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MARSELLA | ÁLVARO GONZÁLEZ
Álvaro González: "L'ambiance de Marseille n'a pas d'égale en Espagne"
Le défenseur central de l'Olympique de Marseille est devenu un des meilleurs de Ligue 1.
Il a accepté de donner à AS un entretien.
Andrés Onrubia
23/01/2020 10:49
Álvaro González (né le 8 janvier 1990, à Potes, en Cantabrie) ne pouvait imaginer il y a quelques mois rejoindre l'une des meilleures équipes de Ligue 1, et qu'il le ferait dans une équipe qui occupe actuellement la deuxième place de son championnat. L'ancien joueur du Racing, de Saragosse, de l'Espanyol ou de Villarreal est devenu un joueur fondamental pour André Villas-Boas, au point d'être l'un des défenseurs qui remportent le plus de duels en Europe. Le joueur a accordé à AS une interview dans laquelle il confie être très heureux à Marseille.
- Tout d'abord, Álvaro, comment avez-vous vécu vos premiers mois à Marseille ? Parce que l'équipe a connue un formidable saut qualitatif. Et pour un joueur qui ne parlait pas le français, votre adaptation a été immédiate.
Je l'ai rendu facile dès mon arrivée. Du fait de mon style de jeu, et de ma façon d'être, (NDR : l'OM) est un très bon club car à Marseille et au Vélodrome, le public et les supporters apprécient le travail et le professionnalisme, et cela me convient très bien. Le football français est aussi un football physique et de contact, dans lequel, en plus de compter des grands clubs comme Lyon, le PSG ou Monaco, il y a beaucoup de contacts, et j'aime ça. Mon adaptation à Marseille s'est faite par le football, et comme sur le plan des résultats tout s'est bien passé, la vérité est que cela l'a rendu plus facile. Aussi, j'apprends la langue, facilitée grâce aux cours que propose le club. Et la vérité est que chaque jour, je suis plus fier d'être venu ici.
- Comment s'est déroulée votre arrivée à l'OM ? Aviez-vous déjà entendu parler de l'équipe ? Zubizarreta était-il la clé pour rejoindre le sud de la France ?
J'ai informé Villarreal que je souhaitais partir à l'étranger si un club m'intéressait. Villareal m'avait également formulé une offre de prolongation dans un vestiaire où j'étais important. Dès le début, Andoni m'a contacté, moi et mon agent, et Villas-Boas a également joué un rôle important, car il m'a appelé personnellement. Et, de mon point de vue, que le coach m'ait appelé, le fait que l'entraîneur soit André Villas-Boas, est un plus pour tout joueur, donc cela a facilité les choses puisque je voulais aller à Marseille, que je connaissais comme club de l'extérieur, mais dont l'expérience de l'intérieur en tant que représentant officiel n'a rien de comparable. Villareal s'est bien comporté à cet égard, puisqu'il a mis des clauses très simples pour que je sois ici.
- Quelle différence voyez-vous entre le football espagnol et le football français ? Pensez-vous qu'on peut dire simplement que ce soit un football plus physique ? Parce qu'il y a dans le championnat des joueurs très techniques. Précisément, dans votre équipe, il y a Dimitri Payet, qui est un joueur qui se démarque pour être un virtuose de la technique.
C'est un football plus physique, mais notre équipe est plus technique que physique. Si vous commencez à regarder de plus près notre équipe, avec Strootman, Rongier, Sanson, Payet, Kamara ou Benedetto, qui est un joueur fort physiquement mais qui a beaucoup de qualité ... Je pense que nous sommes une équipe qui, physiquement, pour concourir dans le championnat, est forte, mais que s'il est quelque chose qui caractérise notre façon de jouer, c'est notre bon maniement du ballon et cela est rendu possible parce que sur un plan technique, nous avons de grands joueurs. Ce n'est pas le cas seulement de notre équipe, mais il en va de même si vous regardez Paris, Lyon ou Monaco qui compte Ben Yedder ou Cesc (Fabregas). La qualité des joueurs parle d'elle-même, mais le football, du fait de la manière d'être des joueurs français, est physique et ce football de contact me profite. Pour moi, l'adaptation a été très rapide, et cela m'a été rendu d'autant plus facile dans un vestiaire comme le nôtre.
- Pensiez-vous être aussi performant à Marseille ? Parce que lorsque vous avez signé, beaucoup pensaient que les titulaires seraient Kamara et Caleta-Car. En réalité, Kamara a été aligné au milieu de terrain grâce à ses performances.
