Il a retrouvé, hier soir, le stade Loujniki de Moscou, un peu plus de trois ans après l'avoir quitté sur un épilogue qu'il aurait souhaité différent. C'était le 15 juillet 2018, Duje Caleta Car et la Croatie voyaient, impuissants, les Bleus décrocher leur deuxième étoile (4-2). Le défenseur central, remplaçant cet après-midi-là, s'engageait en faveur de l'OM quelques jours plus tard, dans la promesse d'un avenir radieux né, notamment, de la copieuse somme misée sur lui (19 M€). Aujourd'hui, le géant de Sibenik (24 ans) traîne comme un boulet l'investissement consenti alors par le trio Eyraud-Garcia-Zubizarreta, peu regardant en matière de dépenses.
Et cela lui ferme des portes. N'entrant pas dans les plans de Jorge Sampaoli, relégué dans la hiérarchie des défenseurs centraux depuis le début de saison qu'il observe de loin, il n'a pas profité du mercato estival pour changer d'air et relever un nouveau challenge, provoquant colère et incompréhension du côté du centre Robert Louis-Dreyfus, où son horizon se révèle plus que bouché. Car le départ de celui qui est sous contrat jusqu'en 2023 aurait permis, déjà, d'officialiser plus rapidement le prêt d'Amine Harit sans être suspendu à la décision de la DNCG (lire ci-contre), mais aussi de permettre à Pablo Longoria de finaliser une ou plusieurs options de recrutement, notamment en attaque où l'unique doublure d'Arkadiusz Milik se nomme Bamba Dieng, retenu malgré plusieurs offres de prêt, notamment de Dijon.
L'OM se prévalait d'avoir reçu trois offres pour Caleta Car : West Ham dès le mois de juillet, puis Wolverhampton et Valence dans les derniers instants du mercato, à des conditions salariales similaires à celles perçues en Provence. Ces options n'ont pas convaincu le Croate, pour des raisons diverses, même s'il avait fait part de son souhait de prolonger sa carrière en Espagne un peu plus tôt dans l'été.
L'ancien joueur de Salzbourg nous a fait savoir, sans entrer dans les détails, qu'il avait pris la décision de rester tout seul, simplement en concertation avec ses agents du groupe britannique Stellar, et que sa compagne ne l'a aucunement influencé, contrairement à ce que nous avions écrit dans nos précédentes éditions. Dont acte.
Retenu avec sa sélection pour la parenthèse internationale de septembre, il se fixe désormais plusieurs objectifs, sous le soleil de Marseille. Freiné par le Covid-19 en juillet, il a vu sa préparation contrariée et n'a pu disputer que des bribes de match pour un total de 45 minutes, contre Braga et Benfica. Il entend retrouver l'intégralité de ses moyens physiques dans un premier temps avant, dans un second temps, de se battre pour essayer de convaincre Sampaoli de lui donner sa chance avant de songer de nouveau à son avenir, vraisemblablement lors du prochain mercato hivernal.
Il part de loin, voire de très loin même. Il pâtit de la concurrence de William Saliba, Leonardo Balerdi, Luan Peres et Alvaro Gonzalez, voire de Jordan Amavi, essayé axe gauche en préparation. Jusqu'ici, il est seulement apparu sur le banc contre Bordeaux (2-2), sans toutefois entrer en jeu. Rien ne dit qu'il trouve enfin grâce aux yeux du technicien argentin dans les prochaines semaines.
Car ce vrai-faux départ pourrait laisser des traces, quand bien même Caleta Car ne fait que respecter son contrat cosigné en connaissance de cause par la précédente direction.
L'OM et Pablo Longoria, qui répète à l'envi que personne ne se trouve au-dessus de l'institution, ne l'entendent pas ainsi. Le club réfléchit à la manière dont il va répliquer sur ce dossier. Une décision forte pourrait être prise : soit ne plus faire appel à lui, soit envoyer le Croate passer ses week-ends avec l'équipe réserve, pensionnaire de National 2, quitte à faire fondre sa valeur marchande.
Une chose est sûre : cette décision sera loin d'être impopulaire. Car plusieurs supporters de l'OM tiennent le Croate responsable de cette fin de mercato en eau de boudin, à tort ou à raison. L'intéressé va devoir être costaud mentalement pour se relever de tout ça, lui qui avait déjà mal vécu de ne pas pouvoir rallier Liverpool en janvier dernier.
La Provence