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Arkadiusz Milik cherche encore à se faire une place à l'OM
Remplacé à l'heure de jeu face à Reims mercredi, l'attaquant polonais Arkadiusz Milik peine à se fondre dans le collectif marseillais. De quoi voir naître des questions sur son avenir.
Jorge Sampaoli a préféré voir le verre à moitié plein, mercredi soir, quand il lui a été demandé de dresser le bilan de la première moitié de la saison. L'OM venait d'arracher un nul décevant contre Reims (1-1), mais il est troisième de la L1 avec un match en retard, une place qui l'emmènerait en Ligue des champions, son objectif de la saison.
Mais l'Argentin n'a pas pu échapper à une question sur Arkadiusz Milik, premier joueur remplacé de la soirée, à la 67e minute, alors que le score était encore de 0-0. Le Polonais de 27 ans ne réussissait pas le match de sa vie mais il pesait sur la charnière rémoise et incarnait une menace dans la surface, qui a disparu après sa sortie. « J'ai sorti Milik parce qu'il avait joué le match précédent en intégralité (dimanche, en Coupe, contre le Cannet-Rocheville, 4-1), s'est expliqué l'entraîneur. Nous avons manqué de présence dans la surface, ensuite. Ce n'était pas le choix le plus judicieux. » C'est aussi ce que semblait penser le joueur en quittant la pelouse, visage sombre et mâchoires serrées.
L'OM centre peu, tire peu et le trouve peu
Un peu moins d'un an après son arrivée à l'OM, ce n'est évidemment pas le scénario dont Milik avait rêvé. Blessé au genou gauche à la fin de la saison dernière, puis opéré sous arthroscopie, l'attaquant a pris toutes les précautions pour éviter les rechutes, en accord avec le staff médical, et il n'a retrouvé la compétition que le 30 septembre. Depuis, il a disputé seize matches avec l'OM, dont dix en Ligue 1, et le constat n'a pas tellement évolué : il est un maillon que l'équipe ne parvient pas à intégrer, pas souvent trouvé par ses partenaires, et il a beau se déplacer, faire les appels, décrocher parfois, rien n'y fait.
En Ligue 1, il n'a marqué qu'un but et c'est un peu dommage pour un joueur de son calibre, plein de sang-froid devant le but et à qui Sampaoli répétait pendant sa convalescence qu'il l'attendait avec impatience et qu'il était l'un des éléments les plus importants de son effectif.
Sampaoli explique que l'équipe est mieux couverte quand il n'est pas sur le terrain
Trois mois plus tard, les paroles du coach se sont heurtées à la réalité : en décembre, Milik a vu son temps de jeu fondre comme neige au soleil, remplaçant contre Nantes et Brest, puis même pas entré en jeu à Strasbourg.
Pour motiver ce choix de le sortir du onze, Sampaoli a expliqué au joueur que l'équipe était mieux couverte quand il n'était pas sur le terrain, et qu'il lui manquait des réflexes tactiques après son début de saison perturbé par sa blessure. Mais l'entraîneur a-t-il tout fait pour que son attaquant s'intègre aux circuits de l'équipe ? Vu la pauvreté de l'animation offensive marseillaise depuis plusieurs mois, seulement éclairée par le talent de Dimitri Payet, un avant-centre comme Milik, capable de marquer et aussi de jouer en remises ou en déviations, est un luxe difficile à sacrifier.
Or, les entraînements ne sont pas forcément orientés vers une meilleure intégration du Polonais : depuis le revirement tactique vers des options nettement plus défensives, les consignes sont d'abord tournées vers le schéma à respecter, au détriment des oppositions où l'équipe pourrait huiler des mécanismes avec l'ancien Napolitain. Comme à son habitude, Sampaoli travaille aussi beaucoup les sorties de balle depuis l'arrière, mais la partition coince ensuite. L'OM centre peu, tire peu, et trouve peu son avant-centre. Qui commence à gamberger, forcément, parce qu'il touche très peu de ballons et a tendance à surjouer, quand il est enfin trouvé. Ce qui ne lui a pas fait perdre l'instinct du numéro 9 : depuis sa reprise fin septembre, il est le meilleur buteur du club (8 buts).
Parti en vacances en Pologne pour les fêtes, il aura l'occasion de souffler un peu. Et ensuite ? Prêté à l'OM jusqu'en juin avec option d'achat obligatoire fixée à 10 M€, il apprécie la région marseillaise et la ferveur du Vélodrome mais son temps de jeu pourrait l'inciter à se poser des questions, ou son entourage à tendre une oreille attentive aux offres qui arrivent.
Pablo Longoria, le directeur sportif marseillais, qui avait été à l'origine du joli coup de la venue en prêt du Polonais l'hiver dernier, s'est entretenu avec son agent, pour lui dire qu'il voulait le garder. Mais la situation financière de l'OM ne lui permet pas des positions définitives : en cas d'offre importante qui ferait rentrer des liquidités dans les caisses, Milik pourrait voir la porte s'ouvrir.