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Transferts : Marcao, père de Gerson : « Mon fils n'a pas douté du projet de l'OM »
Le père et agent du futur milieu de l'OM Gerson (24 ans) revient sur le transfert de son fils et les premières années de sa carrière.
Gerson, futur milieu de l'OM. (Jorge Rodrigues/AGIF/Presse Sports)
Gerson, futur milieu de l'OM. (Jorge Rodrigues/AGIF/Presse Sports)
Eric Frosio
15 juin 2021 à 21h05
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Il répond au téléphone avec des « Bonjour, ça va bien ? », comme s'il voulait accélérer son intégration. Marcao, le père et agent de Gerson, est enthousiaste à l'idée de se rendre à Marseille, la semaine prochaine, avec la nouvelle recrue olympienne (pour moins de 20 M€). Malgré un échec en Italie (AS Rome puis Fiorentina, entre 2016 et 2019), il est persuadé que son fils va s'imposer, après ses deux saisons flamboyantes au Flamengo.
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« Pourquoi le transfert de votre fils à l'OM a-t-il traîné ?
Ce n'était pas si long que ça. En tout cas, dans notre esprit, il n'a pas fallu trop longtemps pour nous décider. Après, il a fallu régler les détails bureaucratiques. Gerson, lui, a dû se faire à l'idée de quitter son club de coeur. Ce n'est pas si facile. Mais il n'a pas douté du projet de l'OM. On parle d'une très bonne équipe, d'un club historique qui évolue dans un Championnat attractif. C'était très tentant.
Avec qui avez-vous parlé lors des négociations ?
Avec Pablo (Longoria). On a évoqué le plan de carrière de Gerson. On avait besoin de savoir ce que le club imaginait pour lui. Avec le coach (Sampaoli), ce fut plus bref. Je l'ai remercié de vouloir travailler avec Gerson. Tout cela a compté. J'en senti que la direction du club mais aussi le staff avaient tous très envie de le recruter.
« L'Italie lui a permis de mûrir et comprendre ce qu'il devait faire pour s'imposer en Europe »
Marcao
Pourquoi ça marcherait à Marseille alors que ça n'a pas fonctionné en Italie ?
Il n'avait que 18 ans lorsqu'il a été en Italie. Il n'était pas prêt, notamment sur le plan tactique. Et il n'a pas eu le temps de s'adapter à un football différent. Mais cet épisode lui a permis de mûrir et comprendre ce qu'il devait faire pour s'imposer en Europe. Aujourd'hui, c'est un athlète plus fort physiquement, plus sûr de lui. Normalement, quand un Brésilien rentre au pays, c'est très difficile d'avoir une deuxième chance. Mais Gerson l'a méritée. Il a progressé et il est prêt à lutter avec les meilleurs. Je peux vous garantir qu'à Marseille, il sera performant.
Racontez-nous ces deux saisons au Flamengo, où il est devenu une idole?
C'était incroyable. J'ai vécu des moments magiques, comme lorsqu'il a inscrit un doublé au Maracana, contre Del Valle (EQU, en février 2020, lors de la Recopa Sudamericana, équivalent de la Supercoupe d'Europe) devant 70 000 personnes. Ce n'est pas facile de porter le maillot du Flamengo. Il est très lourd à porter, surtout quand il s'agit de ton club de coeur. Les supporters sont très exigeants mais ils peuvent aussi te donner beaucoup de force.
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Est-il vrai que vous avez dû le forcer à jouer au Fluminense quand il avait 7 ans ?
À l'époque, je n'avais pas un centime en poche. Il a été retenu au Flamengo mais c'était difficile de l'emmener à Gavea (le centre de formation). Ça coûtait cher. J'ai demandé si le club pouvait payer le transport. Ils ont refusé. J'ai demandé à Gerson de dire adieu à ses copains. C'était une des journées les plus tristes de ma vie. Deux jours plus tard, le Fluminense l'a invité à s'entraîner. Il ne voulait pas. J'ai dû le forcer. Il ne faisait que pleurer. Mais c'était une opportunité à ne pas rater. Le Flamengo, c'est notre club, mais j'ai beaucoup de tendresse pour le Fluminense, où Gerson a grandi de 7 à 18 ans.
Comment était votre quotidien à l'époque ?
Très difficile. J'étais livreur, vigile, maçon...J'ai tout fait pour apporter à manger sur la table le soir. En même temps, j'essayais de l'entraîner car je savais qu'un jour il pourrait changer notre vie. Mais c'était très difficile. Comme on dit au Brésil : '' Il a dû tuer un lion par jour pour s'en sortir ''. Il fallait beaucoup de courage. Il a ça dans le sang et ne le perdra jamais.
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Quel genre de garçon et de joueur est Gerson ?
Il est passionné, sérieux dans le travail et déteste perdre. Il a confiance en lui et n'est pas du genre à se cacher. Les supporters peuvent être rassurés, c'est un cheval de course qui va arriver.
Si on le compare à Paul Pogba, ça vous va ?
Oui c'est vrai ! C'est exactement ça. Ils ont le même style.
« Neymar Senior ? C'est mon pote. C'est lui qui m'a poussé à devenir agent »
Marcao
A-t-il des modèles ?
Adriano, Cristiano Ronaldo et... Neymar ! Si je ne le cite pas, il ne va pas être content (rires).
Vous êtes proche de son père.
Oui, c'est mon pote. Il m'aide beaucoup, me donne des conseils. J'ai beaucoup de respect pour lui et pour sa trajectoire. C'est lui qui m'a poussé à devenir agent et à m'occuper de mon fils. Il m'a dit que personne ne s'en occuperait aussi bien que moi. Il avait raison. »
Lequipe