Information
Lucas Ocampos (Séville FC) : «On est passés de la haine à l'amour» avec les supporters de l'OM
Transféré au Séville FC, le milieu offensif argentin revient sur ses relations avec les supporters de l'OM et se livre sur les raisons de son départ.
À l'évocation de Marseille, son coeur s'emballe. Après un premier passage laborieux (février 2015 -juin 2016), Lucas Ocampos (25 ans) a fini par conquérir le public marseillais avec son rendement (27 buts et 13 passes décisives en 132 matches), mais aussi grâce à sa « garra » (niaque) contagieuse. Parti début juillet au Séville FC (pour environ 15 M€), avec qui il s'apprête à découvrir la Liga ce dimanche face à l'Espanyol Barcelone, l'ailier argentin fait part de son bonheur d'avoir porté les couleurs olympiennes et révèle comment son transfert s'est concrétisé.
«Au printemps, vous faisiez part de votre envie de poursuivre à l'OM et vous voilà finalement à Séville. Pour quelle raison ?
Il me restait un an de contrat. Nous n'avons pas réussi à nous mettre d'accord avec les dirigeants et j'ai eu cette opportunité d'aller à Séville. J'avais envie d'aller au bout de mon contrat mais c'était compliqué car ce n'était pas une bonne chose pour les finances du club si je partais libre. Je suis satisfait que le club ait pu récupérer de l'argent grâce à mon transfert.
Sur les images qui ont circulé au moment de votre départ, vous sembliez désabusé...
Non, je suis content de la décision que j'ai prise, même si, dans l'avion pour Séville, ma femme me disait que Marseille allait beaucoup lui manquer. Ç'a été très dur de partir, pour moi, mais aussi pour elle et pour mes filles, qui y ont passé toute leur enfance. Je m'y sentais comme chez moi. J'ai vécu une belle histoire à Marseille et cela restera gravé à jamais en moi.
Quel souvenir garderez-vous de votre passage au club ?
Je me suis senti très aimé à Marseille. Je me donnais toujours à 100 % pour l'équipe. Le club, les supporters et le stade sont impressionnants. Je recommande à tous les joueurs qui en ont la possibilité d'aller jouer à Marseille, car on y vit des choses incroyables. Grâce aux Marseillais et à leur manière de vivre le football, je me sentais comme en Argentine. Je suis fier d'avoir pris part à l'aventure de la Ligue Europa (défaite en finale 0-3 face à l'Atlético de Madrid en mai 2018) et d'avoir ravivé la passion des Marseillais. Jouer cette finale à Lyon fut quelque chose de grandiose, même si le résultat ne fut pas au rendez-vous.
Vos débuts n'ont pourtant pas été idylliques...
Avec les supporters de l'OM, on est passés de la haine à l'amour. Ma première année à l'OM n'a pas été facile, je me suis blessé (aux ligaments de la cheville gauche en janvier 2016) et j'ai eu du mal à revenir à mon meilleur niveau. J'étais jeune lorsque je suis arrivé (20 ans à l'hiver 2015). J'ai compris beaucoup de choses lorsque je suis parti en prêt en Italie (au Genoa puis à l'AC Milan en 2016-2017) et ces deux dernières saisons ont été les plus belles de ma carrière. Je crois que les supporters se sont retrouvés dans ma manière de jouer.
Quel rôle a eu Rudi Garcia dans cette renaissance ?
Il m'a donné la confiance dont j'avais besoin. Quand je suis revenu d'Italie, je ne savais pas si j'allais rester, le club non plus. J'ai fait une bonne préparation et le coach m'a dit qu'il comptait sur moi. J'ai voulu lui montrer qu'il ne s'était pas trompé. Il a été comme un père pour moi à ce moment-là car il m'a toujours soutenu, même en dehors du foot.
Comment expliquez-vous qu'avec pratiquement le même effectif l'équipe ait raté son Championnat la saison dernière (5e avec 13 défaites) ?
Il y a de multiples explications mais je crois que l'on s'est relâchés. Nous venions de jouer une finale de Coupe d'Europe, nous avions manqué la qualification pour la Ligue des champions d'un point... On entrait sur le terrain en pensant qu'on allait gagner et on est tombés de haut.
Pourquoi avez-vous opté pour Séville ?
J'espère continuer à grandir ici. D'autres clubs me voulaient mais j'ai choisi Séville car c'est un club historique, composé de grands joueurs. Ç'a été en partie un choix familial, c'était important pour ma famille et pour moi d'aller dans un pays dont on parle déjà la langue. J'ai parlé à des amis qui ont joué ici et ils m'en ont tous dit du bien. La concurrence est rude, il faut que je sois au top tous les jours. Je vais tâcher d'être régulier comme j'ai pu l'être ces deux dernières saisons pour aller loin en Ligue Europa et essayer d'accrocher un titre avec cette équipe qui est très compétitive (6e la saison passée).»