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MERCATO; Milik, les dessous d'un départ; Transféré définitivement cet été à l'OM avant d'être poussé vers la sortie, notamment pour économiser son copieux salaire, l'attaquant polonais rebondit à la Juventus
Il ne s'y attendait vraiment pas, même si, depuis quelques jours, il avait senti le vent du changement souffler dans sa nuque. Quand il a repris le chemin de l'entraînement, le 6 juillet, Arkadiusz Milik allait, dans son esprit, prendre part à la saison 2022-23 sous le maillot de l'OM où il a été transféré définitivement cet été et avec qui il était sous contrat jusqu'en 2025. Après avoir arraché un prêt à Naples en janvier 2021, Pablo Longoria avait échafaudé un deal particulier dont il a le secret pour l'enrôler un an et demi plus tard. Charge à l'OM de s'acquitter d'un transfert de 8 millions d'euros assorti de divers bonus, le tout étant payable sur plusieurs mois. Ce qui a été fait au fil du temps, donc, permettant au natif de Tychy d'être un Olympien à part entière à l'aube de l'actuel exercice.
Le départ hâtif de Jorge Sampaoli a même renforcé son désir de briller sous les couleurs ciel et blanc, avec la coupe du monde au Qatar dans la ligne de mire. Les premiers échanges avec le successeur de l'Argentin, Igor Tudor, se sont avérés fructueux. Le jeu direct prôné par le technicien croate convenait davantage à l'avant-centre que les redoublements de passes chers à El Pelado. Il a commencé comme titulaire les deux premières rencontres de championnat sans convaincre toutefois ni trouver l'ouverture.
Jusqu'à ce que la réalité du mercato rattrape l'OM et Milik. À La Commanderie, aucun joueur n'est intransférable et on estime que les joueurs les plus payés doivent être les plus importants pour l'entraîneur et pour le groupe. Ce qui, visiblement, n'était plus le cas de Milik, lequel a glissé sur le banc contre Nantes, samedi, sans en sortir. Deux autres faits ont joué contre l'ancien de l'Ajax et du Napoli : ses émoluments, parmi les plus importants du vestiaire, et l'absence de départs d'autres éléments appelés à changer d'air, un autre enjeu de ce mercato épié par Frank McCourt.
D'autant que la cote de Milik demeure intacte sur le marché. Malgré un temps de jeu restreint sous Sampaoli, il a compilé 30 buts en 53 apparitions, confirmant son statut de buteur fiable et efficace. Ce qui n'a échappé à personne sur la scène européenne. Valence et le Borussia Dortmund sont venus à la pêche aux renseignements au début du mois. Mais c'est surtout la Juventus qui s'est montrée la plus pressante.
Un prêt payant de 1 M€ assorti d'une clause de 7 M€
Des renseignements ont été pris par les dirigeants bianconeri courant août. L'OM et Milik n'étaient pas vraiment réceptifs à ce moment-là. La position olympienne s'est rapidement infléchie face aux difficultés à vendre. À La Commanderie, on avance aussi des raisons sportives pour expliquer ce départ qui, d'un point de vue strictement sportif, amoindrit la force de frappe de l'équipe et la prive de son artificier le plus sûr et le plus expérimenté.
En quête d'une alternative à Dusan Vlahovic, la Juventus a foncé. Elle a même accéléré quand sa priorité, Memphis Depay, lui a fait défaut. L'accord avec l'OM a rapidement été trouvé sur la base d'un prêt payant de 1 million d'euros assorti d'une option d'achat de 7 M€. Un montant qui semble peu élevé, à première vue, notamment vu le pedigree du joueur. Mais à l'OM, on se montre surtout soulagé d'économiser son salaire.
Après un ultime entraînement sur les pelouses de La Commanderie hier matin, Milik s'est envolé vers Turin, à 14h15 depuis l'aviation générale de Marignane, avec 45 minutes de retard. La visite médicale bouclée en début de soirée, le Polonais est devenu un nouveau Juventino. Il portera le numéro 14 et laissera, à Marseille, une multitude de regrets, notamment celui de ne pas avoir pleinement profité de son talent de buteur.
La Provence