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Amavi, en marche arrière
Convoqué en équipe de France il y a un an, le latéral gauche n’est plus titulaire à l’OM. Rudi Garcia, longtemps patient avec lui, lui préfère désormais un attaquant, Lucas Ocampos. BAPTISTE CHAUMIER
Les forfaits se sont succédé en équipe de France, ces derniers jours, comme une fichue série noire sans fin. Blessés, les deux latéraux gauche champions du monde Lucas Hernandez et Benjamin Mendy ont ainsi dû décliner la sélection, tour à tour. Layvin Kurzawa), lui, est absent de longue date. Tous ces pépins ont profité au Lyonnais Ferland Mendy, néophyte à ce niveau. Le nom de Jordan Amavi, lui, n’a jamais été évoqué, comme si cette éventualité était devenue complètement farfelue. Il y a un an, pourtant, il avait été appelé pour la première fois en équipe de France, juste récompense de son bon début de saison avec Marseille, qu’il venait de rejoindre.
Sa blessure à la cuisse gauche, en janvier, a stoppé net sa très bonne période et le gaucher semble courir désespérément après son niveau, depuis. Après des mois de prestations sans relief voire de défaillances individuelles spectaculaires, Rudi Garcia a fini par l’écarter de son onze de départ, alors qu’il est seul spécialiste au poste – Christopher Rocchia (20 ans) est toujours jugé trop juste pour la Ligue 1. Et sa condition ne semble pas devoir s’améliorer, tant le staff a été patient avec lui jusqu’ici mais constate une régression inquiétante, notamment techniquement.
Coup sur coup, l’entraîneur marseillais l’a donc envoyé en tribunes à Rome face à la Lazio (1-2, jeudi, en Ligue Europa) et l’a laissé sur le banc contre Dijon (2-0, dimanche) sans lui donner plus d’explications. Lucas Ocampos, un attaquant, lui est désormais préféré pour occuper le couloir gauche d’un 3-5-2.
L’OM veut recruter un latéral gauche, si possible dès janvier
Ce récent changement de système de jeu aurait pu lui offrir un rebond, lui qui semble taillé pour ce rôle de « piston », sur un côté, mais Garcia a d’autres options en tête pour le moment – Hiroki Sakai peut aussi évoluer à ce poste.
Dans cette période, Amavi peut compter sur des soutiens forts au sein du groupe, comme Dimitri Payet, dont il est proche, mais il sait ses difficultés persistantes. Le défenseur a d’ailleurs une lucidité et une franchise rares dans le milieu mais à force de l’entendre répéter qu’il est loin de son niveau réel, voire mauvais, comme après le quart de finale aller de Ligue Europa à Leipzig (0-1), la saison dernière, c’est à croire qu’il a fini par s’en persuader.
Plus aussi tranchant offensivement, toujours plus laxiste défensivement, Amavi traverse, à vingt-quatre ans, une période de doute sans précédent. C’est justement peut-être dans la tête que le problème se situe pour ce joueur qui a concédé beaucoup de sacrifices pour réussir et vit uniquement pour son métier.
Titulaire indiscutable et quasi unique du poste depuis le départ de Patrice Évra, en novembre 2017, le latéral souffre parfois du manque de concurrence, lui qui était très demandeur des conseils des anciens, que ce soit Évra ou même Henri Bedimo, qui ne jouait jamais. Sans véritable doublure cette saison, sa position pourrait être idéale mais les dirigeants marseillais en sont désormais convaincus : ils doivent recruter à ce poste, dès le mois de janvier 2019, si possible. Pour éviter un déclassement durable, Amavi n’a plus que quelques semaines devant lui pour inverser la tendance.
L'Equipe