Même des matches amicaux, on les jouait pour les gagner, ce qui est rassurant c'est qu'ils ne valaient pas trois points. Si nous l'emportons face à Toulouse, cela signifiera qu'ils nous ont servis, que dans la défaite, nous nous sommes remobilisés, concentrés. Les résultats nous restent en travers de la gorge. Il faut être plus solide défensivement, tout le bloc. Nous voulons bien démarrer, comme l'an passé et effacer les revers des matches amicaux.
Vous les avez retrouvés comment vos champions du monde ? Très heureux, ils ont atterri. Ils ont vécu une aventure exceptionnelle pour laquelle nous les avons félicités. Je ne sais pas si ce sera dur ou pas pour eux, mais il va falloir se replonger dans la compétition.
Comment un pro vit une coupe du monde ? Avec un oeil "technique", ou comme un supporter, qui, en plus, a des copains sur le terrain ?
La coupe du monde 1998 m'a plus fait rêver parce que j'étais supporter à fond, pas joueur de foot. Celle-ci m'a fait rêver mais avec un oeil plus critique, technique, plus dans la retenue. En étant quand même aux anges pour les copains. Je n'ai plus une âme d'enfant mais j'ai retrouvé certaines sensations en me mettant à la place des supporters. Stressé pour mes potes.
Quelles sont vos premières impressions sur Caleta-Car ?
Je ne me souvenais pas qu'il était si grand. Une belle bête ! Techniquement très propre dans le jeu long. Il va nous apporter un plus. Nous avions eu du mal à trouver la faille contre Salzbourg.
L'an dernier, vous aviez les tours préliminaires de la Ligue Europa comme premier objectif, qui vous poussaient à être plus vite prêts. C'est un manque là ?
La préparation est différente. L'an dernier, nous avions abordé Dijon avec deux matches dans les jambes contre Ostende. Cette fois-ci, elle a été plus longue, plus intense, on verra si ce sera bénéfique. Comme nous le répète souvent notre préparateur physique, nous ne travaillons pas pour faire 40 matches dans la saison comme certains clubs, mais plutôt 55 ou 60. De fait, contre Bournemouth, nous avions moins de jus.
Quel bilan personnel faites-vous de votre première saison à Marseille ?
Elle a été malheureusement irrégulière. Avec Monaco, j'avais marqué 17 buts en disputant 60 matches, l'an passé 18 buts en 55 matches, j'ai fait mieux que ce pourquoi l'OM m'avait recruté mais j'aurais dû mieux faire. L'ennui a été de connaître des périodes sans marquer. Mon premier but en Ligue 1 en décembre, ça a fait tache. J'en aurais mis trois ou quatre auparavant, soit un par mois, ça aurait vraiment fait une belle saison.
Vous en avez mis trois en préparation, c'est juste assez pour garder confiance sans avoir trop de pression ?
Il y a des périodes où on est bien, sur la trajectoire des centres, d'autres où on ne concrétise pas. Il faut donc que je travaille sur la régularité et que je marque en championnat plus vite pour me rendre la saison plus simple. Un but, c'est une libération. Quand on est attaquant à l'OM, on doit marquer régulièrement et vite.
Était-ce plus difficile étant donné votre attachement à ce club, où vous êtes né et dont vous étiez supporter à l'adolescence ?
Je réalise mon rêve au quotidien. Quand l'OM perd, je suis déçu en tant que joueur et supporter. Quand j'étais jeune supporter, je râlais, donc je les comprends.
Pour un enfant de Marseille, qui a éclaté ailleurs et qui revient, il y a toujours une pression particulière, celle qu'ont connue Cantona, Cissé, Gignac...
Je ne sais pas d'où elle vient. Gignac a tout de même brillamment honoré ce maillot. Mais c'est vrai qu'il faut vivre cela de l'intérieur pour s'y adapter.
L'an dernier, vous saviez qu'un autre avant-centre allait arriver. Là, le feuilleton Balotelli dure longtemps et vous êtes déjà deux, avec Mitroglou. C'est perturbant ?
Motivant. Tant que personne n'est arrivé, à ceux qui sont là de donner le meilleur d'eux-mêmes, de marquer et si quelqu'un arrive, tu peux jouer avec lui. On ne sait pas si on sera toujours trois, si le système changera un jour ; Il faut être performant au quotidien.
C'est une situation dont vous avez parlé avec votre père, Bruno, qui s'est retrouvé avec Tigana, Sauzée, Deschamps, Pardo, Fournier ?
Bien sûr, c'est la concurrence des grands clubs. Si on veut moins de concurrence, on peut aller dans un club moins huppé. Moi, j'ai choisi l'OM pour avoir des objectifs et des émotions comme l'an dernier. Après, il faut être bon.
Rudi Garcia vous a fait jouer en pointe mais aussi sur le côté droit et même gauche pendant la préparation. C'est un avantage d'élargir sa palette ?
Oui. Je ne sais pas comment se passera cette saison, mais s'il faut jouer arrière droit... J'ai envie de jouer devant mais j'ai surtout envie de jouer. J'ai joué à droite où je n'avais plus évolué depuis dix ans, j'ai commencé à gauche à Bournemouth. La saison sera longue, c'est bien de connaître plusieurs postes. Le coach compte sur moi et il aime bien ma polyvalence.
À Monaco, vous étiez un attaquant de 4-4-2. Ici, avec Mitro, ça n'a jamais vraiment fonctionné...
Nous avons fait quoi ? Une mi-temps contre Valenciennes, un match de reprise. Le coach utilise le système qui le fait gagner, il l'avait modifié en cours de saison. Ça peut encore arriver, à chacun de donner le meilleur de lui-même.
Plus de 60 000 spectateurs pour la reprise, c'est important ?
Oui. Les supporters ont vécu une année exceptionnelle en termes d'émotions, il a juste manqué une cerise sur le gâteau que nous irons chercher cette saison. Nous avons fait rêver au-delà de Marseille. Une ambiance de folie, c'est presque un but d'avance pour nous. Nous avons alléché les gens, les attentes seront encore plus grandes. Mais si on marque encore 77 points, ça sentira bon...
Vous avez fini par revoir votre occasion ratée en finale de la Ligue Europa ?
Mardi pour la première fois. Tous ensemble. Ça touche, ça reste un mauvais souvenir mais d'autres ont raté des penalties en finale de coupe du monde ou en Ligue des champions, tout en accomplissant de magnifiques carrières. On peut toujours se refaire des scénarios, comme pour OM-Benfica en 1990...
Toulouse, puis Nîmes, un barragiste et un promu, ça paraît facile, c'est piégeux, ça ?
Rien n'est jamais facile. L'an dernier, nous avions reçu Dijon et nous avions mis une mi-temps avant d'entrer dans le match. La première journée est toujours compliquée. C'est une phrase bateau de dire que chaque point, chaque match est important mais c'est vrai. Nous nous devons de gagner pour atteindre notre objectif.
La Provence