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Acheté 14 millions d'euros par le Real Madrid lors du mercato hivernal, Lucas Silva y a joué neuf matches avant d'être prêté officiellement à Marseille, jeudi. Qui est le milieu de terrain brésilien de 22 ans?
Son rôle a évolué, pas son envie de frapper
A Cruzeiro, Lucas Silva s’est révélé au poste de sentinelle devant la défense et il a été élu meilleur récupérateur du Brasileirao 2014, qu’il a remporté. Au Real, il a d'abord apporté sa science défensive, son endurance (notamment contre Schalke en Ligue des champions), ses basculements de jeu dignes de Xabi Alonso et son jeu de tête. «Il a apporté de l’ordre. Il est précis, rapide dans les transitions», s'était d'ailleurs réjoui Carlo Ancelotti avant de le faire disparaître de ses compositions...
Le Real le faisait cependant jouer plus haut qu’au Brésil, devant Toni Kroos, et il a eu du mal à s’adapter à ce nouveau rôle, restant trop prudent dans ses choix de passes. Les fans du Real ont en tout cas pu voir son goût pour les frappes de loin: malgré des équipiers artificiers comme Cristiano Ronaldo ou Gareth Bale, il n’avait pas hésité à tenter sa chance notamment face à Schalke ou Bilbao en fin de match (ce qui lui a valu des reproches car des équipiers étaient mieux placés). Il faut dire qu’au Brésil, il a marqué de superbes buts hors de la surface.
Il adore Cristiano Ronaldo et... Juninho Pernambucano
Interrogé par AS avant son arrivée au Real Madrid, Lucas Silva a confié son admiration pour Cristiano Ronaldo. «Depuis que je suis gamin, j’ai vu tous ses matches. Cela a commencé quand il était à Manchester United et puis j’ai évidemment continué de le suivre quand il a été transféré au Real, a-t-il expliqué, alors qu’il a commencé sa carrière au même poste d’attaquant que le Portugais. Il est déjà une légende, il mène très bien sa carrière. Je n’aurais jamais pu imaginer que nous jouerions ensemble un jour».
Il y a quelques mois, il avait aussi évoqué son admiration pour Juninho Pernambucano. «Je m’inspire de lui. Depuis le centre de formation, j’essaye de tirer les coups francs comme lui», avait-il avoué sur Sportv à propos de l’ancienne idole de Lyon.
Un garçon lisse
Il se dit que Florentino Pérez a du mal à recruter des rebelles: avec Lucas Silva, il était servi. «C’est un timide maladif», nous confie le journaliste brésilien Dassler Marques. Dès son arrivée au Real contre 14 millions, son attitude très humble a surpris tout le monde. «Sa personnalité est étonnante», avait expliqué Carlo Ancelotti, qui s’était fait recommander le joueur par Tite. «Il m’a demandé s’il pouvait évoluer plus haut que là où il jouait à Cruzeiro car le président Pérez ne voulait pas lui acheter un joueur défensif», avait révélé le technicien brésilien du Corinthians.
Il passe son temps sur un logiciel qui analyse son jeu
Perfectionniste obsessionnel, il fait tout pour s’améliorer le plus vite possible (il a notamment suivi des cours intensifs d’Espagnol avant de rejoindre la Maison blanche) et réduire son temps d’adaptation au football européen. Il utilise notamment le système "Sport Networking", un progiciel qui lui permet d’étudier toutes ses phases de jeu match par match, et de les comparer avec les autres joueurs qui occupent son poste en Europe. Il passe des heures sur son ordinateur, selon El Pais.
Quand il veut faire une pause, il joue à FIFA (en prenant le Real Madrid, comme depuis très longtemps), écoute le duo brésilien Henrique & Diego mais surtout pêche avec son père. Une existence d’ascète, ou presque, pour ce fervent catholique.
La Seleçao en attente
Lucas Silva et la Seleçao se tournent autour depuis un moment, sans vraiment se trouver. Sélectionné à trois reprises par les moins de 20 ans fin 2012 et début 2013, il n’a pas été appelé pour la Copa America de la catégorie il y a deux ans. Peut-être un mal pour un bien, tellement les jeunes Brésiliens, menés par le Barcelonais Rafinha Alcantara, ont été médiocres…
Alors pilier du Cruzeiro, il avait été sélectionné par Alexandre Gallo pour disputer le Tournoi de Toulon 2014. Titulaire, il a remporté cette compétition prestigieuse chez les jeunes. Désormais, il attend que les A se tournent vers lui. «Mais, pour la dernière Copa America, le sélectionneur avait pris Elias ou Robinho, qui auront 33 et 34 ans lors du prochain Mondial...», regrette notre confrère d'UOL Brésil, Dassler Marques.
Fernandinho ou encore Luiz Gustavo lui ont été préférés parce qu’ils font partie du groupe depuis plus longtemps. «Mais il fera partie du groupe des moins de 23 ans pour les JO de Rio, qui seront un très grand objectif du Brésil», prédit le journaliste local. Carlos Dunga, qui gère également les moins de 23 ans, l'a pris pour les quatre derniers matches de la Canarinha.