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OM; Guendouzi ne supporte plus son déclassement; Resté sur le banc contre Troyes et surtout à Lyon, le milieu olympien vit mal la situation. Il a eu une discussion avec Javier Ribalta en rentrant du Rhône au cours de laquelle il a fait part de son mécontentement
Les histoires d'amour finissent mal, en général. Matteo Guendouzi était pourtant l'un des chouchous du Vélodrome, érigé en "âme de l'équipe" par Jorge Sampaoli au cours d'une saison dernière où il a conquis les coeurs et rallié tous les suffrages. Le milieu de 24 ans en fait, une fois de plus, l'amère expérience. Sa cote dégringole sérieusement, à mesure que fond son temps de jeu. Igor Tudor l'utilise avec parcimonie depuis quelques semaines et n'hésite pas à lui faire goûter du banc de touche. Le vice-champion du monde parvient à s'en extraire, parfois, pour glaner quelques minutes, contre Toulouse ou Strasbourg par exemple.
Lorsqu'il démarre un match, il convainc rarement. À sa décharge, il pâtit de la concurrence formée par la paire Rongier-Vérétout, incontournable dans l'esprit du technicien croate, ce qui le contraint à évoluer un cran plus haut, à un poste qu'il n'affectionne guère, où il n'a pas ses repères, alors que promesse lui avait été faite, un peu plus tôt dans la saison, qu'il retrouverait une place devant la défense. À Reims et contre Montpellier, le passage de Rongier en défense centrale a rendu possible ce retour aux sources. Guendouzi n'a pas rayonné ; s'il a égalisé sur penalty contre les Héraultais, prenant ses responsabilités, il s'est fait ridiculiser par Wahbi Khazri sur l'ouverture du score.
Mais au moins a-t-il participé à tous ces rendez-vous cruciaux dans la course à la Ligue des champions. Car depuis deux matches, il se contente de s'échauffer le long de la ligne de touche sans ôter son survêtement. Il a ainsi assisté impuissant aux succès de ses partenaires contre Troyes puis à Lyon. Ce dernier acte manqué, avec le Parc OL pour cadre, lui est resté en travers de la gorge. À chaud, il a mal pris de ne pas être envoyé à la bagarre dans cette fin de rencontre tendue où tout restait à faire avant le but tardif de Malo Gusto contre son camp.
Guendouzi a dû ressasser la situation pendant l'heure de vol qui a ramené la délégation olympienne jusqu'à Marseille. À l'arrivée à l'aviation générale de Marignane dans la nuit de dimanche à lundi, il a eu une explication de texte avec Javier Ribalta. Pendant une quinzaine de minutes, l'ancien Lorientais et le bras droit de Pablo Longoria ont échangé en anglais sur le déclassement du premier nommé et son incompréhension liée à cette situation qu'il vit mal et qui lui a, notamment, fait rater le dernier rassemblement des Bleus, il y a un mois.
En substance, l'international (7 sélections) a assuré qu'il acceptait de ne pas être titulaire, que c'était à lui de séduire Tudor et de se battre pour gagner sa place dans le onze de départ. Ce qui le chagrine profondément, c'est de ne pas entrer en jeu, même pour une poignée de minutes, lui qui, avant ses absences contre Troyes et Lyon, n'avait manqué que deux matches de championnat cette saison, à chaque fois pour blessure (contre Ajaccio et Toulouse au Vélodrome). Problème, avant de recevoir Auxerre, dimanche soir, l'OM reste sur deux succès d'affilée et le contexte ne lui est guère favorable pour revendiquer quoi que ce soit.
Longoria va s'entretenir avec lui
Prêté par Arsenal lors du précédent exercice, Guendouzi a été transféré définitivement cet été en Provence. Il est lié à l'OM jusqu'en 2025. Mais son avenir paraît s'écrire plus que jamais en pointillé. Déjà à l'affût cet hiver, Aston Villa rôde toujours, Unai Emery rêvant de l'avoir de nouveau sous ses ordres après leur collaboration fructueuse à Arsenal. En plein sprint final pour la 2e place, l'OM se serait bien passé de ce problème-là. Au centre Robert Louis-Dreyfus, on rappelle que "personne n'est au-dessus de l'institution" et que rien n'est décidé, dans un sens comme dans l'autre, concernant le futur d'un joueur qui peut permettre de réaliser une jolie plus-value, même si son faible temps de jeu érode celle-ci. La perspective d'une belle vente ne laisserait pas insensible Frank McCourt, lequel guette des cessions importantes avec une envie mâtinée d'impatience depuis des lustres.
Pablo Longoria ne lorgne pas aussi loin que le propriétaire de l'OM. Le président espagnol a prévu de s'entretenir avec l'un des joueurs qu'il a attiré dans ses filets afin de le ramener à de meilleurs sentiments. Et de retrouver le calme à un moment charnière de la saison.
La Provence