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En plein dans le Milik
Déjà buteur décisif à Metz dimanche, l’attaquant polonais a marqué un doublé précieux, avant de sortir énervé. DE NOTRE ENVOYÉE SPÉCIALE
MELISANDE GOMEZ MARSEILLE - Qu’il s’y installe dès le coup d’envoi ou bien qu’il le rejoigne après plus d’une heure de jeu, Arkadiusz Milik n’aime jamais s’asseoir sur le banc de touche. Dimanche, à Metz (2-1), il n’avait pas compris comment il avait pu ne pas débuter, alors qu’il restait sur un triplé contre Angers, le week-end précédent. Et hier, face à Karabagh, il n’était visiblement pas euphorique de se voir le premier remplacé, à la 68e minute, alors qu’il avait réussi un doublé en première période.
Ses deux buts auraient pu suffire à sa bonne humeur, mais le Polonais a d’autres ambitions et il a faim de temps de jeu, alors qu’il a passé les deux premiers mois de la saison à soigner un genou convalescent. Il avait marqué deux buts, il en aurait bien mis un troisième et il n’a pas caché sa vexation en quittant la pelouse, comme s’en souviennent sans doute le sac et la bouteille qui traînaient devant le banc à ce moment-là et qui ont volé face aux coups de pied. Les matches se suivent et le feuilleton se poursuit, donc, de cet avant-centre qui marque beaucoup mais ne joue pas toujours. Et son efficacité actuelle, qui devrait n’être qu’une bonne nouvelle pour Jorge Sampaoli, ne fait que nourrir le débat sur la fraîcheur de leurs échanges. « J’ai la même relation avec lui qu’avec tous les autres, assurait l’Argentin après le match. Nous sommes des professionnels, il a sa fonction et moi j’ai la mienne. »
Premier décisif, premier sorti
La fonction de Sampaoli, c’est de gérer son effectif alors que les matches s’enchaînent, et c’est l’argument qu’il a avancé pour expliquer son coaching : « Je n’ai pas vu ses gestes d’humeur. On a besoin d’avoir des joueurs prêts pour les matches qui arrivent. Nous avions prévu de faire des changements et nous les avons faits. Avant les états d’âme des uns et des autres, ce qui compte c’est l’état de forme de chacun. » La fonction de Milik, c’est de marquer des buts et personne ne trouvera grand-chose à lui reprocher : il reste sur six buts en quatre matches, portant son total à seize réalisations pour l’OM cette saison, dont six en Coupes d’Europe. Il a longtemps été la menace la plus présente pour la défense azérie, hier : le premier dangereux, sur une frappe sortie par le gardien (14e), le premier décisif, d’abord en deux temps après un corner (41e) puis d’un enchaînement contrôle parfait-frappe croisée du gauche (44e). Et le premier sorti, donc, gardant le visage fermé sur le banc jusqu’à son retour au vestiaire. La série a connu un nouvel épisode et, puisque le Polonais marque souvent, elle pourrait, même, finir bien.
L'Equipe