Je savais que si je revenais au niveau de mes saisons précédentes à Villarreal, - après une saison très difficile l'année dernière, au cours de laquelle l'équipe a atteint un niveau très faible - ,je pouvais revenir à un niveau qui plairait au "mister" (NDR : André Villas-Boas). Andoni (Zubizarreta) m'avait également vu lorsque nous avions joué avec Villareal contre Lyon en huitièmes de finale d'Europa League. Mon objectif était de me remettre au niveau et de retrouver de la confiance, et vous savez, dans le football, la confiance vous donne beaucoup de choses. Le "mister" (AVB) m'a dit que je pourrais être important dans l'équipe en raison de mon expérience et qu'après, la confiance et les résultats suivraient. Je suis heureux de revenir à un niveau que je savais pouvoir donner.
- Quelles sont vos impressions du Vélodrome ? Pensez-vous que c'est incomparable dans l'amour des supporters pour leur club avec ce qu'il existe en Espagne ? C'est une ville où tout s'arrête quand joue l'Olympique de Marseille.
Je l'ai dit à plusieurs reprises, et honnêtement, je ne le dis pas pour plaire, mais des amis, ma famille, sont venus me voir au Vélodrome et m'ont confirmé qu'en Espagne, cette ambiance n'existe nulle part. C'est une ambiance spéciale, où l'on vit le football d'une manière différente, où la ville s'arrête quand l'OM joue, et la première chose à laquelle les gens pensent ici est d'acheter des produits de leur équipe et non d'une autre. Cela vous fait vivre le football d'une manière différente et d'une manière où si vous répondez aux attentes des supporters, ils vous donnent tout. Et comme vous pouvez le voir, les supporters se rendent compte que nous donnons tout sur le terrain, et ils y répondent dans les tribunes. C'est réciproque.
- Parlons maintenant de la saison de l'OM. Ces dernières années, l'équipe s'était mise en route d'atteindre la Ligue des champions, mais n'avait pas réussie. Dans quelle mesure l'arrivée d'André Villas-Boas a-t-elle été fondamentale pour le banc de l'équipe pour renforcer le collectif et prendre le pas sur les individualités, et ceci, sans Thauvin, votre meilleur joueur ?
Dès le début, l'équipe s'est mise en tête de terminer sur le podium pour atteindre les places qualificatives de la Ligue des champions. Malgré la difficulté que cela implique et va impliquer, cela nous a fait voir les choses telles qu'on doit les voir. (André Villas-Boas) a une façon de penser quelque peu similaire à la façon dont nous envisageons le football en Espagne. Il est un entraîneur technico-tactique et il aime également intensifier la pression à la perte du ballon, des choses qui étaient peut-être plus lointaines en France dans le passé, où le championnat semblait plus physique. Mais notre équipe dépend de la possession du ballon et de la création de dangers avec le ballon. (André Villas-Boas) nous a fait adhérer à cette philosophie que j'avais déjà comprise à Villarreal, et que l'équipe a partagée. Il n'y a personne au-dessus des autres, et quand une équipe avec de si bons joueurs se met au service du collectif, c'est très bien pour l'entraîneur. En pratique, c'est ce que nous faisons. Je pense que nous faisons un excellent championnat, mais comme je vous l'ai déjà dit, il y a encore beaucoup à faire pour ce que nous voulons, car l'objectif prioritaire est d'atteindre une place qualificative pour la Ligue des champions, et j'espère que cela arrivera.
- Comment est André-Villas Boas à l'intérieur du vestiaire ? C'est un entraîneur qui, selon ce qu'on a pu voir en vidéo, a revitalisé un vestiaire assez épuisé ces dernières saisons qui avait échoué à se qualifier pour la Ligue des champions.
C'est un entraîneur très exigeant, sérieux dans les vestiaires, et ce qu'il a de bien, c'est qu'il sait différencier le travail de l'extra-sportif. Quand vous devez parler, quand vous devez faire des blagues, il est le premier à le faire, et cela permet au groupe d'être plus uni et plus joyeux. Et cela renforce la dimension psychologique du football. C'est une personne sérieuse, qui a des idées claires et qui nous apporte tout ce que nous montrons cette saison.
