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Balotelli, le money time
L’OM a offert une généreuse enveloppe pour le buteur italien chargé de ranimer la flamme collective sur les quatre derniers mois de compétition.
Après un interminable feuilleton l’été dernier, Mario Balotelli a signé à l’OM le 23 janvier, pour une mission s’achevant au 30 juin. Une vraie pige de luxe. Si les négociations avec Mino Raiola, l’agent qui fait le bonheur de Mario, ont été lentes et tendues, l’OM a fini par proposer une base fixe très intéressante à l’attaquant italien de vingt-huit ans. Il va percevoir une enveloppe de 3,9 millions d’euros brut, ainsi qu’une indemnité mensuelle de logement de 7 000 euros et un véhicule de fonction.
À cela s’ajoutent des bonus, qui peuvent atteindre près de 1,2 million d’euros. Une partie de ces bonus (500 000 euros) sera déclenchée si l’OM se qualifie pour la prochaine campagne de Ligue des champions (le club pointe à 9 points du podium). Une autre via un système de paliers sur les buts marqués (et passes décisives délivrées) : toutes les cinq unités (5, 10, 15, 20), Balotelli percevra une prime de 150 000 euros. Ce fut l’ultime point de négociation entre Raiola, qui voulait un autre barème (3, 5, 7, 10, 13, 15), et le président Eyraud.
L’été dernier, le contrat prévu pour l’Italien a été offert à Strootman
Lors de la conférence de presse de présentation de Balotelli, JHE avait démenti les premiers chiffres donnés alors dansL’Équipe (voir notre édition du 23 janvier) : « J’ai vu beaucoup d’informations fausses sur, je crois, des paliers aux buts marqués, ce ne sont pas les bons, sur son montant fixe, ce n’est pas le bon chiffre, sur sa part variable, on est très loin de la réalité. Il n’y a pas de prime d’éthique et de présence dans son contrat. » Une sortie de bonne guerre, le président n’allant évidemment pas jusqu’à dévoiler le montant de la rémunération XXL de Balotelli, ni les subtilités de son contrat, qui en comportent pourtant, volet éthique inclus.
En coulisses, la direction a fait circuler un montant de 500 000 euros mensuels brut, une somme légèrement supérieure à ce que percevait l’Italien à Nice (450 000 euros mensuels, hors primes, sur les deux premières années, 250 000 prévus sur la troisième année sans Coupe d’Europe, finalement passés à 400 000 après la décision de le garder fin août). Mais sur la côte d’Azur, Balotelli bénéficiait d’un régime fiscal très avantageux, celui des impatriés (*), qu’il a perdu en changeant d’employeur. Pour le séduire, l’OM a donc mis le paquet, mais sur un temps très court. Une qualification en C 1 semble indispensable pour poursuivre sur du moyen terme à ce tarif.
Le contrat prévu pour lui l’été dernier avait finalement été attribué à Kevin Strootman, signé une semaine après l’échec des négociations avec Balotelli. Des revenus historiques pour l’OM : 4,5 millions d’euros net annuels à l’intention du Néerlandais, sur cinq saisons. À l’époque, JHE avait déjà contesté ces chiffres en privé, et la rémunération de 500 000 euros brut mensuels avait été là aussi avancée par ses proches. Nous avons pu accéder au contrat de Strootman, qui bénéficie de l’impatriation, et les différentes composantes atteignent pourtant les 4,5 millions d’euros net si on les additionne : 270 000 euros net par mois, 80 000 euros de primes chaque mois et une prime à la signature de 450 000 euros.
Depuis l’arrivée d’Eyraud, l’OM n’a pas hésité à offrir des revenus XXL à des joueurs d’expérience sur la scène européenne. Ainsi Luiz Gustavo touche lui aussi 270 000 euros net mensuels, hors primes diverses et variées. À son arrivée, en juillet 2017, Eyraud avait réfuté les chiffres de nos confrères de La Provence, qui s’étaient avancés sur une somme brute. Le président n’aime guère que ce sujet soit porté sur la scène publique. Pour préserver l’équilibre de son vestiaire, et parce que cette abondance salariale est vite intégrée par tous les acteurs, Raiola compris.
(*) Ce régime permet au joueur venu de l’étranger de soustraire 30 % à l'impôt sur le revenu de sa rémunération de base.