Une explication musclée avec Mattéo Guendouzi contre Lens, des remontrances adressées à Jorge Sampaoli face à Lille, le Brésilien traverse une période de frustrations. BAPTISTE CHAUMIER
Gerson s’est envolé en direction de la Colombie, hier, pour rejoindre la Seleçao, qui débute son rassemblement à Bogota, et cette trêve internationale devrait lui offrir une respiration bienvenue alors qu’il a montré des signes d’agacement et de frustration ces dernières semaines.
Recrue phare du mercato marseillais, achetée à Flamengo pour 22 M€ bonus inclus, le Brésilien (24 ans) s’acclimate encore timidement à son nouvel environnement et à la philosophie de jeu protéiforme de son entraîneur, Jorge Sampaoli.
Le technicien argentin a insisté pour le recruter cet été, certain de son potentiel, et il a défendu son milieu de terrain en conférence de presse la semaine dernière : « On attend qu’il participe plus au jeu et qu’il s’adapte au rythme de la Ligue 1, un Championnat plus physique où il y a plus de pressing qu’au Brésil. On n’a pas réussi à ce qu’il trouve ce rythme. C’est de la faute de l’entraîneur. » Malgré cette volonté de supporter toute la responsabilité de ces débuts décevants, Sampaoli a vu Gerson venir lui dire tout le mal qu’il pensait de sa décision de le remplacer à la 62e minute contre Lille (0-2), dimanche. Un agacement qui peut se manifester parfois (souvenez-vous de Lionel Messi avec Mauricio Pochettino) mais qui témoigne aussi de la crispation de Gerson, bien conscient qu’il n’apporte pas suffisamment au jeu de son équipe.
Les explications sont multiples et l’intéressé regrette de ne pas jouer assez régulièrement à son vrai poste – milieu relayeur – ou de sortir, comme face au LOSC, au moment où il peut y évoluer.
En manque de rythme et de repères
À l’exception de la première période face à Lens, où il a été aligné dans un registre de piston gauche, il a pourtant toujours joué au milieu. Et s’il s’adapte à la marge, certains joueurs doivent se réinventer, à l’image de Valentin Rongier, régulièrement aligné dans un double rôle de milieu - latéral droit, ou de Dimitri Payet, qui dépanne comme attaquant de pointe depuis le début de saison. Après son altercation avec Mattéo Guendouzi sur le terrain face à Lens (2-3), ce nouveau signe d’énervement n’est en tout cas pas anodin. Sampaoli le sait et le vestiaire marseillais aussi, surpris de la réaction de Gerson, l’un des joueurs les plus utilisés par le « Pelado » malgré un rendement très en dessous des attentes.
Ce n’est pas la première fois que Gerson fait part de son mécontentement à son entraîneur : il lui avait déjà signifié sa colère de ne pas être utilisé à bon escient et, a priori, de ne pas figurer dans la probable équipe de départ, lors d’une mise en place dans le huis clos de la Commanderie, dernièrement.
En manque de rythme, de ressources – il n’a pas coupé entre son dernier match avec Flamengo et son arrivée en France – et de repères, Gerson espère profiter de son passage en sélection pour se relancer et soigner sa confiance. Malgré ces épisodes de tensions passagers, il se serait d’ailleurs expliqué avec son entraîneur, une fois le calme revenu, dans le vestiaire du stade Pierre-Mauroy. Dans l’espoir de pouvoir vite montrer un meilleur visage.
L'Equipe