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Isaac Lihadji (OM), avant la Coupe du monde U17 : «Je sais que je suis très attendu»
Le milieu offensif, arrivé vendredi au Brésil avec l'équipe de France pour la Coupe du monde des moins de 17 ans, revient sur ses débuts à l'OM.
La salle de repos de Clairefontaine est traversée par des éclats de rires. Enzo Millot, Georginio Rutter et Lucien Agoumé en ont fini avec les obligations médiatiques. À quelques mètres, Isaac Lihadji. Le Marseillais fait partie des joueurs les plus attendus de la Coupe du monde des moins de 17 ans (26 octobre-17 novembre). Promesse de l'été à l'OM, le milieu offensif est revenu sur ses derniers mois intenses.
« Comment définiriez-vous votre jeu ?
Vif, rapide, technique, une bonne vision de jeu. Et provocateur (sourires).
C'est ça que vous aimez le plus, cette notion de dribble ?
Oui, dribbler, provoquer, un peu faire lever la foule (sourires). C'est ça qu'on aime chez nous.
Vous faisiez lever les foules dans votre quartier ?
Il n'y avait pas trop de foule en fait (rires). Il y avait ceux qui attendaient pour jouer. Et eux, j'essayais de les faire rêver.
Votre quotidien a beaucoup évolué ces derniers mois avec votre apparition en équipe première de l'OM. Comment l'avez-vous vécu ?
Dans ma tête, je me suis dit : "Vas-y, tente, joue et n'aie pas peur."
La première fois que vous entrez en jeu au Vélodrome, le 4 août, en amical, face à Naples (0-1), que ressentez-vous ?
Le coach me dit : "Tu vas rentrer, fais comme tu fais d'habitude, n'aie pas peur, tente." Je me suis dit : "C'est le moment de me faire voir, c'est ton moment, essaie de faire rêver les supporters." Et ça s'est bien passé. J'ai tenté, perdu quelques ballons.
Avec votre blessure (fracture au tibia) en 2013, avez-vous douté de votre capacité à y arriver ?
Je n'ai pas douté mais je me suis posé quelques questions. Je savais que la route allait être longue mais j'y ai toujours cru. Ma famille m'a toujours poussé. Celui qui me suit depuis que je suis petit, Nabil Hannachi, m'a dit : "Ne lâche pas, reste concentré, je sais que c'est dur mais c'est comme ça la vie, on ne sait pas de quoi est fait demain." Il m'a fait beaucoup bosser : la technique, la coordination. Je pense souvent au fait que j'ai galéré et maintenant je suis là. Ce n'est pas maintenant que je vais lâcher.
Vous êtes entré en L 1 ensuite (25 minutes de jeu cette saison). Comment vous jugez-vous ?
Plutôt pas mal. Contre Dijon (0-0), je n'ai pas eu beaucoup de temps de jeu mais j'ai essayé d'amener de la percussion. Et contre Amiens (1-3), j'ai perdu des ballons qui sont assez bêtes. On va continuer à bosser.
Il y a toujours eu beaucoup d'attentes autour des jeunes du centre de formation de l'OM. Comment vivez-vous cela ?
Je ne me pose pas de question. Je sais que je suis très attendu, il faut faire attention à ce que je fais. Je vais faire le nécessaire pour rendre fiers les gens.
Dans "L'Équipe", l'un de vos formateurs au FC Septèmes, Farid Nasri, disait pour vous décrire : "Isaac est trop sage." Comment fait-on pour s'intégrer dans un vestiaire comme celui de l'OM quand on est réservé ?
Déjà, on reste dans le coin, on n'ose pas. Après, il y a des grandes personnes comme Mandanda, Payet, Thauvin qui viennent vers nous, qui nous demandent si on a besoin de quelque chose. Mais on reste un peu discret. Je suis réservé. Je ne vais pas changer (sourires).
Des joueurs vous ont-ils pris sous leur aile ?
Tout le monde. Mandanda, Luiz Gustavo, Thauvin, Payet, Kamara, Lopez... Ils m'ont tous dit : "N'aie pas la pression, joue comme tu sais."
Comment vous gère l'entraîneur, André Villas Boas ?
Il me donne beaucoup de conseils. Il me répète : "Si tu rates des choses, ce n'est pas grave. C'est ton jeu de tenter."
Sur quoi devez-vous encore travailler pour aller au haut niveau ?
Savoir gérer mes efforts, me renforcer physiquement. Savoir dribbler, et faire la passe. Parfois, j'ai tendance à trop dribbler.
Être titulaire à l'OM un jour, c'est un objectif ?
Oui. Être sur le banc, c'est déjà énorme. Mais être titulaire à l'OM est un grand truc. Donc, oui, j'espère le devenir.
Comment vivez-vous le fait que votre signature professionnelle soit devenue un feuilleton ?
Je ne me suis pas posé trop de questions. C'est en discussions.
Et avec les Bleus, lors de cette Coupe du monde, avez-vous une obligation de résultats (*) ?
On va essayer d'aller le plus loin possible. Participer à ce tournoi est une fierté pour ma famille, mes amis. Il y a beaucoup d'émotion. Moi je vais essayer d'être titulaire, de faire jouer mes camarades, de prendre du plaisir. Jouer mon jeu quoi. »