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«Il n'a jamais été un crack», «Fiable», «Un grand professionnel» : présentation d'Alvaro Gonzalez, première recrue de l'OM
C'est désormais officiel, Alvaro Gonzalez est la première recrue marseillaise de l'intersaison 2019. L'annonce de l'arrivée du défenseur central de 29 ans, qui sort d'une saison contrastée avec Villarreal, a déclenché étonnement et scepticisme chez les supporters olympiens. Repéré par Andoni Zubizarreta, l'Espagnol reste inconnu sur le sol français. FF vous fait découvrir son profil.
Grand espoir du Racing Santander
Arrivé à ses treize ans à Santander, Alvaro Gonzalez s'impose dans toutes les catégories de jeunes, jusqu'à sa première apparition en Liga contre Majorque le 1er mai 2011. Des débuts tardifs (vingt-et-un ans) qui contrastent avec le potentiel décelé chez le défenseur de 1,82m. Alors que les Ukrainiens du Dnipro Dnipropetrovsk lui font les yeux doux, il s'engage pour Saragosse en 2012. Un passage ponctué d'une relégation et d'un sentiment d'échec qui ne refroidiront pas pour autant les ardeurs du natif de Potes, ville située entre Oviedo et Bilbao dans le nord du pays. Partie émergée de l'iceberg collectif, ses qualités sautent aux yeux du sélectionneur des Espoirs, Julen Lopetegui. Avec la Rojita, il vit néanmoins du banc de touche la conquête de l'Euro 2013, derrière Marc Bartra et Inigo Martinez. «Il n'a jamais été un crack et a aussi profité de la pénurie au poste», nuance Bruno de la Cruz, qui suit Villarreal pour Furia Liga. Bon joueur malgré tout, il devient un taulier de l'Espanyol Barcelone en 2014 puis de Villarreal à partir de 2016.
Plus de 200 matches en Liga
Lassée des écarts sportifs et disciplinaires d'Adil Rami, on savait la direction sportive de l'OM en quête d'un défenseur central d'expérience. Avec 233 matches de Liga, force est de constater qu'Andoni Zubizarreta a trouvé son homme. «Alvaro González se blesse peu et commet peu de fautes», assure Benjamin Bruchet, également rédacteur à Furia Liga. «Il coche pas mal de cases qui font de lui un bon troisième larron et un référent intéressant pour Caleta-Car et Kamara.» Barré par l'arrivée de Raúl Albiol, Gonzalez était à la recherche d'un nouveau challenge. S'il n'apparaissait pas forcément comme un titulaire en puissance à l'aube des saisons qu'il a entamées, le soldat a toujours fini par s'imposer là où il est passé. Sa détermination et son envie de joindre le projet marseillais seront des valeurs sur lesquelles André Villas-Boas pourra s'appuyer.
Un profil dur sur l'homme
À coup sûr, Marseille ne s'est pas offert-là le joueur le plus footballistiquement espagnol de la Liga. Adepte du corps à corps, la qualité de relance n'est pas son point fort. «Sa lecture des trajectoires, sa résistance physique et sa capacité à gagner des duels font de lui un garçon apte à être au niveau dans la plupart des matches de Ligue 1», assure toutefois Benjamin Bruchet. S'il a eu tendance à se jeter démesurément en un contre un, Alvaro Gonzalez a beaucoup progressé et est devenu un défenseur propre. Un joueur sérieux, sans vague, mais surtout pas un phénomène. «Ses défaillances dans les gros matches illustrent bien ses limites. Il a quelques lacunes au niveau des sorties de balle et du jeu aérien. Rien de rédhibitoire tant qu'il ne constitue qu'un défenseur de complément.» Vu d'Espagne, la donne semble claire : Gonzalez est une solution à moindre coût et non le remède miracle aux maux défensifs olympiens.
Bouée de sauvetage d'un sous-marin jaune à la dérive
Quatorzième de Liga et longtemps en flirt avec la zone rouge en 2018-19, Villarreal a plongé dans un gigantesque marasme comparable à celui de Monaco (comme Jardim, l'entraîneur Javi Calleja a été rappelé deux mois après son licenciement). Alors que son compère Victor Ruiz peinait à sortir la tête de l'eau, Alvaro Gonzalez a hérité du leadership défensif. «Il ne fait pas partie des rares satisfactions au même titre que Cazorla ou Chukwueze, mais il s'est révélé parmi les éléments fiables en disputant quasiment tous les matches. C'est un grand professionnel qui ne fait pas de vague, et qui ne fera pas de scandale s'il est relégué au troisième rang de la hiérarchie», analyse Bruno de la Cruz. «Ça reste une bonne affaire pour l'OM si le transfert n'excède pas les 5 millions d'euros, bien qu'en France elle ne fasse pas rêver grand-monde», confirme Benjamin Bruchet. Une chose est sûre : si personne ne semble relever la tête, Gonzalez n'hésitera pas à hausser le ton et faire front dans le si tumultueux Vélodrome.
Un accrochage avec Messi comme "fait marquant"
De caractère impétueux, Gonzalez n'hésite pas à faire étalage de son âpreté lors des grands rendez-vous. Lors du huitième de finale de Coupe du Roi qui opposait l'Espanyol au voisin barcelonais en janvier 2016, le capitaine du soir se distinguait par un vilain coup de coude dans le torse de Lionel Messi, alors que le match semblait clos au Camp Nou (2-0). Visiblement délibérée, la charge s'en suivait d'invectives et de "chambrage" entre les deux joueurs. Quand le défenseur se moquait de la petite taille du génie argentin d'un geste piquant, le quintuple Ballon d'Or France Football répliquait d'un «Toi, tu es vraiment très nul». Le néo-Marseillais concluait la discorde en zone mixte d'un ton amusé : «Je crois que nous avions raison tous les deux.» Espérons plutôt pour l'OM qu'au moins l'un des deux avait tort...
France Foot