'en plaindra pas, tout comme l'OM peut se réjouir de ne pas avoir vu l'assistance vidéo sanctionner la main de Leonardo Balerdi dans le temps additionnel. "Je ne vais pas vous dire qu'il y a penalty, s'est exclamé Saliba à l'issue de la rencontre. Il n'y a pas penalty vu que le ballon touche son corps avant sa main. C'est pour ça que l'arbitre n'a pas sifflé."
Son analyse serait-elle la même dans le sens inverse ? "Oui, bien sûr", a-t-il encore lâché dans un éclat de rire. Un soupçon de mauvaise foi que ne renierait pas tout bon supporter marseillais.
Toujours est-il qu'à la suite de la faute sur Khaoui, Saliba, contrairement à la situation de la première période où il avait contesté, a tourné les talons et s'est replacé. Comme s'il savait que cette fois, il était réellement fautif, et qu'il valait mieux ne pas la ramener. "C'est un excellent joueur, il est très jeune, il ne faut pas l'oublier, a souligné à son sujet Mattéo Guendouzi quelques minutes après le coup de sifflet final. C'est un 2001 et ce qu'il fait, je trouve que c'est extraordinaire. Avec le ballon, ou sans, il nous aide beaucoup. C'est une très bonne recrue pour le club et j'espère que je vais continuer à jouer avec lui de nombreuses années." Le défenseur et le milieu de terrain olympiens, qui appartiennent tous les deux à Arsenal, auraient pu évoluer sous le maillot des Gunners cette saison. Mais Pablo Longoria a flairé le bon coup et a réussi à se faire prêter les deux internationaux Espoirs tricolores.
Appelé par Didier Deschamps lors du dernier rassemblement avec les Bleus, Guendouzi (20 sélections, 1 but avec les Espoirs) attend toujours de fêter sa première cape avec les A. Pour Saliba (3 sélections en Espoirs), la concurrence se veut plus rude, à un poste où "DD" privilégie l'expérience. Mais à seulement 20 ans, Saliba, 72 matches professionnels au compteur, ne manque pas d'atouts. "Physiquement, il gagne tous ses duels, il est très rapide, très puissant, a énuméré Guendouzi, dimanche dans les couloirs de l'enceinte clermontoise au sujet de son coéquipier. Et ce que les gens voient peut-être un peu moins, c'est ce qu'il fait avec le ballon. C'est extraordinaire, il trouve de super passes et c'est un joueur très important pour nous."
Ces passes dont parle l'ancien Lorientais, conspué de la première à la dernière minute par le public auvergnat, sont principalement à destination de Kamara ou, un cran plus haut, Guendouzi lui-même, histoire de casser le premier ou le deuxième rideau défensif adverse. Car comme il a pu le faire face à la Lazio ou le PSG, lors de deux matches très disputés, Saliba n'hésite pas à se projeter vers l'avant. Quitte à terminer certaines actions dans la surface adverse ! Sans réussite pour le moment, et c'est peut-être dans ce domaine que le défenseur olympien peut et veut progresser, lui qui n'a inscrit qu'un seul but en pro, avec Nice la saison dernière.
Mais qu'importe s'il ne marque pas, son rôle premier est d'abord de faire en sorte que son équipe soit la plus solide possible. "Il y a des matches comme ça, on est moins bien, mais à la fin, ce sont les trois points qui comptent. Il ne faut pas faire du beau jeu pour faire du beau jeu", affirme-t-il. Et malgré l'enchaînement des rencontres, il s'en sort très bien. "Franchement, je ne vais pas me plaindre de jouer, assume-t-il simplement. Quand le coach a besoin de moi, je donne le maximum, je suis content de jouer. J'essaye de donner le maximum à chaque fois." Une sorte d'assurance tous risques. Zéro tracas, zéro blabla, Saliba.
La Provence