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Fletcher, lui, écossais ?
La recrue marseillaise, prêtée cinq mois par Sunderland, est un attaquant qui ne répond pas aux clichés britanniques. HUGO DELOM
Barbe de hipster, fin pantalon bleu, chemise bordeaux. Quand, hier après-midi, après deux heures et demie de vol en provenance de Newcastle, l’attaquant de Sunderland Steven Fletcher a fait son apparition au centre d’entraînement Robert-Louis-Dreyfus, au côté de son agent Scott Fisher, c’est une partie du style British qui est entrée à Marseille. La mode : seule petite trace de lieux communs britanniques.
Car la recrue marseillaise (28 ans), venue en prêt gratuit pour soulager le Belge Michy Batshuayi, ne répond en rien aux caricatures habituellement accolées aux joueurs d’outre-Manche. Physique, adepte du kick and rush ? L’international écossais (22 sélections, 1,85 m) n’est rien de tout ça .
UNE RÉPUTATION DE JOUEUR CRÉATIF
« Si les supporters de l’OM s’attendent à ce type de joueur, ils vont être surpris. “Fletch”, c’est quelqu’un de très mobile, pas très grand, plutôt fin, il va vite. Techniquement, il est solide, avec un super pied gauche et un bon jeu de tête, détaille Souleymane Bamba, le défenseur de Leeds, qui a été coéquipier de l’Écossais à Hibernian, en Écosse. Je le trouve à l’aise dans son jeu de remises parce qu’il aime participer et décrocher. Ses appels en profondeur, je les trouve bons aussi. Pour moi, c’est un bon choix même si, forcément, il va devoir s’adapter au Championnat français, plus fermé. »
Gaucher exclusif, le natif de Shrewsbury (Angleterre), écossais par sa mère, au fil de 189 matches et de 53 buts en Premier League, s’est construit une réputation de footballeur créatif. Le tout associé à un volume de courses à même, a priori, d’impressionner le Vélodrome.
« Je le trouve complet. Dans la finition, c’est vraiment pas mal, détaille Valentin Roberge, son ex-coéquipier à Sunderland. Pour moi, il va apporter ce qui manque à Marseille. Avec Batshuayi, ils sont assez complémentaires, je trouve : Fletcher est gaucher, aime bien combiner et il est fort dans la finition. » Sur sa capacité d’adaptation, Roberge ne s’inquiète pas : « En Angleterre, il a l’habitude de prendre des coups, croyez moi. O.K., c’est plus fermé en France, mais ce n’est pas quelqu’un qui fuit les contacts. »
Décrit comme un « blagueur » qui « aime mettre l’ambiance » (dixit Bamba) un peu à la manière de Joey Barton (en moins crazy), Fletcher, arrivé via les réseaux de l’agent Willy McKay, devra trouver sa place au sein d’un collectif marseillais qui a un mal fou à se forger une identité offensive. Ses caractéristiques peuvent bien s’adapter à un 4-4-2. Michel peut-il réfléchir à modifier son système et intégrer deux pointes ? Sur le papier, cette formule a de quoi séduire. Fletcher (18 matches cette saison, 4 buts) n’accuse pas de retard physique. L’OM a cinq mois pour découvrir le style d’un Écossais pas comme les autres...