Information
«Diaby n’est pas venu ici pour être à l’infirmerie»
Depuis son arrivée à l’OM le 29 juillet dernier, Abou Diaby est au centre de toutes les interrogations. Beaucoup de choses sont dites sur le milieu de terrain olympien, elles sont souvent fausses ou erronées. Le responsable de la cellule médicale de l’OM, le docteur Christophe Baudot, dresse l’état des lieux de la situation d’Abou Diaby. Interview..
Docteur Baudot, dans quel état physique Abou Diaby est-il arrivé à Marseille ?
«Le cas d’Abou Diaby est différent de celui des autres joueurs récemment arrivés. Il a présenté de nombreuses blessures ces dernières années. Aujourd’hui, nous devons régler les séquelles de lésions au niveau des mollets qui l’ont ennuyé lors des six derniers mois. Les choses rentrent dans l’ordre. On doit également lui refaire une préparation physique complète. C’est ce à quoi nous nous attachons en parallèle de la cicatrisation de ses lésions aux mollets.
«On est agréablement surpris du joueur et de l’homme. Il se soumet aux entraînements et aux soins sans aucun problème. Abou n’est pas venu ici pour être à l’infirmerie. C’est un joueur de football que l’on doit reconditionner pour qu’il puisse retrouver le collectif d’ici un mois, un mois et demi.»
Quel est son programme actuellement ?
«En ce moment, il fait beaucoup de renforcement musculaire, à la fois sur des appareils de type Biodex en isocinetique, mais aussi en nature. En mer par exemple, il a découvert une eau à 16 degrés. On lui fait faire de la natation avec palmes. On essaie de varier à la fois le type de contraction musculaire et aussi l’environnement. On travaille pratiquement six heures par jour, donc il faut créer de la nouveauté. Il fait également beaucoup de vélo pour le travail aérobie. On démarre déjà le travail en côte, pour renforcer les membres inférieurs. La semaine prochaine, on va réintroduire le ballon, pour le conduire progressivement et au fil du temps vers une reprise collective.»
C’est plutôt positif par rapport à tout ce qui a pu être dit ici et là à son sujet…
«Oui, beaucoup de choses sont dites sur lui. Il est vrai qu’Abou a consulté plusieurs spécialistes en Europe quand il s’est blessé. Ce sont des gens que je connais. On se sert donc de leur expérience et de leur avis pour bâtir notre programme, notre méthode. En ce moment, il y a un physiothérapeute en Russie qui twitte souvent sur Abou et donne même des interviewes dans la presse. Ce genre de publicité n'est pas tolérable, surtout pour avancer des informations très éloignées de la réalité. Elles sèment le trouble. Abou réglera cela en privé. De notre côté, on a pris contact avec tous les spécialistes qui ont travaillé avec Abou de façon à connaitre parfaitement ses antécédents. Je tiens d’ailleurs à dire que le staff d’Arsenal nous a transmis tout son dossier de façon exemplaire et très professionnelle. On essaie donc de travailler avec une nouvelle méthode. On sait que quand un joueur reste longtemps dans un club, il faut parfois changer d’air. Il a fait de très bonnes choses avant, mais les blessures peuvent être abordées de différentes manières et je crois que le fait d’avoir un nouvel environnement, à la fois de travail et psychologique, peut être bénéfique pour lui. D’autant plus que c’est une très bonne personne.»
Justement, vous passez beaucoup de temps avec lui pour sa remise en forme. Comment le trouvez-vous psychologiquement ?
«C’est l’ensemble du staff qui passe du temps avec Abou, notamment les kinés. Ça nous permet d’avoir une rotation autour de lui, même si deux kinés sont en travail permanent avec lui. On est en période de travail intense, donc tout va bien. Tout est contrôlé, les charges, l’environnement,… Tout ce que l’on peut dire, c’est qu’Abou est extrêmement professionnel. Il est attendu par l’ensemble du club pour ses qualités footballistiques et humaines. On a encore du travail. Après, on pourra juger de la qualité du travail effectué, quand il reprendra le football avec le groupe.»