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Ligue 1 : un Olympique de Marseille à deux têtes
Franck Passi (à droite), ex-entraîneur de l’OM dont le contrat n’est pas rompu. Rudi Garcia (à gauche), le nouveau coach du club du coup n’a pas pu signer le sien…
Marseille a deux entraîneurs : Franck Passi, dont l'engagement n'a toujours pas été rompu et peu enclin au compromis, et Rudi Garcia, dont le contrat, du coup, n'a pas encore pu être homologué.
La trêve internationale arrive à point nommé pour Rudi Garcia. Après deux nuls et une défaite en Ligue 1, le nouvel entraîneur marseillais dispose désormais de deux semaines pour tenter de trouver les bons réglages et viser sa première victoire en championnat. En coulisses, cette période d'accalmie pourrait aussi permettre aux nouveaux dirigeants de l'OM de résoudre un étonnant micmac juridique.
Plus de deux semaines après la nomination de Garcia, son prédécesseur, Franck Passi, n'a en effet toujours pas été officiellement démis de ses fonctions. Le contrat d'entraîneur principal, signé cet été par Passi, court ainsi jusqu'en juin 2018 et aucune procédure de licenciement n'a pour l'instant été lancée. « Normal, explique la direction du club. Nous n'avons jamais dit que l'on voulait se séparer de Franck Passi. Au contraire, il a toujours un avenir au club. Nous sommes en train d'en discuter. »
Du côté de Franck Passi, la vision du dossier est sensiblement différente. « Franck a été à la tête de l'équipe pendant six mois et il n'est pas question pour lui d'envisager d'autres fonctions à l'OM que celle d'entraîneur principal », nous fait savoir l'un de ses proches. Après le départ de l'Espagnol Michel, licencié pour faute grave au printemps dernier (ce dossier est entre les mains des prud'hommes de Marseille), Passi est en effet sorti de son rôle d'adjoint. Une mue définitive semble-t-il, d'abord pour assurer l'intérim entre le 20 avril dernier et la finale de Coupe de France, perdue face au PSG (2-4). Puis pour entamer le championnat avec le titre d'entraîneur principal jusqu'à sa mise à l'écart, le 20 octobre, tout juste après le rachat officiel du club par Frank McCourt.
Au bout du compte, 15 matchs officiels (six victoires, cinq nuls et quatre défaites) et un bilan honnête, ni glorieux ni honteux. « Redevenir adjoint, ce n'est pas concevable à mon avis, prévenait déjà Passi, le 9 octobre, dans un entretien à la Provence. Lorsqu'on a été entraîneur, on ne peut pas revenir en arrière. [...] Si demain, je ne suis plus l'entraîneur de l'OM, j'essaierai de trouver un club où je pourrais m'exprimer. »
Nettoyer proprement le banc de touche
Visiblement, sa position n'a pas varié. Désireux d'obtenir des indemnités de licenciement à la hauteur de son contrat, Franck Passi a sollicité les services de Me Carlo Alberto Brusa, un avocat spécialiste des procédures contentieuses bien connu à l'OM... comme au PSG. C'est lui notamment qui a négocié les conditions de départ de Didier Deschamps en 2012. Ou encore le licenciement record de Laurent Blanc à Paris en juin. L'entrée dans la danse de M e Brusa aurait-elle crispé la direction marseillaise ? Un rendez-vous prévu le 31 octobre entre Passi et le nouveau président, Jacques-Henri Eyraud, a en tout cas été annulé et reporté sine die.
Tant que le dossier Passi n'est pas réglé, l'OM se retrouve pourtant en difficulté pour faire homologuer le contrat de travail de Rudi Garcia. Impossible en effet, selon les règlements de la Ligue de football professionnel, qu'un club dispose de deux entraîneurs principaux simultanément sous contrat.
Focalisé sur la reconstruction d'une équipe, l'OM doit donc commencer par nettoyer, proprement, son banc de touche.