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No country for Strootman
Il y a 7 minutes
Eusebio Di Francesco l’a confirmé en conférence de presse : Strootman, la Roma et l’OM négocient bien au sujet d’un éventuel départ du milieu de terrain vers la citée phocéenne. L’occasion de présenter Strootman, ses qualités et son calvaire désormais derrière lui.
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Le jeune Strootman est flamboyant
Lorsque Kevin Strootman débarque à Rome, il est un jeune et prometteur capitaine du PSV âgé de 23 ans seulement. Van Gaal lui a même déjà permis de porter le brassard de la sélection néerlandaise. On parle là d’un crack : un leadership certain, un caractère bien trempé, des qualités techniques diverses et une combativité sans égal. Walter Sabatini et Rudi Garcia n’hésitent alors pas. 16,5 millions + 3 de bonus sont offerts au PSV pour le batave. En plus de ce bel investissement, le club de la capitale lui offre le numéro 6, alors retiré en hommage au Brésilien Aldair. Le tapis rouge est déroulé, Strootman débarque en grande pompe et vient compléter le milieu rêvé de Rudi Garcia. En effet, dans son fidèle et quasi inamovible 4-3-3, le français attendait un relayeur complet et mobile afin de venir épauler Daniele De Rossi et Miralem Pjanic. Et le moins que l’on puisse dire c’est que Strootman remplira son rôle au delà des espérances des tifosi.
Malgré l’arrivée de Radja Nainggolan en janvier 2014, le néerlandais régale et atteint la barre des 6 buts et 7 passes décisives en 29 parties, avec notamment une praline face au Napoli en février 2014 en demi-finales de coupe d’Italie. A cette époque, les gens n’en ont que faire de Nainggolan car Strootman divertit et apporte une grande satisfaction aux tifosi comme au club. Malheureusement sa saison prend fin en mars 2014 face à ce même Napoli, cette fois en championnat. Après un coup d’épaule de Dzemaili, le milieu batave se réceptionne mal et se plaint de douleur : il s’écroule définitivement.
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No country for Strootman
A ce moment là personne ne le sait encore, mais le Kevin Strootman, mobile véritable box-to-box promis à un des tous meilleurs clubs européens vient de disparaître. Malgré sa blessure, il décide de sortir sans l’assistance des soigneurs, debout, tête baissée. Les examens annoncent une lésion des ligaments croisés antérieur au genou gauche, le calvaire ne fait que commencer. L’opération, la rééducation et le soutien des tifosi rythment les 8 mois d’absence du numéro 6 giallorosso. Tout ça pour un retour bref, du 9 novembre (où il entre en jeu face au Torino) à fin janvier 2015, où après un match face à la Fiorentina, Strootman doit-être opéré une seconde fois.
Le néerlandais a en fait décidé de se faire opérer les deux première fois, dans son pays, malheureusement, on apprendra de la bouche de Alessandro Falcioni, président de la Fédération italienne des Physiothérapeutes que : « Aux Pays-Bas ils ont raté l’opération de Strootman d’un centimètre. Mariani ( ndlr : chirurgien réputé basé à Rome, ayant l’habitude de soigner les joueurs de la Roma et bon nombre d’athlètes professionnels) lui a sauvé sa carrière, il reviendra sur les terrains fin janvier. Pour arriver à faire 3 opérations, cela veut dire que quelque chose n’a pas été comme il le fallait. Le problème a été la première opération où le ligament n’a pas été positionné correctement au niveau du condyle : le chirurgien hollandais n’a pas pris la juste mesure du néo-ligament, qui a été implanté beaucoup plus en avant par rapport à ce que devait être son insertion. La conséquence est celle-ci : le genou opéré ne réussit pas à s’étendre complètement, et donc il ne peut pas renforcer son quadriceps. Muscle qui permet l’extension complète de la jambe »
C’est en fait la direction qui aurait poussé Strootman à se faire opérer par Mariani pour éviter une autre rechute. Lui proposant même une prolongation de contrat comme signe de confiance malgré une absence déjà beaucoup trop longue. Dans le même temps les hommages se multiplient, pour exemple Roma Radio lance un mouvement vite devenu viral sur internet, invitant les tifosi à poser en photo devant leur machine à laver en référence au surnom donné par Rudi Garcia au milieu de terrain : Lavatrice. « On lui donne un sale ballon, et il le transforme en bonne balle à jouer. » dixit le français.
Strootman 2.0
Strootman fait donc son retour en février 2016 et recommence à réellement retrouver le rythme en avril de la même année, sous les ordres de Luciano Spalletti cette fois. Rudi Garcia est parti, Nainggolan a pris sa place, et l’on ne va pas tarder à se rendre compte qu’il n’est plus le même joueur. Car l’été suivant, Kevin Strootman regagne sa place de titulaire suite à la vente de Miralem Pjanic. Le batave va donc accompagner De Rossi et Nainggolan dans un nouveau système. Le 4-3-3 n’étant plus réellement adapté aux capacités physiques de Strootman, Luciano Spalletti bricole comme il sait le faire et impose un 4-2-3-1. Nainggolan prend position derrière l’attaquant et cours pour plusieurs tandis que Strootman et De Rossi, en double pivot, se cantonnent à des tâches plus défensives. En effet, si Strootman a gardé son caractère, ses qualités techniques et son leadership, il a également grandement perdu en mobilité. Ses courses sont réduites et moins percutantes, ses projections moins dangereuses et sa vivacité en a pris un coup. Fort heureusement sa palette technique étant complète et son intelligence tactique au dessus de la moyenne, le néerlandais s’adapte dans son nouveau rôle et effectue une belle saison, certes bien différente de sa première à Rome.
Lorsque que Di Francesco arrive, le 4-3-3 fait son retour et les limites de Strootman sont très vites mises en lumières. Cependant malgré une façon de jouer où il est beaucoup plus statique, le milieu parvient à garder sa place de titulaire face au jeune Pellegrini et atteint même en compagnie des siens les demi-finales de Ligue des Champions. L’occasion pour lui de partir sur une bonne note, notamment avec l’arrivée de plusieurs nouveaux milieux à qui il n’aurait sûrement pas fallu beaucoup de temps pour lui chiper sa place.