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Le statut de Mandanda pourrait être fragilisé par la friabilité défensive de l'OM
Après deux matches à zéro arrêt et quatre buts encaissés, le gardien de l'OM, Steve Mandanda, n'a pas marqué de points aux yeux de Sampaoli. La présence de Pau Lopez, prêté par l'AS Rome cet été, pourrait fragiliser sa position en septembre.
En ce moment, ce n'est pas très compliqué de marquer un but à l'OM : il suffit aux adversaires de cadrer leurs frappes. Et même quand ils ne visent pas très bien, cela peut marcher, comme pour Montpellier sur le but contre son camp de Luan Peres à la Mosson. Le défenseur central venu de Santos lors de ce mercato est aussi impliqué sur la réalisation de Pembélé dimanche, puisqu'il a dévié malencontreusement la frappe du Girondin.
Mais la statistique est surtout cruelle pour Steve Mandanda et elle résume finalement assez bien le début de saison du gardien marseillais, un dernier rempart qui a tendance à se fissurer. L'international, plus spectateur qu'acteur, vient d'encaisser quatre buts en deux matches sur... trois tirs cadrés en tout, un contre les Montpelliérains (3-2, le 8 août) et deux face à Bordeaux dimanche (2-2).
Dire que tout est de sa faute serait exagéré. Mais, dans le système à risque mis en place par Jorge Sampaoli, très porté vers l'attaque et où chaque erreur est sanctionnée, l'OM a besoin d'un portier efficace et concentré, avec une relance impeccable aussi. Ce qui n'a pas été le cas dimanche. Si Mandanda ne pouvait pas grand-chose sur le c.s.c. de Peres et la frappe extraordinaire de Laborde dans l'Hérault, sa responsabilité est déjà plus engagée sur les deux buts bordelais.
Certes il avait déjà anticipé en plongeant sur la frappe déviée de Pembélé, qui est passée entre son pied et le premier poteau. Mais il a manqué un peu de vivacité au sol comme sur la reprise d'Oudin, moins vicieuse celle-là et dans l'axe, légèrement sur sa gauche. On peut penser qu'un Mandanda en forme aurait eu plus de réflexes en d'autres temps. À 36 ans, « Il Fenomeno », au club depuis 2007 - à l'exception d'une courte parenthèse d'une saison à Crystal Palace (2016-2017) - a l'habitude, ces dernières années, d'occuper parfois le centre des débats. Et lui aussi n'était pas content de son match dimanche.
Pau Lopez espéré en septembre
Son caractère de compétiteur lui a permis de se relever souvent après des saisons moyennes, comme en 2019-2020 sous Villas-Boas, où il a été un des artisans de la qualification en Ligue des champions. Mais, cette fois, la donne a changé dans un contexte moins confortable pour lui, alors qu'il existe une défiance mutuelle avec Sampaoli qui veut le mettre en concurrence. Après des années passées avec Yohann Pelé en numéro 2, la menace va se faire plus précise avec Pau Lopez (26 ans), dont l'entraîneur argentin loue en privé les qualités, notamment dans le jeu au pied, si important à ses yeux à ce poste.
Le gardien espagnol, prêté pour une saison avec option d'achat par l'AS Rome, est venu pour être un numéro 1 bis. En interne, les dernières prestations mitigées de Mandanda, sous contrat jusqu'en 2024 avec reconversion au club, ne sont pas passées inaperçues, ni dans le staff ni chez les dirigeants. Mais la mise en concurrence des deux gardiens devrait attendre un peu. Lopez, qui a aussi contracté le Covid-19 récemment, se contente le plus souvent de séances de renforcement musculaire individuelles depuis quinze jours.
L'Espagnol porte encore les stigmates de son opération à l'épaule début mai, suite à une blessure avec la Roma contre Manchester United en demi-finale de Ligue Europa (2-3, 6 mai). Le club phocéen espère que le nouveau gardien sera pleinement opérationnel dans la première quinzaine de septembre. D'ici là, Mandanda, dont le statut en équipe de France est aussi très menacé avec Mike Maignan, a le temps de se ressaisir. Ou d'être vraiment inquiet, s'il continue à encaisser un but sur chaque frappe cadrée.