par Dragan » 22 Mai 2024, 08:29
Information
Jordan Amavi, symbole d’un dénouement historique
Stade Brestois. Buteur sur coup franc pour sa première titularisation de la saison, dimanche à Toulouse (3-0), le latéral gauche a été l’un des héros inattendus du dénouement heureux.
S’il avait voulu se trouver en amont un symbole pour clore sa saison historique, le Stade Brestois n’aurait certainement pas pu faire plus éloquent. Dimanche soir, c’est un joueur qui n’avait pas encore eu de rôle dans cette folle aventure qui s’est mué en héros inattendu. D’un coup franc lumineux enroulé dans le petit filet du gardien toulousain Guillaume Restes peu avant l’heure de jeu, Jordan Amavi a arraché sa part d’éternité dans la mémoire du club finistérien.
De quoi ajouter une dernière dose d’irrationnel à la saison déjà folle des Brestois et confirmer que cette équipe était bien un groupe avant toute chose. Le latéral gauche prêté par l’OM ne comptabilisait qu’une seule petite minute de jeu avant cette 34e et ultime journée. Certainement pour prévoir le coup avant la suspension de Bradley Locko, l’indétrônable titulaire au poste, Éric Roy avait fait replonger dans le bain le joueur de 30 ans en fin de match contre Reims, le week-end dernier. Pour un minuscule instant, certes. Mais ces soixante secondes en ont refait un joueur de compétition. Et ça a peut-être beaucoup compté face à Toulouse, où il a été propulsé dans le onze après le forfait de Julien Le Cardinal. Sa toute première titularisation depuis avril 2022.
« Une belle histoire à l’intérieur de l’histoire »
Après avoir échappé à la saison blanche, Amavi a laissé son empreinte. D’un premier but en Ligue 1 en trois ans et demi (3-1 contre Bordeaux, le 17 octobre 2020). « Quand j’ai vu qu’il allait tirer, en rigolant je me disais que ce serait incroyable s’il pouvait marquer, souriait Éric Roy. Il s’entraînait beaucoup tout au long de la saison avec nos tireurs, et c’est vrai qu’il était très adroit. »
Un « happy end » pour celui dont la pige en Finistère a longtemps relevé du cauchemar. Après deux prêts consécutifs où il n’avait pas beaucoup joué, Nice (9 matches) et Getafe (5 apparitions), Amavi avait débarqué à la pointe de la Bretagne avec l’intention de retrouver des minutes sur le terrain. Mais sa saison a longtemps ressemblé à une succession de galères.
D’abord barré par le bon début de saison du onze titulaire, il s’est blessé au moment où il aurait pu avoir l’opportunité d’entrer dans la rotation. Le mollet droit fin novembre, puis le gauche en début d’année. Mais il n’a jamais lâché. « C’était compliqué cette saison. Il fallait rester dans l’état d’esprit, je suis professionnel, il faut savoir ce qu’on veut », confiait le joueur à la sortie du vestiaire.
Une mentalité appréciée au sein du club où beaucoup voulaient lui rendre hommage, sincèrement heureux pour celui qui avait jusqu’ici compté pour son apport dans le groupe, sans jamais connaître la lumière. « C’est un professionnel de grande classe, il ne s’est jamais plaint. Il a toujours cru en lui. Grand joueur, Jordan Amavi ! », clamait Kenny Lala, son pendant à droite. Quelques minutes plus tôt, Éric Roy partageait son bonheur en conférence de presse : « C’est incroyable, je suis tellement content pour lui, parce qu’il a connu une saison difficile. Il était venu pour challenger Bradley (Locko) qui n’a jamais connu de baisse de régime. Il est resté dans l’ombre, mais il avait une telle attitude dans le vestiaire et à l’entraînement qu’il a été récompensé. C’est une autre belle histoire à l’intérieur de l’histoire. »
Jordan Amavi a été le héros inattendu du dernier match de la saison. Valentine Chapuis, AFP
Ouest France
Samba / Renan Lodi, Lacroix, Mbemba, Clauss / Lemar, Kondogbia, Guendouzi, Is. Sarr / Alexis, Aubameyang
Blanco / J. Firpo, Gigot, Seidu, R. Pereira / Harit, Soumaré, Ounahi, Mughe/ Ndiaye, Vitinha
Ventes : Touré, Balerdi, Lopez, Rongier, Veretout, Amavi, Lirola