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OM : Caleta-Car de retour sur le devant de la scène avant le début du mercato
À trois semaines de l'ouverture du mercato d'hiver, le Croate a réussi son retour dans le onze marseillais, dimanche à Strasbourg.
Il y a des joueurs au mental sensible, qui peuvent se mettre à douter au premier match passé sur le banc de touche. Et puis, il y a Duje Caleta-Car, la tête solidement vissée sur ses larges épaules, que rien ne semble en mesure de perturber. Dimanche après-midi, dans le climat vivifiant de Strasbourg (2-0 pour l'OM), le grand Croate est réapparu dans le onze de départ après plus d'un mois sans jouer en L1 (ses dernières minutes en Championnat remontaient au 7 novembre contre Metz).
On l'avait laissé pataud et fatigué à Istanbul, témoin trop passif d'un naufrage contre Galatasaray (2-4, le 25 novembre) qui aurait pu entamer sa confiance ; on l'a retrouvé tranchant et granitique en Alsace, prêt à résister au défi physique pour gagner ses duels, dans sa surface et même dans celle d'en face, où il a marqué son premier but de la saison en L1 de la tête, évidemment, sur un corner de Dimitri Payet.
Il n'était pas si évident de se glisser dans le onze comme un poisson dans l'eau, alors qu'il joue sans continuité, cette saison, et que son positionnement en défense a changé plusieurs fois au gré des ajustements tactiques de Jorge Sampaoli, un coup axial gauche d'une ligne de quatre, un autre au centre de la défense à trois, un autre encore dans l'axe gauche d'une défense à cinq. Mais Caleta-Car n'a jamais dévié de son cap, même quand il s'est retrouvé sur le marché au dernier jour du mercato estival, fermement invité à vider son casier et à signer à Wolverhampton puis au Valence CF.
Sa femme venait d'accoucher et il a décliné la proposition, ce qui n'a pas plu à son président, Pablo Longoria, qui espérait le vendre pour soulager les finances et offrir à Sampaoli l'attaquant qu'il espérait. L'horizon de Caleta-Car, alors, semblait plutôt bouché : avec Saliba, Luan Peres, Balerdi et Alvaro Gonzalez, il y avait du monde dans le secteur et il partait du fond de la grille. Mais il a peu à peu fait son retard pour bousculer la hiérarchie et, aujourd'hui, il est devant Alvaro Gonzalez ou Balerdi, dans l'esprit de son entraîneur.
Concentré sur le terrain beaucoup plus que sur les possibles plus-values des joueurs à vendre, Sampaoli pense à l'intérêt sportif et, au fil du temps, il a changé de regard sur le joueur de 25 ans. Il préfère les relances courtes aux relances longues que Caleta-Car tentait régulièrement ; il avait des doutes aussi sur sa vivacité. Le Croate, qui a avalé les séances vidéo individuelles, a fini par le rassurer et, dans ce bloc plus bas et plus resserré que l'entraîneur a dessiné, il a le profil adapté. Il rassure aussi ses coéquipiers, qui apprécient sa sérénité et sa fiabilité sur le terrain, lui le grand gaillard taciturne qui ne laisse pas paraître grand-chose en-dehors.
Toujours dans les radars des recruteurs
Pour les dirigeants, voir le défenseur central retrouver du temps de jeu depuis le mois d'octobre est aussi une bonne nouvelle, puisqu'il reste l'une des valeurs marchandes intéressantes de l'effectif, par son âge, son poste, son expérience internationale (il compte 20 sélections avec la Croatie) et ses caractéristiques. Très solide contre le PSG en L1 (0-0, le 24 octobre), aligné lors des affiches de Ligue Europa contre la Lazio (0-0, 2-2), Caleta-Car, recruté à l'été 2018 contre 19 M € au RB Salzbourg, est toujours dans les radars des recruteurs. À la fin du dernier mercato hivernal, l'OM avait décliné une offre de Liverpool d'un peu plus de 20 M€ pour le défenseur, parce qu'il n'avait plus le temps de le remplacer. Si une telle occasion se présentait à nouveau, dans un mois et demi, il n'est pas sûr que la fin de l'histoire soit la même.