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ATTENTES; Gerson sort de sa coquille; Selon Jorge Sampaoli , le Brésilien, excellent face à Bâle, répond désormais à ce qu'il espérait de lui
Mais à quoi sert ce Gerson ? Comment l'OM l'a-t-il payé plus de 20 M€ ? Pourquoi est-ce qu'il ne sort jamais ? Et quand est-ce qu'il va se mettre à courir ?
Depuis le mois d'août, la recrue la plus onéreuse du marché olympien a suscité plus de questions qu'il n'a marqué de buts, même si, dans ce domaine, il a déjà fait mieux qu'au Brésil. Après le deuxième but lensois, au Vélodrome, fin septembre (2-3), Mattéo Guendouzi semblait même lui avoir demandé, sur la pelouse, quand il allait se mettre à courir.
Il a connu quelques éclairs, notamment à Nantes, réussi parfois des deuxièmes périodes meilleures que les premières. Mais il semble enfin, après une prestation intéressante côté droit face à Monaco, malgré le mauvais résultat, être vraiment sur le bon chemin après son match face à Bâle jeudi.
La longue adaptation
"Quand on est bien dans sa tête, tout marche mieux, c'est surtout un travail sur le mental que j'ai fait, a-t-il dit hier. À partir du moment où on se libère de ce qu'on peut lire ou entendre, ça va mieux.J'ai beaucoup travaillé pour retrouver mon meilleur niveau, j'ai été aidé par mes coéquipiers, par le staff."
Il n'est pas le premier Brésilien à souffrir lors de ses premiers mois en France. Ceux qui arrivaient d'un autre pays européen, comme Mozer, Ricardo ou Valdo étaient bien tout de suite ; d'autres, tels Rai ou Paqueta ont mis un peu plus de temps. Ou n'y sont jamais arrivés tels Luis Fabiano ou Severino Lucas. Des exceptions comme Paulo Cezar ont flambé immédiatement.
"C'est très différent en Europe, le jeu est plus rapide, les joueurs sont physiquement très forts, donc, on doit s'adapter. Avec le temps, je parviens à me mettre au diapason et mon travail s'améliore", explique-t-il, rejoint par Jorge Sampaoli qui précise : "Il s'est adapté à un nouveau football, un nouvel effectif, un nouveau pays, une idée que nous avons, différente des autres équipes. Il nous aide à l'imposer en France."
"Quand j'entre sur le terrain, ajoute Gerson, j'essaie de comprendre comment fonctionne l'adversaire parce qu'il faut être extrêmement rapide. J'aime beaucoup le jeu de Payet, la connexion, la complicité que j'ai avec lui, c'est un joueur très intelligent, niveau coupe du monde et il facilite le jeu. J'essaie de lui rendre la pareille pour qu'il puisse s'exprimer au mieux. "
Jeudi soir, il s'est retrouvé dans une position plus excentrée que d'habitude, quatre jours après avoir évolué à droite. L'idée de Sampaoli devantBâle a été plus convaincante. "Nous, les entraîneurs, nous sommes toujours à la recherche de nouvelles solutions pour l'équipe, parfois, ça marche, parfois non, détaille Sampaoli. Nous avons livré une bonne prestation, avec beaucoup de jeu, beaucoup de tirs, d'occasions, de corners, de coups francs. On va essayer de continuer sur cette lancée-là mais après il y a ces détails : on concède un seul tir, d'un joueur hors-jeu et on prend un but. Il faut que chaque joueur soit le plus proche possible de son meilleur niveau pour être plus tranchant et confirmer cette supériorité, sinon, on passe d'un possible écart de cinq buts à un seul. "
Sampaoli : "Sur le bon chemin pour devenir très respecté"
Gerson s'est donc retrouvé jeudi à l'origine de certaines occasions et pas loin de la conclusion, en jouant côté gauche, après avoir parfois évolué comme faux N.9, arrière gauche, milieu défensif, offensif, droit, gauche..."Au Brésil, je jouais beaucoup plus bas, raconte-t-il. Je commandais de loin, ici je suis plus près de la surface, j'ai plus de liberté pour attaquer. J'adore marquer des buts, mais je ne pensais pas que j'aurais autant d'occasions. J'ai toujours su que j'avais une bonne frappe mais je travaille beaucoup pour m'améliorer. Je prends des risques, je tente, j'essaie de marquer. Parfois, le résultat n'est pas ce qu'on attendait, ce qu'on espérait, mais nous restons toujours très concentrés."
S'il demeure à ce niveau-là, il va pouvoir jouer un rôle important et aura donné raison à son coach, qui est aujourd'hui ravi de son homme : "Gerson répond totalement à mes attentes, On voit qu'il gagne des duels, qu'il approche la surface, provoque, passe des adversaires. Il est sur le bon chemin pour devenir un joueur très respecté. C'est très difficile, surtout quand on pratique un jeu si différent."
La Provence