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Transferts : Isaac Lihadji (OM) vers Lille
Sauf retournement de situation, l'ailier marseillais de 18 ans devrait s'engager avec le LOSC, où son contrat de trois ans est ficelé.
L'été dernier, dans la douceur du camp de base anglais où résidait un OM en préparation, le président Jacques-Henri Eyraud formulait ses ambitions pour la saison 2019-2020 et un axe précis à son projet : « La formation, qui n'a jamais été au coeur de la stratégie de ce club, deviendra un élément fondateur de ce nouveau cycle. » À quelques centaines de mètres, un jeune à la silhouette élancée épatait son monde et incarnait la phrase de son président. « Mais il s'entraînait avec vous la saison dernière, non ? », demandait à Mandanda un André Villas-Boas surpris par les séances d'Isaac Lihadji comme par la réponse, négative. Pour le technicien portugais, il semblait inconcevable que le joueur de 17 ans, alors, ne soit pas verrouillé par un contrat pro.
Andoni Zubizarreta a alors réactivé un dossier en sommeil et a proposé un rendez-vous à l'hôtel Radisson de Glasgow, le 14 juillet, à l'agent du joueur, Moussa Sissoko. Un représentant choisi par l'entourage du joueur en mars 2019, après une réflexion du directeur sportif à l'aube des négociations, l'hiver précédent : « Prenez un agent, je préfère parler de chiffres avec un agent. » Les pourparlers vont être longs et fragmentés, « Zubi » renâclant à l'idée de s'aligner sur les conditions évoquées par l'agent dès leur premier rendez-vous. Il y arrivera au coeur de l'automne, au moment où Eyraud le rejoint sur le dossier.
Entre temps, Lihadji est sorti de l'anonymat lors d'un amical de gala face à Naples (0-1), le 4 août, et a disputé ses premières minutes en L1 à Dijon (0-0), le 24 septembre. Surtout, un dirigeant a profité des interminables semaines sans avancées pour s'engouffrer dans la brèche : Luis Campos, le conseiller du président lillois Gérard Lopez.
Rétrogradé sportivement à l'OM
Campos apprécie le profil du joueur, peut proposer une offre supérieure à celle de l'OM, et il va continuer son suivi intensif lors du Mondial des moins de 17 ans au Brésil, en octobre-novembre, Lihadji évoluant sur le côté droit de l'attaque des Bleuets, demi-finalistes (battus 2-3 par le Brésil, futur vainqueur, et médaillés de bronze après leur victoire 3-1 contre les Pays-Bas).
Alors que Villas-Boas, optimiste avant la compétition, s'inquiète de l'inertie du dossier au retour du joueur, Zubi provoque une dernière réunion le 19 décembre. Sans nouvelle de Sissoko début janvier, l'OM décide de rétrograder sportivement le jeune, qui doit prendre ses affaires à la Commanderie dans un caddie et passer du vestiaire des pros à celui du centre de formation.
Depuis, malgré quelques piques du président Eyraud à destination du clan Lihadji, la situation n'a pas évolué côté OM. Un contrat de trois ans avec Lille a été ficelé, qui ne pourra être officialisé qu'en fin de saison, le club nordiste devant s'acquitter d'un dédommagement de 300 000 euros.
Sachant qu'il n'est toujours pas paraphé et au vu des répercussions financières de la crise du coronavirus, d'autres courtisans ont relancé le dossier ces dernières semaines : Dortmund, longtemps bien placé pour accueillir le minot né à Marseille, et la Juventus. Mais après avoir opté pour le LOSC, Lihadji reste campé sur sa position. Il a sans doute joué son dernier match avec l'OM en National 2, lors de la réception du MDA Foot (Chasselay), le 7 mars (0-1).