Information
OM : malgré sa fragilité physique, Kevin Strootman apporte son expérience
Quand il a signé à l'OM, le milieu néerlandais souffrait d'une hernie discale. Moins tranchant qu'auparavant, il doit surveiller son corps au quotidien.
Kevin Strootman conduit le ballon face à Toulouse, dimanche, en Championnat (2-0). Il pourrait enchaîner ce vendredi une deuxième titularisation d'affilée. (F. Faugère/L'Équipe)
Vincent Garcia (avec J. Ri.)
mis à jour le 28 novembre 2019 à 19h11
partager
À l'AS Rome, Rudi Garcia, son entraîneur, qui l'a recruté ensuite à l'OM, l'appelait « la machine à laver ». Mais aujourd'hui, c'est lui qui semble essoré. Contre Brest, aujourd'hui, Kevin Strootman, qui avait fini par perdre sa place au milieu, va enchaîner une deuxième titularisation d'affilée après Toulouse (2-0, dimanche). Face au TFC, dans un rôle de sentinelle, le Néerlandais (29 ans) avait été tout juste moyen. Un adjectif qui colle bien à ses performances depuis son arrivée à Marseille à l'été 2018 pour 25 M€ plus 3 M€ de bonus, une somme extravagante au vu de son rendement.
Deux hommes, au moins, ne sont pas vraiment d'accord avec ce jugement. André Villas-Boas déjà, qui a défendu son joueur mercredi, et Ronald Koeman, le sélectionneur des Pays-Bas, qui continue à le convoquer avec les Oranges. « Je suis très content de son match, même si on a manqué de profondeur en première mi-temps, a expliqué AVB. Mais on a contrôlé le ballon. Il a fait son travail en sentinelle. Je sais que l'opinion dans la presse est différente. Entre nous, dans le staff, on a trouvé Kevin compétent, notamment sur l'aspect de l'équilibre de l'équipe ou de son positionnement. Je me suis énervé une seule fois contre lui vers la 80e minute, quand il a eu un manque d'attention côté gauche. Mais il a fait un match très complet et, physiquement, il est bien. Il est toujours convoqué en équipe nationale avec l'espoir de disputer l'Euro. »
6
Marseille est invaincu lors de ses 6 derniers matches à domicile en Ligue 1 (4 victoires,2 nuls), après avoir perdu 3 de ses 4 précédents (1 victoire).
Ce sera le cas au nom de la logique de groupe mise en place par Koeman, si son temps de jeu à l'OM reste acceptable. Le joueur va tout faire pour participer à cette grande compétition, lui qui n'a connu que l'Euro 2012, passé intégralement sur le banc. C'est sûrement ce qui l'attend encore et il a bien intégré le rôle que veut lui faire endosser son sélectionneur, celui de leader des remplaçants.
Il avait signé avec une hernie discale
À l'OM, vu le prix de son transfert et ce qu'il coûte en salaire - plus de 500 000 € brut mensuels, l'un des plus gros de l'effectif -, l'exigence est bien plus élevée. L'été dernier, Jacques-Henri Eyraud, le président, lui avait clairement signifié de chercher ailleurs. Mais Strootman, sous contrat jusqu'en 2023, est resté à Marseille. Et un départ en janvier, avec la perspective de l'Euro pour lui et les problèmes d'effectif d'AVB, semble totalement illusoire.
Kévin Strootman au duel, face à Toulouse. (F. Faugère/L'Équipe)
Surtout que les recruteurs ne vont pas se bousculer pour un élément aux performances moyennes et qui n'a jamais vraiment retrouvé la pleine possession de ses qualités physiques. Son genou, opéré trois fois et qui lui aura fait manquer presque deux ans de compétition à Rome, demande toujours une attention très particulière au quotidien (renforcement musculaire, kiné, vélo...). Pour beaucoup au club, cette rupture des ligaments croisés explique qu'il ne soit jamais vraiment revenu à son vrai niveau.
Et le milieu défensif souffre aussi de problèmes de dos datant de la Roma, qui l'ont embêté notamment à Amiens la saison dernière, où il avait dû renoncer à l'échauffement (3-1, le 25 novembre 2018). Car Strootman a signé à l'OM avec une hernie discale, malgré des examens normaux lors de sa visite médicale. Elle ne l'empêche pas de jouer au haut niveau mais demande, comme son genou, des soins précis (massage, travail de mobilité) et individualisés, surtout en salle de musculation, où il doit éviter les exercices contraignants pour son dos.
« Il a la niaque, ça on ne peut pas lui enlever »
Frédéric Bompard, l'ancien adjoint de Rudi Garcia.
« Il n'a plus le même niveau qu'à la Roma, c'est certain, et lui le sait très bien aussi, reconnaît Frédéric Bompard, l'ancien adjoint de Garcia en Italie et à l'OM. Mais il n'a pas le même âge non plus. Ce qu'on lui reproche aujourd'hui, c'est une certaine lenteur, un manque de vivacité ou d'explosivité. Mais il a la niaque, ça on ne peut pas lui enlever. Il se met minable pour l'équipe. C'est un très grand professionnel, rigoureux, toujours là avant et après les entraînements, qui fait attention à tout en dehors. Sa maturité, son expérience, je les trouve bénéfiques pour ce groupe assez jeune. L'OM ne peut pas faire qu'avec la fougue juvénile d'un Kamara ou d'un Lopez. »
Le joueur, avenant et qui a rapidement appris le français, a fini par s'intégrer dans un vestiaire où son salaire et ses performances avaient fait causer la saison dernière. Son apport au jeu de l'équipe, lui, reste toujours un sujet de discussion, un an et demi après son arrivée.