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À l'OM, la cohabitation entre Steve Mandanda et Pau Lopez risque de provoquer des crispations
Alors que Mandanda n'a pas très bien vécu son déclassement au profit de Pau Lopez, samedi à Monaco, Jorge Sampaoli va devoir gérer la délicate concurrence à ce poste.
Il faut croire que Jorge Sampaoli n'aime pas les choses trop tranquilles. Il avait déjà à gérer les limites d'un effectif léger dans certains secteurs, le manque de solutions comme avant-centre ou la concurrence au milieu, et le voilà avec un nouveau sujet de discussion au poste de gardien.
En décidant de bousculer la hiérarchie, samedi à Monaco (2-0), pour lancer Pau Lopez, l'entraîneur argentin a touché un point sensible, parce que Steve Mandanda n'est pas un joueur comme les autres, à Marseille : du haut de ses 593 matches, il est, à 36 ans, le joueur le plus capé de l'histoire du club et une telle longévité vous place forcément dans une caste à part.
Le public visiteur a chanté pour lui, quand il est entré sur la pelouse pour s'échauffer, mais cela n'a pas balayé la déception, et le visage fermé du « Fenomeno » disait beaucoup de sa frustration. Il faut dire que la journée avait été amère, pour l'ancien Havrais. Quelques heures à peine avant le match, au cours d'un bref entretien avec son entraîneur, il apprenait qu'il ne jouerait pas le soir-même : « Je vais donner du temps de jeu à Pau Lopez », lui a indiqué, en substance, Sampaoli, sans davantage de détails sur la suite.
Mandanda pensait avoir éloigné le débat
Pour le capitaine de l'OM, ce fut une surprise, et pas une bonne : après un match impeccable à Nice jusqu'à l'interruption, puis un autre contre Saint-Étienne au Vélodrome (3-1), Mandanda pensait avoir éloigné le débat sur son statut.
Il savait, aussi, que l'Espagnol était arrivé pour réveiller la concurrence à un poste où Sampaoli n'a jamais hésité à trancher dans le vif. Les gardiens brésiliens Vanderlei (35 ans à l'époque) à Santos, puis Victor (37 ans) à l'Atlético Mineiro peuvent témoigner, eux qui se sont retrouvés sur le banc sans ménagement après l'arrivée de l'entraîneur.
Sampaoli aime les gardiens qui participent au jeu
Question de génération ? Sampaoli aime les gardiens qui participent au jeu et, dans ce secteur au moins, Pau Lopez a montré quelques atouts, à Monaco : il se place souvent haut, à une quinzaine de mètres devant sa ligne, est dynamique, joue rapidement au pied ou à la main, n'hésite pas à relancer vite et court.
C'est bien, mais il faudra le revoir, quand même, pour se faire une idée de son véritable niveau, puisque les Monégasques n'ont pas cadré une seule frappe et qu'il a parfois dégagé l'impression d'un manque de sérénité.
À la Roma, son club précédent, Pau Lopez n'a pas laissé un souvenir impérissable, et c'est un euphémisme. Plombé par quelques erreurs qui lui ont valu une pluie de critiques, il ne s'en est jamais vraiment relevé et le climat n'est pas moins chaud, à Marseille, surtout avec l'ombre de Mandanda dans le dos.
Parce que le « Fenomeno », passé de numéro deux à numéro trois en bleu lors du dernier rassemblement, n'a pas envie d'un autre déclassement en club. Sous contrat jusqu'en 2024, il sait qu'il ne lui reste plus tellement de saisons devant lui, et il veut en profiter. Sur le terrain.
L'Equipe