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Valère Germain avant le début de saison de l'OM : «Nous sommes revanchards»
Alors que l'incertitude plane sur son club et le mercato estival, l'attaquant de l'OM est persuadé que son équipe saura rebondir.
Deux mois après une session « team building » avec le RAID, qui n'avait pas servi à grand-chose à trois journées de la fin du Championnat, les joueurs de l'OM, actuellement en stage en Angleterre, ont passé vendredi l'après-midi au karting, près de leur camp de base. Un peu plus tôt, Valère Germain (29 ans) nous a conduits sur une autre route, celle de ses ambitions pour la prochaine saison.
« Quel est votre état d'esprit ?
J'ai hâte de reprendre le Championnat. La saison dernière a été moins longue que l'exercice précédent, en nombre de matches disputés, mais elle a été en dents de scie, avec des phases très compliquées. On a été trop irréguliers, les parcours en Coupes, catastrophiques, nous ont aussi plombés (*). Cela a été usant mentalement. Ça a fait du bien de couper, de profiter de nos proches.
Le 26 mai, vous avez échangé avec André Villas-Boas avant même sa signature à l'OM...
Je l'ai croisé à Monaco, dans un restaurant. Le patron m'a dit : "Je vais te présenter ton nouveau coach !" Il ne s'était pas encore engagé, mais c'était comme si (il a signé deux jours plus tard). Il m'avait dit qu'il connaissait déjà l'effectif, qu'il y avait tout pour faire une bonne saison et qu'il comptait sur moi et d'autres.
Il vous a reconnu...
(Rires.) S'il m'avait dit bonjour Bouna (Sarr) ou bonjour Jordan (Amavi), j'aurais été inquiet, mais ça va, il avait bien étudié le groupe et le club avant de signer. Il est enthousiaste, a un staff d'expérience, qui peut nous apporter les petits plus qui nous ont manqué la saison passée. Il faudra prendre les éléments positifs du staff précédent et ajouter la touche Villas-Boas.
Quelle est sa touche, après dix jours de découverte ?
Plus d'intensité encore. Nous, les offensifs, on doit offrir de la profondeur dès que l'équipe récupère le ballon. Essayer de récupérer le ballon directement, dès qu'on l'a perdu. Du basique : rejouer simple, les uns pour les autres.
Quel est son style de préparation ?
Je retrouve ce qu'on faisait à Monaco avec (Leonardo) Jardim, qui axait sur le "sans course", une préparation essentiellement avec ballon. C'est différent du physique sous (Rudi) Garcia et la méthode à l'italienne de (Paolo) Rongoni (l'ancien préparateur physique) mais, après deux semaines, on a aussi les jambes qui tirent un peu.
Et vous avez retrouvé un certain Ricardo Carvalho comme coach adjoint...
C'était bizarre ! On a fait deux saisons ensemble à Monaco (2013-2015), puis une en tant qu'adversaire quand j'ai été prêté à Nice (2015-2016). C'est une bonne personne. Joueur, il faisait attention à lui, sur la nutrition, la préparation invisible, c'est pour ça qu'il a eu une longue carrière, dans de si beaux clubs (Porto, Chelsea, Real Madrid...) et avec tant de trophées. Il ne s'est jamais pris pour un autre, il a toujours été très poli.
Il donnait de la voix ?
Non, il était plutôt un leader dans son état d'esprit, au quotidien, son don de soi à chaque entraînement ou chaque match. Il était rarement blessé à Monaco, il n'avait plus les cannes et la vitesse de sa jeunesse (il est arrivé à l'ASM à 35 ans), mais il était dans l'intelligence, l'anticipation. Très propre techniquement, il savait gérer sa défense.
Ici, son sourire ne le quitte jamais...
Il n'hésite pas à parler aux jeunes, à apporter son expérience, il va faire progresser tout le groupe et notamment la ligne défensive. Il donne des conseils, on sent qu'il aimerait aller un peu sur le terrain ; dès qu'il manque un joueur lors des toros, c'est le premier à se désigner pour nous accompagner. Techniquement, il n'a rien perdu ! Il a un bel avenir si ce métier lui plaît.
Que pensez-vous du 4-3-3 testé par votre coach ?
Il nous a dit qu'on verrait plusieurs systèmes pendant la préparation. Le 4-3-3 permet d'avoir du monde au milieu ; si on a des milieux qui se projettent vers l'avant, cela peut être très bien pour apporter le surnombre devant. Villas-Boas nous demande d'apporter le plus de profondeur possible pour étirer les lignes, et d'être dangereux dès la récupération du ballon.
Vous êtes le seul 9 de métier. Après plus de deux ans de quête d'un grand attaquant, de Bafé Gomis à Mario Balotelli en passant par Kostas Mitroglou...
Ils annoncent quelqu'un à chaque mercato et je suis toujours là. Quand je suis arrivé (fin juin 2017), ils cherchaient déjà un grand attaquant. Kostas est arrivé un peu en retard. Je ne me vois pas partir, je ne vais pas me lancer dans une préparation en me disant : dans trois semaines, je suis parti. Je pense que je resterai ici cette saison, sauf exception et offre qui ne peut être refusée. Le président l'a dit, tous les joueurs peuvent être cédés. Je ne pense pas que le club désire, à ce stade, se séparer d'un attaquant, qui plus est le seul dont il dispose. Après, s'il y en a deux qui débarquent demain...
Cela ne vous inquiète pas, cet austère été marseillais ?
Le mercato est bizarre, long, mais pas seulement à l'OM, on a l'impression qu'il a du mal à démarrer, en attendant que les Anglais se réveillent et envoient des millions ! Il faut guetter les bonnes affaires, qui se font plutôt tardivement. On aura peut-être trois, quatre arrivées d'un coup dans deux ou trois semaines, et deux, trois départs d'ici là. Je sais que ce n'est pas facile pour les supporters, mais je ne m'inquiète pas, j'ai confiance en nos dirigeants. On a beaucoup de qualités dans cet effectif, on a fait une saison moyenne l'année dernière et nous sommes revanchards.
Mais si Florian Thauvin, Morgan Sanson, Luiz Gustavo ou Boubacar Kamara est vendu, le groupe semble juste, non ?
Ils seraient remplacés. Si Flo ou Morgan devaient partir, ce serait contre une belle somme, qui permettrait de recruter à leur poste. Avec Monaco, au début de la saison 2016-2017, il y a eu beaucoup de changements, on ne s'est jamais imaginé pouvoir être champions. Je ne dis pas qu'on vise le titre, mais s'il faut, on va faire une saison où tout va très bien se dérouler, avec un esprit revanchard. Qui pouvait imaginer que Lille, après sa 17e place en 2017-2018, fasse ensuite une saison extraordinaire et termine deuxième derrière Paris ? »