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POLÉMIQUE; Alvaro, chute à l'arrière... Alors que les Olympiens se déplacent à Metz ce soir, l'Espagnol s'est lâché contre sa direction dans une interview publiée dans "As". Une sortie que l'OM ne tolère pas. Il sera sanctionné et ne devrait pas faire partie du groupe appelé pour le voyage en Lorraine
Pablo Longoria n'a pas compris. Pas plus que les autres dirigeants de l'OM. Alvaro Gonzalez, peu utilisé cette saison et placé sur la liste des transferts cet hiver, a vidé son sac au cours d'un entretien publié dans les colonnes de "As" hier. Interview dont les services communication et presse du club, très pointilleux sur l'organisation de one to one de plus en plus rares, ne connaissaient pas l'existence avant sa parution.
Première salve, au sujet de sa mise au placard : "Avec Sampaoli, j'ai joué toute la saison dernière. Il est très porté sur l'évolution des systèmes, il l'a fait depuis son arrivée, pas spécialement maintenant. Je joue en défense à quatre en première division depuis douze ans. Je ne pense pas que ce soit ça, honnêtement."
De quoi s'agit-il alors ? "Je ne sais pas de quoi je suis victime, a poursuivi l'Espagnol. Ce que je sais, c'est qu'ils ont renouvelé mon contrat et à partir de là, les problèmes de toutes sortes ont commencé. J'ai dû baisser mon salaire le 31 août pour qu'ils puissent signer un joueur (Amine Harit) et même si cela m'a fait mal, je l'ai fait parce que je suis le troisième capitaine de l'équipe et j'ai compris que je devais faire ces choses pour le club et pour mon coéquipier."
Et l'Ibère d'enchaîner, sur un ton encore plus sec : "À partir de ce moment-là, ils ont commencé à me rabaisser de manière incompréhensible. J'ai tout donné pour le club, j'ai traversé vents et marées. Plus tard, ils ont voulu me faire partir d'une mauvaise manière, bien que je ne le veuille pas. C'est une décision du club, de l'entraîneur et de tous les gens autour. Je suis sûr que ce n'est pas une question de football parce que je viens de faire deux années qui ont été les meilleures de ma carrière. Physiquement, je suis mieux que jamais et je prends plus que jamais soin de moi (...) Ça m'a blessé. Je me sens responsable d'un groupe dans lequel je suis l'un des plus anciens avec Mandanda et Payet. L'an dernier, quand les choses allaient mal, quand il y a eu un changement d'entraîneur, les ultras sont arrivés et Mandanda et moi sommes sortis pour montrer nos visages et essayer de leur parler... Tout comme je respecte le club, j'aurais aimé que le club me respecte."
Alvaro (32 ans) a enfin livré son récit du dernier mercato d'hiver : "Je leur ai dit (aux dirigeants) que je n'allais pas bouger. On sait tous à quoi ressemble le marché de janvier, les situations des équipes qui vous désirent ne sont pas idéales, elles sont foutues, elles ont du mal. Aller là-bas n'est pas la même chose que d'aller dans des équipes qui vont bien. Je leur ai donc dit d'attendre jusqu'en juin. C'est un marché plus long et dans lequel plus d'options se présentent. C'est ainsi que nous sommes restés. Ils m'ont dit qu'il n'y aurait pas de problème, qu'ils allaient me respecter, que je faisais partie de l'équipe, que si je devais jouer, j'allais le faire."
Gêné, il a répondu que ses propos
ne correspondaient pas
à ce qu'il voulait dire
Voilà pour la traduction du verbatim coup de poing. Lequel ne passe pas du tout chez les mis en cause. Le club marseillais n'en restera pas là et prendra des sanctions. Dès la sortie de l'interview, Pablo Longoria a téléphoné à Alvaro, très gêné, pour avoir des explications. Un autre rendez-vous est prévu en début de semaine.
En interne, on insiste sur le fait que l'agent du défenseur avait appelé le président marseillais pour lui demander de trouver une solution dès cet hiver. L'échange avait eu lieu avant la réception de Reims (1-1), le 22 décembre. Plusieurs clubs étaient intéressés, tels que Bordeaux, Saint-Étienne et des écuries espagnoles.
L'affaire semblait tellement acquise qu'il avait été décidé que le trentenaire ne reviendrait pas dans la cité phocéenne à l'issue des fêtes de fin d'année qu'il a passées à Santander. Le numéro 3 de l'OM a finalement changé d'avis. Depuis, il n'a joué que cinq minutes, à Limoges, lors de la qualification en 8e de finale de la coupe de France contre les amateurs de Chauvigny (3-0). Très mal à l'aise durant sa conversation avec Pablo Longoria, il a répondu que ses propos ne correspondaient pas à ce qu'il voulait en réalité dire.
L'OM conteste sa version
de la baisse de son salaire
Au sein du club, on précise en outre qu'il n'a pas baissé son salaire comme il le dit pour permettre l'homologation du contrat d'Amine Harit par la DNCG. "C'est un report, il ne perd pas d'argent, il n'a pas 1€ de moins, souffle-t-on dans les bâtiments administratifs du centre RLD. Néanmoins, cela n'enlève rien au fait que c'était un geste de grande classe."
À l'heure où l'OM se rend à Metz ce soir (20h45), voilà une épine majeure dans le pied de l'état-major de la maison ciel et blanc. Quand bien même Alvaro ne joue plus, son influence reste considérable dans le vestiaire, où on aurait toutefois modérément apprécié sa sortie. Dans une situation tout aussi inconfortable, Steve Mandanda n'a pas étalé ses états d'âme depuis sa mise à l'écart. Arek Milik l'a fait pour la télé polonaise lorsqu'il ne jouait plus, mais il était resté très mesuré et n'avait évoqué que le manque de ballons donnés par ses partenaires. Leur coéquipier a, lui, franchi un cap que le club juge inacceptable. Il ne devrait pas figurer dans le groupe convoqué par Jorge Sampaoli pour le voyage en Lorraine, lequel n'a pas été communiqué hier soir.
La Provence