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Comment expliquez-vous votre intégration expresse à l'OM ?
Je pense que c'est grâce à mes coéquipiers. Ils m'ont très bien accepté, tout comme le public.
Au club, on estime que vous vous êtes aussi vite acclimaté car vous n'êtes pas là depuis janvier mais août dernier...
(Il rit) Ça, c'est vrai ! Parce que je n'avais plus la tête à Nice. Lors des cinq premiers mois de la saison, je n'étais pas à Nice.
Aujourd'hui, vos performances avec l'OM n'ont justement plus rien à voir avec celles à Nice où vous n'avez pas marqué le moindre but au cours de la première partie de saison...
La vérité, c'est que mes deux premières saisons à Nice étaient bien. Mais Marseille, c'est un autre club, un autre niveau, une autre ambiance, un autre football. Ici, tout est différent. Pour moi, l'OM est le plus grand club de France. Nice, c'était bien, je dis merci à ce club et à ses supporters. Mais on ne peut pas faire le parallèle avec Marseille. C'est un autre niveau.
Y a-t-il une compatibilité entre vous, Marseille et l'OM ?
Bien sûr, je l'ai même dit avant de venir. Je l'ai senti, ça ne s'explique pas. Ici, c'est un peu comme Naples. Quand je jouais en Italie, j'ai dit que l'unique équipe dans laquelle je pourrais jouer était Naples. À Marseille, c'est un peu la même chose. J'étais sûr que ça serait comme ça.
Que pensez-vous apporter au club et à l'équipe depuis votre arrivée ? Rudi Garcia estime que vous avez enlevé de la pression à vos partenaires...
J'ai un caractère particulier, je m'amuse beaucoup avec mes coéquipiers, avec tout. Quand je suis arrivé, j'ai vu que tout le monde était un peu triste ; maintenant, c'est différent. J'ai un peu changé ça. Je ne dis pas qu'on est content désormais, mais tout le monde joue dans le vestiaire aujourd'hui. Je suis venu ici car mon caractère est ainsi fait.
Certains, comme l'entraîneur de Saint-Étienne Jean-Louis Gasset, vous comparent à Zlatan Ibrahimovic. Que pensez-vous de cette comparaison ?
Zlatan est un joueur unique. Je pense être différent. Mais ça me fait plaisir que quelqu'un puisse établir un tel parallèle, car c'est l'un des plus grands joueurs.
Les retrouvailles avec vos anciens partenaires vous excitent-elles particulièrement ?
Non, je ne suis pas une personne qui pense beaucoup à ce genre de choses. Vous, vous pensez à Nice, à Paris. Moi, je m'en fous. Je veux jouer, marquer et gagner, même si je préfère gagner que marquer. C'est plus important. Je ne pense pas à l'identité de l'adversaire. C'est bien de jouer contre mes amis Saint-Maximin ou Dante, bien sûr, mais ça ne reste qu'un match. Et je veux le gagner.
La présence de Roberto Mancini, le sélectionneur de l'Italie est-elle importante ?
Il peut venir ou pas, je reste tranquille. Il n'a pas besoin de venir me voir, il me connaît. Mais s'il vient, c'est bien.
Rêvez-vous d'un retour en Squadra Azzurra ?
Oui, c'est un rêve depuis que je suis petit. Pour moi, la sélection est la chose la plus importante. Au cours des deux ou trois dernières années, c'était une fois oui, une fois non. Aujourd'hui, je suis concentré sur mes performances avec l'OM. Si ça vient, tant mieux. L'Euro ? Bien sûr que je veux le faire, c'est normal.
Comment est votre relation avec Rudi Garcia ?
Bonne. On a beaucoup parlé dès l'été dernier, mais aussi tout au long de la saison. Il m'a toujours dit qu'il voulait que je vienne ici, qu'il avait besoin que je vienne avec la bonne mentalité. Il m'a fait confiance, je lui fais confiance. On est bien ensemble. Des joueurs rejoignent des équipes seulement parce que le club les veut ; pour moi, c'est important que ce soit le coach qui me veuille.
Comment avez-vous été intégré dans le vestiaire ? Avez-vous fait des cadeaux à vos partenaires comme lors de votre arrivée à Nice ?
Non, je n'ai pas fait des cadeaux. Quand je suis arrivé, ils m'ont dit que je devais chanter. Je ne voulais pas, je leur ai proposé de manger tous ensemble. Je voulais organiser quelque chose et payer. Ils m'ont répondu : "Non, non, tu chantes".
C'est pour ça que je n'ai pas fait de cadeaux. J'ai donc chanté La Marseillaise. J'ai fait ce choix car l'un des préparateurs physiques a dit qu'il avait chanté l'hymne italien, que l'on était en France et que je devais parler français.
Avant de venir, vous connaissiez Rami et Thauvin qui vous avaient dragués. Vous aviez affronté Gustavo et Strootman avec qui vous vous êtes chauffés. Vous n'étiez pas en terrain inconnu...
