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OM; Pape Gueye revient en force, mais... Unique buteur du match amical contre le RKC Waalwijk hier, le Sénégalais monte en puissance, mais est sous le coup d'une suspension de quatre mois.
Ludovic Ferro
Tout pourrait jouer contre Pape Gueye. Son contrat, déjà, En fin de bail en juin 2024, il est à la croisée des chemins, avec deux options claires : la prolongation ou le départ, surtout avec des dirigeants qui détestent se retrouver dans cette situation. Les choses sont bien plus compliquées, à cause de la confirmation il y a une semaine par le Tribunal arbitral du sport de sa suspension de quatre mois infligée par la Fifa l'année dernière, dans le cadre du litige avec Watford*. Le Sénégalais pourrait se retrouver hors jeu jusqu'en novembre, avec en plus la perspective de partir à la CAN avec sa sélection (13 janvier-11 février). Cela fait beaucoup, mais malgré tout, Gueye a tiré son épingle du jeu hier en particulier, depuis l'arrivée de Marcelino en général. L'entraîneur espagnol apprécie son profil, il est vrai idéal pour son double pivot défensif. Contre le RKC Waalwijk, comme face à Eupen, l'ancien Havrais était titularisé au poste de numéro 10, juste derrière l'attaquant.
Mais là où il avait semblé emprunté samedi dernier, le N.22 a réussi une belle prestation hier.
Sa résilience pendant le "Watfordgate" a été remarquée
Dès la 2e minute, il était le premier à se mettre en valeur avec une frappe sans danger. Puis, il allait profiter d'une erreur de la défense néerlandaise avec le concours d'Azzedine Ounahi et Pierre-Emerick Aubameyang. Le Marocain était à la récupération, s'appuyait sur le Gabonais, puis servait le Sénégalais sur un plateau. Gueye finissait calmement du pied gauche (13, 1-0). 120 secondes plus tard, il aurait pu doubler la mise, mais il choisissait la feinte plutôt que le tir sur son bon pied en situation idéale.
L'occasion était passée, mais l'ancien chouchou d'André Villas-Boas poursuivait son match sérieux, développant une réelle complicité avec son compatriote Ismaïla Sarr, cherchant dès que possible Aubameyang dans la profondeur. Cela marchera à plusieurs reprises, surtout à la 27e minute, mais l'enroulé de l'ex d'Arsenal était repoussé par le gardien de Waalwijk. Comme pour tous ses partenaires, sa deuxième mi-temps était moins enthousiasmante, mais Gueye, malgré le contexte, prouve qu'il est pleinement concerné par la nouvelle saison.
Sa résilience et sa gestion émotionnelle pendant le "Watfordgate", une affaire qui a duré trois ans, ont été remarquées, et il a toujours du crédit au club, d'autant plus que son prêt de six mois à Séville l'a fait mûrir. S'il n'a pas officiellement gagné la Ligue Europa (il n'était pas inscrit sur la liste andalouse), il s'est imposé en Liga, même s'il a aussi été exclu trois fois. En Espagne, il a pu disputer 16 matches (15 titularisations) pour un but et trois passes décisives. Un rôle bien plus important que sous les ordres d'Igor Tudor en début de saison dernière, qui lui préférait Valentin Rongier, Jordan Vérétout et Matteo Guendouzi. Pour l'ère Marcelino, le casting est le même, avec en plus Geoffrey Kondogbia, mais il reste cette suspension de quatre mois à digérer pour le champion d'Afrique 2022.
Il a la possibilité de faire appel, comme l'avait indiqué le club dans un communiqué : "L'Olympique de Marseille prend acte de la sanction sportive et financière (2,5M€ d'amende) infligée à son joueur. Celui-ci conserve le droit de faire appel, et le club l'accompagnera dans cette démarche si tel est son choix." L'OM, qui peut s'avérer implacable avec d'autres éléments, est donc aux petits soins avec son milieu de terrain aux 100 matches sous ses couleurs. Qui le lui a bien rendu sur le terrain hier.
*Gueye avait signé à Marseille il y a trois ans alors qu'il était libre, ce que Watford, avec qui il s'était initialement mis d'accord, avait contesté.
La Provence