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OM : Gerson, « le meilleur milieu de terrain du Brésil »
Les observateurs du football brésilien prédisent à Gerson, revenu d'un exil raté en Italie avant d'exploser avec Flamengo, un bel avenir en L1 la saison prochaine avec l'OM.
Felipe Luis a eu du mal à y croire ! Alors qu'il avait croisé Gerson lors d'une joute européenne entre l'Atlético de Madrid et l'AS Roma, il a retrouvé son compatriote sous les couleurs du Flamengo, en 2019. Et là, il a été bluffé. « Je ne savais pas qu'il était si bon. Je suis fan. Il est monstrueux », s'est félicité le latéral gauche. Comme lui, personne n'imaginait que Gerson, 24 ans, allait prendre une telle dimension dans l'équipe de Jorge Jesus.
Titulaire indiscutable, le milieu a participé à l'incroyable saison du doublé historique (Championnat-Copa Libertadores en 2019) avant de confirmer l'année suivante sous les ordres de Rogerio Ceni (Supercoupe du Brésil, Championnat). Il est devenu l'un des chouchous des supporters (avec Gabigol), a gagné un surnom (Curinga, le joker), et sa célébration (un geste comme un X, pour trancher la gorge) est devenue virale dans les travées du Maracanã.
« Il est tout simplement devenu le meilleur milieu de terrain du Brésil, résume Casagrande, ex-attaquant du Corinthians, consultant sur TV Globo. Ça fait deux ans qu'il devrait être titulaire avec la Seleçao. C'est un joueur unique. Il est technique, possède une vision du jeu exceptionnelle, il est intelligent et participatif. Il n'y en a pas d'autres comme lui, même parmi les Brésiliens qui jouent en Europe. »
Son exil raté en Italie (à la Roma et à la Fiorentina, de 2016 à 2019) ne laissait pourtant pas présager d'une telle présentation. Mais au lieu de se morfondre sur son faible temps de jeu, le gamin de Belford-Roxo, dans la banlieue pauvre de Rio, en a profité pour bosser. « En Europe, tout était différent, la langue, la nourriture, les entraînements... C'était difficile, a-t-il reconnu dans un entretien à GloboEsporte. Et puis j'ai commencé à changer ma façon de penser. J'ai monté une salle de gym à la maison, et je me suis mis à faire de la musculation. »
C'est donc un athlète, solide comme un roc, qui est rentré à Rio pour signer dans son club de coeur. Un soulagement, voire une consécration pour celui qui a été formé, dès l'âge de 13 ans, chez le rival du Fluminense. « À l'époque, j'ai dû le forcer à y aller. Il ne jurait que par le Flamengo », se souvient Marcao, son père. « Il a même dû me frapper plus d'une fois », en rigole aujourd'hui ce fan d'Adriano, dont le style de jeu rappelle plutôt celui de Luiz Gustavo.
« C'est surtout un joueur moderne, box to box, capable de très bien défendre mais aussi de se projeter vers la surface adverse, détaille Paulo Jemalli, le scout de l'OM au Brésil. Il est capable de jouer 7, 8 ou 10. Il va cartonner en France. » L'année dernière, Gerson avait déjà tapé dans l'oeil d'un club français. L'OGC Nice et son coach, Patrick Vieira, le voulaient. Il atterrira finalement à quelques kilomètres de là, à Marseille, où il a tous les atouts pour devenir le futur chouchou du Vélodrome.