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OM; Payet, stop ou encore ?
Sous contrat jusqu'en juin 2024, Dimitri Payet a la possibilité d'entamer sa reconversion au club dès cet été. En bout de banc sous Tudor, il se laisse le temps de la réflexion. Dimitri Payet s'est fait porter pâle pour le déplacement à Lyon au dernier moment, dimanche matin. La faute à un contact trop rugueux avec un coéquipier lors de l'ultime séance collective à la Commanderie, la veille, et une cheville douloureuse. Il a passé des examens lundi après-midi, les conclusions n'ont pas été trop sévères. On va vite le revoir sur le terrain. D'entraînement, tout du moins. Il n'a plus débuté en L1 depuis la réception de Nice (1-3, le 5 février), et il n'a grappillé que quelques minutes depuis en Championnat, lors des fins de match face à Paris, Montpellier et Troyes, au Vélodrome. Son temps de jeu famélique a été agrémenté d'une titularisation face à Annecy (L2) en Coupe (2-2, 6-7 aux tirs au but, le 1er mars), qui aura duré moins d'une heure.
Le capitaine de Jorge Sampaoli est devenu un figurant dans la bande d'Igor Tudor, et le Croate expliquait cet état de fait à L'Équipe, fin mars : « Je suis désolé de cette situation, parce qu'il a très bien joué la saison dernière, c'était un autre foot, à un autre rythme, davantage fait pour ses qualités. Mais moi, ce football-là, je ne sais pas faire, et si je suis venu ici, je dois faire ce que je sais faire et ce en quoi je crois. »Un comportement bien meilleur que celui de GuendouziTudor avait aussi précisé : « Je vois qu'il aime ce club. Je ne sais pas s'il va devenir entraîneur mais, s'il le devient, à mon avis, il sera bon, parce qu'il regarde les matches, il est dedans, il parle à l'équipe. Il faut le voir les motiver avant qu'ils sortent du vestiaire, les soirs de match. » L'attitude du Réunionnais est louée par tous les acteurs du club, à commencer par le président Longoria, qui évoque son « exemplarit?. Investi, travailleur, Payet tâche de ne surtout pas montrer ses états d'âme, pourtant réels, surtout lors des décrassages d'après-match à 23 heures qui sont autant de crève-coeurs.Son comportement se révèle à l'opposé de celui de Mattéo Guendouzi, qui commence à être réellement problématique en interne. Devenu un remplaçant de luxe, le milieu relayeur bouillonne et il a fallu toute la diplomatie de Javier Ribalta pour faire baisser la tension au retour de Lyon, dans la nuit de dimanche à lundi. Même les nombreuses parties de padel endiablées avec son frère Milan, du côté des Accates, ne suffisent à le calmer.Il n'envisage pas un départ de MarseilleÀ 36 ans bien tassés, Payet ne veut surtout pas tomber dans le mélodrame. En août dernier, présenté comme le leader des frondeurs anti-Tudor par Pablo Longoria lors d'une réunion à la Commanderie, il n'a pas moufté, encaissant le discours du président sur la hiérarchie au sein du club. Quand bien même il s'agissait pour lui d'un quiproquo, il voulait voir le dirigeant pour discuter des contours de son contrat, pas pour critiquer son entraîneur.
Ce bail de Marseillais à vie date de l'époque Eyraud et Longoria n'en est pas fan. Dès son arrivée à la présidence, en février 2021, il a voulu déboulonner les statues Mandanda et Payet. La première lui a coûté une somme copieuse l'été dernier (2,5 M€ pour le gardien parti à Rennes), la seconde a une reconversion dans sa manche.Régulièrement sollicité par des écuries lointaines (Mexique, pays du Golfe), Payet n'envisage pas un départ de Marseille. Il a lissé son image publique, il veut vieillir dans un club où un de ses fils fait des merveilles dans les catégories jeunes. Un poste de dirigeant au centre de formation, pour chapeauter notamment la cellule de recrutement, est prévu à sa retraite en juin 2024... ou avant. Payet peut activer cette solution dès cet été, et s'asseoir sur sa dernière année de contrat, aux rémunérations plus faibles : 150 000 euros bruts mensuels et des primes en fonction de ses apparitions. Si Tudor reste, cette part variable risque d'être maigrelette.
Stop ou encore ?
Payet se laisse le temps de la réflexion et fera un point avec la direction en fin de saison. Du côté de la direction, où il lui faudrait libérer une mission occupée par David Friio en 2021-2022 puis Marco Otero cette saison, on se dit ouvert à toute discussion, sans plus de détails. L'entourage du joueur reste prudent, tout comme ce cadre du club : « Une seconde saison de ce type serait moralement difficile à vivre. Mais le bonhomme a de l'orgueil, et il n'aimerait pas non plus qu'on lui impose sa sortie de scène. »
L'Equipe