Originaire de la région parisienne et joueur du Paris-Saint-Germain dans ses jeunes années, Ie milieu défensif s'est adapté rapidement à l'OM, un club taillé pour lui qui accueille son ancien club ce dimanche (20 h 45).
Mattéo Guendouzi a lancé le Classique la semaine dernière avec une assurance qui l'escorte dans la vie comme sur les terrains depuis ses débuts professionnels. Grande gueule, « passionné » dixit Sylvain Ripoll, le sélectionneur des Espoirs, la réputation du milieu défensif l'a précédé à Marseille et elle se vérifie depuis son arrivée cet été.
Son très fort caractère a pu lui jouer des tours dans le passé - on se souvient de son violent accrochage avec Neal Maupay lors d'un Brighton-Arsenal en juin 2020. Et même son entourage proche l'encourage à la boucler de temps en temps. Mais à 22 ans, l'ancien Gunner ne semble pas parti pour renier son tempérament. Et tant mieux quelque part, car sa personnalité se fond à merveille dans un club bouillant comme l'OM.
Un pronostic osé pour le Classique
Né en région parisienne à Poissy (Yvelines), formé au Paris-SG jusqu'à l'âge de 15 ans avant de rejoindre Lorient, Guendouzi a vite fait oublier ce passé encombrant pour Marseille, même si certains adversaires chambreurs le lui rappellent parfois. « Je suis sûr qu'on va prendre les trois points », a donc répondu le plus naturellement du monde le néo-Marseillais, à une question sur la venue du PSG après la victoire contre Lorient (4-1) la semaine dernière. Pour se risquer à un tel pronostic avant d'affronter Kylian Mbappé, Lionel Messi, Neymar et toutes les autres stars parisiennes, il faut une sacrée dose de confiance en soi.
Son partenaire Valentin Rongier y voit « plus de la fougue que de l'arrogance ». Et de la fougue, le joueur n'en manque pas. Le 22 août dernier à l'Allianz Riviera, Guendouzi était en première ligne lors des incidents avec les supporters niçois. Cette saison, on l'a vu s'embrouiller aussi avec son propre coéquipier, Gerson, face à Lens (2-3, 26 septembre). L'altercation et les insultes ne se sont pas prolongées dans le vestiaire marseillais et n'ont pas eu trop d'incidence, finalement, sur la vie de groupe. Le Brésilien, titulaire malgré des performances moyennes, était alors dans le collimateur de certains joueurs marseillais. « Il insulte gratuitement mais il sait très bien avec qui il se permet de se comporter comme ça, raconte cette fois un adversaire avec lequel Guendouzi s'est accroché. Un jour, il s'en prendra à la mauvaise personne et ça finira très mal. »
Au club, on a tout de suite minimisé l'affaire, voyant plutôt dans cet accrochage le signe d'un « gagneur » qui a « faim ». Boubacar Kamara ou Pape Gueye, avec lesquels il s'entend très bien, lui ont quand même déjà conseillé de se calmer.
Mais parler, Guendouzi, qui prend souvent les arbitres au marquage, adore. Heureusement, il sait communiquer plus posément aussi. Et ce n'est pas pour rien que Jorge Sampaoli lui a déjà confié le brassard de capitaine cette saison. L'entraîneur argentin a été primordial dans sa décision de rejoindre l'OM l'été dernier. « La personnalité de Sampaoli, la discussion qu'il a pu avoir avec l'entraîneur, le feeling, ont été très importants, confie Sylvain Ripoll, le sélectionneur des Espoirs, qui a aussi connu Guendouzi dans ses jeunes années à Lorient. Il a mesuré tout ça et il a vu très clair dans son choix. Je l'ai senti très emballé pour rejoindre Marseille. Il possède une culture tactique, une curiosité pour le jeu et il est très intéressé par l'équilibre collectif. Avec un entraîneur, il pose des questions, il veut des explications et les comprendre. À l'OM, ça bouillonne et c'est une très bonne étape pour lui. Il doit apprendre parfois à canaliser son énergie mais il faut qu'il la garde aussi. »
Pablo Longoria, le président marseillais, a été impressionné par sa mentalité, sa culture de la gagne et sa connaissance du football dès leur première conversation, une des meilleures discussions qu'il ait eu avec joueur, avait-il dit en privé après cette prise de contact.
Il veut durer à l'OM
Prêté par Arsenal avec une option d'achat d'environ 11 M€ qui sera levée automatiquement si l'OM se maintient en L1, le milieu défensif sera olympien jusqu'en 2025 à la fin de la saison. Installé à Marseille avec son petit frère Milan (20 ans), qui a aussi rejoint la réserve du club cet été, l'ancien Parisien se voit bien poser ses valises dans le coin pour un moment.
Après une saison compliquée à Arsenal à la suite du départ d'Unai Emery en novembre 2019 et une autre de transition en prêt au Hertha Berlin, il revit aujourd'hui et pas seulement dans un rôle réducteur de « trash-talker ». Son apport dans le jeu marseillais est indéniable, dans les statistiques (2 buts, deux passes décisives) comme dans l'énergie qu'il déploie sur le terrain. Contre Lorient la semaine dernière, il a été impliqué sur trois des quatre réalisations marseillaises, avec un but et une passe décisive à la clé.
Ses performances lui ont permis de retrouver l'équipe de France lors des deux derniers rassemblements de septembre et d'octobre. En bleu également, son assurance avait fait grincer des dents certains membres du staff lors de son premier passage en novembre 2019. Cette fois, il s'est mieux fondu dans le collectif, auprès des jeunes comme Jules Koundé ou Moussa Diaby. Et s'il ne compte toujours aucune sélection, Guendouzi ambitionne de s'installer sur la durée chez les Bleus, dans un rôle déjà de remplaçant. S'il continue de s'épanouir avec l'OM, il a le droit d'y croire.
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