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Bouna Sarr : " Je suis imprévisible "
BOUNA SARR, le nouveau milieu offensif de l'OM, a déjà montré lors de la préparation qu'il pouvait apporter un peu de folie à l'attaque marseillaise.
A rrivé début juillet de Metz pour environ 2 M€, Bouna Sarr, qui s'est engagé cinq ans, est une des bonnes surprises des matches amicaux de l'OM. Le joueur de vingt-trois ans, vif et percutant, espère pouvoir tenir ces belles promesses sur la durée. Son ambition, celle du groupe, la découverte de Marseille et de ses supporters, sa carrière internationale : le milieu offensif fait le point sur ses premiers pas dans le club phocéen.
« QU'AVEZ-VOUS DÉCOUVERT en passant de Metz à l'OM ?
– Les entraînements, les infrastructures, toute cette ferveur autour du club, notamment sur les réseaux sociaux : on entre dans un autre monde. Ça se voit dans l'organisation au quotidien.
Marcelo Bielsa n'est pas réputé pour être très accessible. Avez-vous pu échanger personnellement avec votre entraîneur ?
– Non, pas encore. Mais je parle avec ses adjoints. Avec Bielsa, je découvre de nouvelles méthodes de travail. Les exercices sont très tactiques. On travaille beaucoup les déplacements, la coordination entre les joueurs. Je n'avais jamais fait ça dans le passé. C'est bien, je vais apprendre.
Où compte-t-il vous utiliser ?
– J'ai été recruté pour jouer sur un côté, mais j'ai cette polyvalence qui me permet d'évoluer dans l'axe. Je n'ai pas de préférence. Peu importe le poste, j'aime bien avoir une certaine liberté d'expression. Tout en ne négligeant pas l'aspect défensif, sur lequel j'ai moins de latitude, évidemment. Dans ce domaine, Bielsa est pointilleux. J'ai eu la chance d'avoir un coach (Albert Cartier) très axé sur ça aussi, donc, je ne suis pas surpris.
De ce que l'on a pu voir lors des matches amicaux, vous êtes un joueur qui aime provoquer, assez spectaculaire.
– Spectaculaire ? Ça serait prétentieux de ma part de le dire. Mais je n'ai pas peur de tenter des choses. Je suis un joueur imprévisible. Quand j'ai décidé de dribbler, je vais jusqu'au bout. J'arrive dans un grand club et certains peuvent se dire que la marche est un peu haute pour moi. J'ai vraiment à coeur de montrer aux gens que je ne suis pas là par hasard.
« SI J'AVAIS ÉTÉ À LA CAN EN JANVIER, JE NE PENSE PAS QUE JE SERAIS À L'OM »
À l'OM, vous allez côtoyer Lassana Diarra et Abou Diaby. Impressionné ?
– Ça fait bizarre, oui. J'avais plutôt l'habitude de les voir sur ma PlayStation à l'époque où ils étaient en équipe de France. Avec l'expérience qu'ils ont, leur arrivée sera bénéfique pour le groupe. Dans cette équipe, il y a d'autres joueurs qui m'impressionnent. Benjamin Mendy dégage une puissance assez incroyable. Il a d'énormes qualités pour son âge. Mario Lemina est complet aussi. Ils peuvent aller haut, s'ils continuent à bosser.
Avec cette équipe, quel est l'objectif ?
– On n'a pas besoin d'un dessin. L'OM est un club qui se doit de jouer les premiers rôles de par son histoire, ses supporters, son environnement.
En parlant des supporters, vous avez été pris à partie récemment sur les réseaux sociaux pour n'avoir pas enlevé de votre bio sur Twitter le hashtag “Team FCMetz”.
- Tu peux me mettre un couteau sous la gorge, je ne l'enlèverai pas. J'ai été formé à Metz. Je suis fier de venir de ce club. C'est une minorité qui est dérangée par ça. Mais si je quitte un jour Marseille, j'aurai aussi cette reconnaissance envers l'OM. Il ne faut jamais oublier d'où l'on vient. Je suis quelqu'un de fidèle, de très droit. Mais c'est un faux problème. Ça ne m'empêchera pas de mouiller le maillot à 200 % avec l'OM. Je peux me faire siffler pour cette histoire, ça ne me dérange pas. La pression me motive.
Vous avez refusé deux fois cette saison la sélection guinéenne, notamment pour la CAN, pourquoi ?
– Si j'avais été à la CAN en janvier dernier, je ne pense pas que je serais à l'OM aujourd'hui. C'est la meilleure décision de ma carrière. Cela m'a permis d'avoir plus de temps de jeu et de me montrer en deuxième partie de saison. Cet été, j'étais en instance de départ et j'avais peur de me blesser. Le jour où je prendrai la décision de jouer pour la Guinée, je le ferai savoir. »