- Álvaro, vous êtes l'un des défenseurs centraux qui remporte le plus de duels en Ligue 1 et en Europe. De plus, avec vous sur le terrain, l'équipe n'a perdu aucun match. Est-ce plus facile pour vous de jouer en France qu'en Espagne ? En Espagne, il n'y a pratiquement pas de duels individuels et il est plus difficile de retirer le ballon d'un joueur qui l'a attaché au pied. Alors qu'en France, les joueurs se battent constamment dans des duels individuels et sont puissants. Etant un défenseur central très bon pour couvrir vos coéquipiers, pensez-vous qu'évoluer en Ligue 1 vous a été bénéfique ?
Oui, j'ai peut-être bénéficié du style de jeu de football français. Ici, il y a aussi des joueurs très rapides, mais c'est une de mes qualités, ça ressemble un peu à mon football. Dans de nombreux matches, nous dominons avec le ballon, et nous devons tenir compte des marquages individuels, des duels individuels…. Peut-être que la façon dont je joue ici me profite d'une certaine manière ; je suis également dans une très bonne phase. Suite à ma rupture du péroné, je suis de nouveau à un bon niveau et cela me donne de la confiance pour revenir à mon meilleur niveau. Je suis très heureux, et j'espère que tout continue comme cela, car pour nous, accéder à la Ligue des Champions serait une réussite maximale après avoir connu plusieurs saisons compliquées.
- Vous voyez-vous jouer la Ligue des champions la saison prochaine à l'OM ? Rappelons que vous êtes prêté par Villarreal, bien que vous ayez déclaré il y a plusieurs semaines que votre objectif était de continuer en Ligue 1.
Dans mon contrat, une clause était déjà remplie. Une clause d'option d'achat obligatoire a été introduite dans laquelle, si je jouais cinq matchs, l'OM devait la payer. Il suffisait de passer cette étape pour la rendre officielle, et je suis très heureux ici. Mon objectif était d'être bon à mon arrivée au club , car si je jouais cinq matchs, j'allais signer pour trois autres saisons. Il n'y a pas de meilleur endroit que celui où les gens vous aiment, et je me sens aimé et je suis très heureux à Marseille.
- Quel est l'adversaire qui vous a fait le plus souffrir ? Moussa Dembelé ? Dans ce match face à Lyon, il a fini par être expulsé et c'était peut-être votre adversaire le plus compliqué.
Lyon avait de très bons joueurs et c'était un match compliqué car c'était le premier après ma blessure. Mais je pense que l'adversaire qui nous a posé le plus de problèmes est Monaco. Nous avons connu un mauvais moment, ce fut un grand match pour les spectateurs avec de nombreux duels. Ils avaient Slimani et Ben Yedder, deux joueurs de grande qualité. Ce fut le match le plus compliqué parce que nous avons concédé trois buts, mais nous avons marqué 4 buts à 2 après la mi-temps et nous avons donné un coup sur la table.
- Vous n'avez pas pris part à la défaite de l'Olympique de Marseille 4-0 face au PSG, qui était peut-être le seul "mais" de la saison de l'équipe. Ce match a-t-il été un tournant ? Qu'est-ce que Villas-Boas vous a dit pour renverser la situation ?
Eh bien, avant de jouer contre le PSG, nous jouions de bons matchs, alors il a essayé de tourner la page le plus tôt possible et de continuer à faire de son mieux. Je pense que ce match n'a pas été bon, nous n'avons pas su bien l'appréhender, en plus d'être dépassés. Cela a fait figure de tache, et, rétrospectivement, je pense que cela nous a été bien utile car depuis, nous avons proposé des oppositions difficiles à Lille et à Lyon. L'équipe a su dépasser ces problèmes, et une fois que nous sommes entrés dans cette dynamique de victoires, nous sommes devenus une équipe difficile à battre. Ce juste milieu entre attaque et défense a commencé, et j'espère que nous pourrons continuer de nombreux matchs comme ça.
- L'OM est à huit points du PSG, et figure à la seconde place de la Ligue 1. Rêvez-vous d'essayer de les battre jusqu'à la fin du championnat ? C'est compliqué, mais le PSG doit se concentrer sur la Ligue des champions.
L'objectif (futur) doit être de se battre en Ligue 1 pour disputer le titre du championnat au PSG. Cela signifie que nous devons encore prendre des points et alors nous pourrons atteindre cet objectif. Nous connaissons la difficulté pour y parvenir, mais notre objectif actuel doit être avant tout de se concentrer pour conserver la deuxième place de Ligue 1. Si vous commencez à regarder vers le bas du classement pour éviter de perdre des points, c'est pire, et l'équipe travaille pour continuer ses bons résultats. Nous sommes préparés pour cela, et ce doit être la marche à suivre.