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Toujours là, jamais las
William Saliba et Mattéo Guendouzi, le défenseur et le milieu de l’OM, font partie des joueurs les plus utilisés cette saison en Europe. Sans donner l’impression d’être vraiment fatigués. VINCENT GARCIA
Après 50 matches cette saison avec l’OM, un record en clubs dans les cinq grands Championnats, Mattéo Guendouzi trouve encore la force souvent de courir dès que se forme un petit attroupement sur la pelouse. C’est plus fort que lui. Des situations qui font sourire son coach personnel, Serge Costa, qui était aussi adjoint au Standard de Liège, un poste qu’il vient de quitter : « Il court beaucoup, même après l’arbitre quand il y a une embrouille. Dans son jeu, il a une tendance naturelle à être généreux dans l’effort. Cela va bien avec l’intensité demandée par Jorge Sampaoli. Mais parfois, il doit courir mieux ou du moins plus juste. »
“En vrai, Mattéo est fatigué mais il compense par une fraîcheur mentale
Serge Costa coach personnel de Mattéo GuendouzI
À 23 ans, s’économiser n’est pas dans la nature profonde du milieu marseillais, qui a disputé tous les matches du club phocéen sans exception, auxquels il faut ajouter ses trois sélections avec les Bleus. Son entraîneur Jorge Sampaoli, qui le considère comme « l’âme » de l’équipe, « un joueur clé », en profite pleinement. Comme il use jusqu’à la corde William Saliba également. À 21 ans, le défenseur central a disputé un peu moins de rencontres (47), mais compte plus de minutes passées sur le terrain encore que son coéquipier (4 225 contre 4 182). Sans que les deux ne montrent de baisse de régime vraiment criante, le privilège de la jeunesse sûrement.
Avec une demi-finale de Ligue Europa Conférence à jouer face à Rotterdam demain et une deuxième place à sécuriser en L1, aucun n’a de toute façon envie de souffler. « Je me sens très bien, assurait Guendouzi après la victoire à Reims, dimanche soir (1-0). Si j’étais fatigué, je le dirais au coach. Il reste très peu de matches et j’ai la rage de vaincre. »
Les jambes du Marseillais sont portées par la tête en ce moment. « En vrai, Mattéo est fatigué mais il compense par une fraîcheur mentale, note Costa, qui connaît le garçon depuis de nombreuses années. On touche du bois pour qu’il ne se blesse pas et il ne pourra pas tenir dix ans comme ça. Mais vu que le corps et l’esprit sont reliés, il se régénère dans l’environnement marseillais actuel : les résultats, qui sont bons, le soutien des supporters, l’énergie transmise par Sampaoli en cette fin de saison. Son entraîneur ne le ménage pas et il a une gestion un peu moins scientifique avec lui peut-être, plus émotionnelle. Dans tous les cas, il faudra une vraie coupure à Mattéo cet été avant des échéances importantes la saison prochaine, avec peut-être la Coupe du monde et la Ligue des champions. »
Guendouzi, qui ne cuit pas non plus ses pâtes tout seul, explique aussi accorder « beaucoup d’importance à l’entraînement invisible, à la nourriture, au sommeil ». Ces quelques petites précautions, ajoutées à ses aptitudes naturelles, lui permettent de multiplier les matches et les efforts, dans une saison exceptionnelle pour lui en termes de temps de jeu. Depuis le début de sa carrière, son record jusque-là était de 48 matches et 3 040 minutes passées sur les pelouses avec Arsenal en 2018-2019. Mais il faut croire que l’ancien joueur de Lorient, né en région parisienne, était préparé à cette débauche d’énergie depuis longtemps. « Depuis tout petit, je m’entraîne, explique-t-il. J’ai un gros cardio, ce qui me permet d’enchaîner les matches et d’être en forme. »
Dès l’âge de 5 ans, d’abord seul puis accompagné ensuite de son petit frère Milan, le natif de Poissy, dans les Yvelines, a pris l’habitude d’accompagner son papa pendant les footings. Vingt minutes d’abord, puis quarante-cinq et jusqu’à une heure trente ou deux heures en grandissant. Durant les week-ends sans match et sans compétition de karaté, son deuxième sport, ou pendant les vacances, Guendouzi a avalé les kilomètres en famille. C’était une bonne préparation car il continue à l’OM.
L'Equipe