Kevin est comme ça sur le terrain, c'est normal. Mais c'est une très bonne personne. "Flo", je ne le connaissais pas personnellement. On a beaucoup parlé, il m'envoyait des messages pour que je vienne. On est resté en contact. Quand je suis arrivé, c'était donc plus facile. Adil, je le connais trop bien. Je suis proche de tous les joueurs. Ça se voit peut-être plus avec "Flo" car on est attaquant tous les deux.
Vous êtes déjà la star de l'équipe...
(Il coupe) Non...
Comment le vivent vos coéquipiers et comment le vivez-vous ?
Je ne veux être la star de rien du tout, je veux gagner, je veux marquer... Je m'en fous d'être la star. Le plus important, c'est de gagner.
Vous avez dû le remarquer : tous les supporters veulent vous voir, faire des photos... Il se passe quelque chose quand même ?
Oui, c'est bien. J'aime bien quand les gens sont contents de me voir, ça fait plaisir. Mais je n'oublie pas que quand ça va, ça va ; quand ça ne va pas, c'est plus difficile. Je suis trop concentré sur l'instant et je veux continuer, je ne veux pas que ça s'arrête.
Vous avez joué dans beaucoup de stades durant votre carrière. Que pouvez-vous nous dire du Vélodrome ? L'ambiance est-elle comparable à celle de San Siro ?
Ce sont deux stades différents. San Siro, c'est l'histoire. Si tu es un footballeur, tu dois jouer à San Siro au moins une fois, c'est sûr. Mais si l'on parle des supporters, de la chaleur, le Vélodrome est un peu comme les stades de Naples, Besiktas, Galatasaray... Des comme ça, il y en a très peu, trois ou quatre dans le monde.
Que ressentez-vous quand vous arrivez au Vélodrome ?
J'ai connu le Vélodrome comme adversaire et maintenant comme joueur de l'OM. Quand tu arrives en tant qu'adversaire, pff (il souffle), ce n'est pas facile. Ce n'est pas facile de rester concentré, de jouer, de se donner à 100 %. Quand tu joues contre l'OM au Vélodrome, tu es à 11 contre 12, et quand tu y joues avec l'OM, tu es à 12 contre 11.
Vous avez entendu les supporters du Virage Nord entonner votre chanson sur l'hymne italien, comme l'avait à l'époque Fabrizio Ravanelli ?
Oui, mais le son est trop fort donc je ne peux pas toujours entendre ce qu'ils disent (rires). C'est très bien, j'aime bien.
Ressentez-vous un poids par rapport au fait d'être attaquant à Marseille ?
Un poids ? Non ! C'est mon travail, ce n'est pas un poids. Si tu veux être l'un des meilleurs joueurs, tu dois jouer dans les meilleures équipes. C'est une responsabilité que j'apprécie.
Vous n'avez jamais de pression ?
Pff (Il souffle). Ça m'est peut-être arrivé trois fois dans ma vie, et deux fois ça n'avait rien à voir avec le foot. C'est difficile.
Et quand c'était dans le foot ?
J'ai eu beaucoup de pression une fois, avant le match contre l'Allemagne (en demi-finale de l'Euro 2012, victoire 2-1 grâce à un doublé de Balotelli). Mais ça s'est bien passé (rires). J'étais très stressé avant le match, comme jamais.
Vous ne célébriez jamais vos buts avant, pourquoi commencer maintenant ?
Je suis très content, donc je le fais. Thauvin et moi, dans la semaine, on parle et on décide de ce que l'on va faire. C'est sympa de faire comme ça.
Il y a aussi une histoire avec un livreur qui vous a apporté un colis...
(Sourire) Non, ça s'est passé avant, en Italie. Un livreur était venu m'apporter un colis et il l'a célébré comme s'il avait marqué un but. Je lui ai demandé : "Mais pourquoi tu célèbres ?". Il m'a répondu : "J'ai vu que tu avais dit que dans les autres métiers on ne célébrait pas après avoir fait son travail. Mais je suis un fan de toi, j'ai envie de te voir fêter tes buts". C'était sympa.
Est-ce que vous croisez souvent des supporters marseillais ?
Je ne suis pas quelqu'un qui sort beaucoup. Quand ça arrive, ils me disent : "Bravo, continue comme ça". Des choses normales, rien de fou.
Avez-vous reçu une amende après votre célébration contre Saint-Étienne ?
(Étonné) Pourquoi ?
C'est interdit...
Oui ? Je ne sais pas... Avant le match j'ai donné mon téléphone à un cameraman de l'OM sans lui dire ce que j'allais faire. Je lui ai dit : "Si je marque, tu me donnes le téléphone, c'est tout". Mais pourquoi c'est interdit ?
Les télévisions payent très cher des droits, et quand on filme un match, les droits appartiennent à la télévision qui filme le match.
Ce n'est pas mon problème...
La Provence