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Payet, comme à vingt ans
En forme depuis le début de la préparation, le Réunionnais est aligné à gauche du 4-3-3 d’André Villas-Boas. Pour longtemps ?
WASHINGTON – On ne sait pas si la remise d’un tel prix est prévue, mais Dimitri Payet est bien parti pour terminer MVP des EA Ligue 1 Games, après son joli doublé contre Bordeaux (2-1), dans la nuit de jeudi à vendredi en demi-finales, devant les tribunes clairsemées de l’Audi Field de Washington. Dans le bon tempo, sur un service de Kevin Strootman puis sur une belle ouverture de Bouna Sarr, il a filé face à Benoît Costil et ne lui a laissé aucune chance, à l’heure de conclure. Affûté, souriant, efficace, le Réunionnais de trente-deux ans a belle allure, en cette saison qui commence, et il a sans doute envie que cela dure, après une année dernière plus pénible.
C’est peut-être le sol américain qui lui réussit, lui qui apprécie la culture US et qui s’est essayé à quelques shoots de basket, vendredi matin après l’entraînement, sur le parquet de l’immense gymnase de la George Mason University. C’est aussi, sûrement, la volonté de ne plus revivre des mois aussi compliqués que les dix derniers. « Il y a un côté revanchard, et surtout l’envie de faire une bonne saison, explique-t-il. On a vécu une saison difficile et on n’a pas envie de revivre ça. On a beaucoup souffert l’année dernière en termes de résultats (*), on n’a pas envie que cela se reproduise. »
Le moral est bon, pour l’instant, gonflé par l’affection du maigre public américain, pour qui Payet est l’un des rares visages un peu connus grâce à son passage à West Ham (entre 2015 et janvier 2017). Il concentrera sans doute une bonne partie des applaudissements, la nuit prochaine (3 heures), quand il entrera sur la pelouse incertaine du stade du DC United, pour la finale face à Saint-Étienne.
Il pourrait y débuter à la gauche du 4-3-3, encore une fois, puisque son entraîneur apprécie ce système, qui correspond le mieux, selon lui, aux qualités des milieux de terrain. Payet connaît bien le poste, pour y avoir joué souvent, mais il ne le pratiquait plus beaucoup, ces dernières saisons : pour alléger le travail défensif, nettement plus exigeant sur un côté, Rudi Garcia alignait l’ancien Nantais et Stéphanois dans l’axe de son 4-2-3-1. « Depuis quelques années, on m’a resitué dans l’axe, mais j’ai évolué à gauche au début de ma carrière et j’ai toujours dit que s’il fallait le faire, je le ferais, balaye le joueur. On a aussi beaucoup discuté avec le coach sur ses attentes et sur ce que je dois faire à ce poste-là. Il y a encore pas mal de choses sur lesquelles je dois m’améliorer et qu’on essaie de travailler au quotidien. »
Face à Bordeaux, il s’est montré discipliné, jamais pris en flagrant délit de recentrage, comme il le fait parfois, et c’est en partant de la gauche qu’il a marqué. Peut-il tenir à ce poste sur le long terme, avec les efforts défensifs que cela suppose ?
« Cela peut être une option, estime son entraîneur André Villas-Boas. On en a beaucoup parlé ensemble, de son positionnement, et il est d’accord pour jouer à gauche. Je pense qu’il est satisfait de notre relation, de la confiance. Pour l’instant, on essaye ça et cela fonctionne bien. »
En difficulté dans le jeu contre les Glasgow Rangers (0-4, dimanche dernier), l’OM a été plus séduisant, face aux Girondins, et Payet le reconnaît lui-même : « On commence à avoir nos repères en 4-3-3, on met notre jeu en place. » Cela vaut bien quelques efforts de plus.
(*) Une 5 e place (13 défaites) en L 1, des éliminations en phase de groupes de la Ligue Europa et en 32 es de finale de la Coupe de France par Andrézieux (N 2, 0-2).