Information
Mattéo Guendouzi s'épanouit enfin avec la Lazio Rome
Après une fin d'aventure compliquée à l'OM, Mattéo Guendouzi rebondit très bien à la Lazio Rome, où il complète son bagage avec Maurizio Sarri.
Mattéo Guendouzi a une lourde responsabilité : combler l'absence de Sergej Milinkovic-Savic. Après huit saisons passées à la Lazio, le Serbe, l'un des meilleurs milieux de Serie A, a signé à Al-Hilal, en Arabie saoudite, pendant l'été. La direction laziale en a tiré un juteux chèque de 40 M€ et en a réinvesti presque la moitié pour recruter le Français, sous la forme d'un prêt avec option d'achat obligatoire de 13 M€ (et 5 M€ de bonus) à verser à l'OM. « Il voulait vraiment la Lazio, notamment parce qu'il connaissait le coach », affirme Angelo Fabiani, directeur sportif de la Lazio. Guendouzi et Maurizio Sarri, son entraîneur, n'ont fait que se croiser, en Premier League ou lors de la finale de Ligue Europa 2019, du temps où le premier jouait pour Arsenal et le deuxième entraînait Chelsea. Sarri avait été marqué par l'énergie débordante de Guendouzi.
La première apparition du Français avec la Lazio a d'ailleurs conforté le staff italien dans son choix. Face à Naples (2-1), le 2 septembre, il avait effectué une entrée encourageante, avec une passe décisive et un but annulés par le VAR. À la Lazio, le milieu de 24 ans devait être en concurrence avec Daichi Kamada, ancien pilier de l'Eintracht Francfort également recruté pendant l'été, mais en interne, on reconnaît que la montée en puissance de Guendouzi a permis à la Lazio de trouver son équilibre et qu'il est désormais difficile de se passer de l'abattage défensif de l'ancien Marseillais. Il n'est plus sorti du onze de départ en Championnat depuis pile trois mois et sort rarement du terrain. Plus il joue, plus son rendement augmente. Lors du derby contre la Roma (0-0, le 12 novembre), il a notamment conquis ses supporters en étant l'un des seuls à être au niveau.
Avec Sarri, Guendouzi progresse énormément tactiquement. L'Italien lui apprend à gérer ses courses, à parcourir de grandes distances tout en gardant une influence dans les 20 derniers mètres, que ce soit par les percussions ou dans le dernier geste. Il a ainsi marqué deux fois ces dernières semaines : en Coupe d'Italie contre le Genoa (1-0, le 5 décembre), et en Serie A, à Empoli (2-0, le 22 décembre), où il a été également à l'origine du second but. « Il a plein d'énergie, quand il est en bonne condition physique et mentale, il garantit de la quantité et de la qualité », décrivait Sarri à la chaîne officielle du club, après la victoire à Empoli. Fabiani lui fait écho : « Il a une telle facilité à couvrir le terrain, mais aussi une qualité dans la circulation de balle, en plus d'être un box-to-box. C'est un joueur complet, frais mentalement, qui joue avec une certaine insouciance. Il ne tardera pas à revenir en sélection. »
Avant d'être rappelé avec les Bleus (sa dernière apparition remonte au Mondial 2022), Guendouzi devra extirper la Lazio du ventre mou de la Serie A et tenter de réaliser un exploit en huitièmes de finale de Ligue des Champions contre le Bayern. En attendant, dans le vestiaire, il montre l'exemple, par son tempérament avenant, son habitude à jouer à un haut niveau et sa capacité à évacuer la pression.
« C'est une question de personnalité, j'ai toujours aimé être au centre de l'attention, parler beaucoup avec mes coéquipiers, décrivait-il au journal Il Messaggero, en octobre. J'aime dire les choses en face, quand ça va bien et quand ça va mal. »« Dès le deuxième jour, il ressemblait à un Romain pur jus, insiste Fabiani, qui n'hésite pas à l'ériger en coéquipier modèle : « Si Guendouzi court, la Lazio court, s'il ne court pas, la Lazio ne court pas. Et lui court beaucoup. »