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Apprendre à vivre sans Payet
La fin de saison du créateur, touché au mollet contre Feyenoord, semble compromise. Dès demain, l’OM devra trouver des ressources pour pallier l’absence de son maître à jouer. DE NOTRE ENVOYé SPéCIAL PERMANENT
MATHIEU GRéGOIRE MARSEILLE – Un seul être vous manque et tout est dépeuplé. À la sortie de Dimitri Payet, peu après la demi-heure de jeu (33 e ), jeudi, le Vélodrome a senti le vent tourner et Jorge Sampaoli l’a assuré hier après-midi : pour lui, la meilleure période du Feyenoord a eu lieu entre ce remplacement et la pause, quand son équipe semblait alors groggy. Interrogé sur la blessure au mollet de son meneur, le technicien argentin n’a pas voulu entrer dans les détails : « Le diagnostic n’est pas encore confirmé. » Hier midi, Payet a passé une IRM et il avait d’autres examens complémentaires au programme. Sa lésion musculaire était encore très douloureuse. Toujours éminemment discret quant à son état de santé et à ses blessures, il a demandé au club de ne pas communiquer sur son indisponibilité, alors que certains médias ont annoncé, hier, une saison déjà terminée pour le Réunionnais, auteur de douze buts et neuf passes décisives en L1 jusqu’ici.
“On va devoir quasiment tout changer
Jorge Sampaoli, entraîneur de l’OM
Dans son entourage, le pessimisme a succédé à la tristesse : « On pense que c’est mort » , glisse un intime, à propos des trois dernières échéances de l’OM, les déplacements à Lorient, demain, à Rennes le 14 mai, et la réception de Strasbourg, le 21. À 35 ans, le vétéran avait été particulièrement consciencieux sur son hygiène de vie et les soins cette saison, après avoir été souvent critiqué par le passé. Depuis un doublé sur penalty contre Nantes, le 20 avril, il était aussi à la recherche de son 100 e but en L1, ce qui rend le tableau plus cruel encore.
Sans attendre un éventuel miracle, Sampaoli a logiquement commencé à plancher sur la façon de combler le vide. « C’est impossible de le remplacer, a-t-il confié. On va devoir quasiment tout changer, car personne n’a les mêmes caractéristiques que Payet dans l’effectif. On peut mettre Harit à ce poste-là, Gerson est capable de jouer également plus haut et dans la surface adverse, mais ils ont des caractéristiques différentes. La meilleure période de l’OM était pendant la meilleure période de Payet. C’était notre leader technique. »
Et un tireur de coups de pied arrêtés hors pair, qui n’a pas d’équivalent dans l’équipe, la seconde période face à Feyenoord l’a encore rappelé. « Sans lui on peut aussi gagner les matches, mais c’est le meilleur joueur de l’équipe, donc c’est différent quand il n’est pas là », a soufflé William Saliba, un de ses plus fervents admirateurs dans le vestiaire.
Gerson assez haut, la bonne solution
En septembre 2021, l’OM avait réalisé deux excellentes sorties sans son chef d’orchestre, à Monaco puis à Moscou, avec un trio d’attaque Ünder-Harit-Dieng déroutant l’adversaire. Le problème, aujourd’hui, est l’état de déliquescence de cette ligne. Gêné au genou et sorti à la pause lors du Classique, le 17 avril, Cengiz Ünder est revenu dans le groupe le week-end suivant, mais il peine physiquement et n’a plus son peps de la belle époque.
Amine Harit a, lui, quitté le Vélodrome en s’appuyant sur des béquilles, jeudi, et Sampaoli a révélé qu’il était touché au pied droit. Il est resté en soins à la Commanderie hier, jusqu’en milieu d’après-midi. Pour servir des attaquants cherchant à chasser le doute mais bien debout (Dieng, Milik, Bakambu), plutôt qu’un Valentin Rongier essayé en 10 lors d’une défaite à Lille (0-2), le 3 octobre, un Gerson assez haut, devant une paire Gueye–Kamara au milieu, apparaît comme une possibilité intéressante. Le Brésilien, véritable couteau suisse tactique pour Sampaoli, enchaîne les performances pertinentes depuis trois bons mois et l’axe lui sied bien.
L'Equipe