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Chaud, le gaucho
La bonne période de l’Argentin Lucas Ocampos correspond au renouveau actuel de l’OM. Décrié à son arrivée, il fait aujourd’hui partie des murs de la maison olympienne. de notre envoyé spécial permanent
MARSEILLE – Du temps où il entraînait l’OM (2009-2012), les jours de match, le premier nom que Didier Deschamps inscrivait sur son paperboard était celui de Brandao. Un attaquant rugueux et parfois maladroit. Une valeur sûre dans l’engagement, le replacement défensif, le pressing et l’effort, surtout. En 2019, Rudi Garcia dispose aussi de son évidence, de son soldat, un Argentin de vingt-quatre ans qu’il a récupéré un peu par hasard à l’été 2017, après un an de prêt en Italie (Genoa, AC Milan), dans lequel il a toujours cru. « De chouchou de Bielsa, Lucas est devenu le chouchou de Garcia », sourit l’ancien président olympien, Vincent Labrune, à l’origine de sa venue en janvier 2015.
À l’époque, Marcelo Bielsa vante les mérites de son compatriote, intermittent du spectacle à l’AS Monaco : Leonardo Jardim est moins fan d’Ocampos que son prédécesseur, Claudio Ranieri. Prêté, Ocampos ne fait pas des débuts tonitruants à l’OM. « Apprécié par Bielsa, il avait l’étiquette un peu grossière de “nouveau Messi”. Et on a vite vu à l’entraînement que ce n’était pas le nouveau Messi », se souvient un ancien coéquipier.
L’OM lève pourtant l’option d’achat à l’été 2015 (7,5 M€). « Marcelo nous a expliqué qu’il allait en faire un avant-centre efficace », poursuit Labrune, Ocampos ayant navigué, jeune, entre le côté gauche et le poste de numéro 9. Bielsa partira début août, sa mission totalement inachevée, et Ocampos en pleurera dans le vestiaire de la Commanderie.
Son agent lorgne l’Angleterre mais il se verrait bien rester
Après deux saisons mitigées, avec l’OM de Michel puis en Serie A, il est devenu un élément indispensable de l’OM de Garcia lors de la saison 2017-2018, après un doublé et une débauche d’énergie incroyable à Nice, notamment (4-2, le 1er octobre). « Et de par sa grinta, oui, un peu l’emblème de notre style, de notre équipe », nous confiait Luiz Gustavo, en octobre 2018, à propos d’un cadet qu’il affectionne.
Avec dix cartons jaunes reçus cette saison, mais aussi de nombreuses fautes subies (56, plus que tout autre joueur de l’OM et de nombreux coups francs dangereux à la clé), Ocampos éreinte ses vis-à-vis. Et, sur certaines périodes, sa lucidité n’est pas altérée par son travail de harcèlement : après avoir été parfois agaçant dans ses choix en phase aller, il en est à deux buts et cinq passes décisives depuis le 8 février. Sous contrat jusqu’en 2020, avec des revenus moyens à l’échelle de l’OM (1,1 M€ net par an), il est en position de force à l’approche du mercato. Son agent, Pablo Sabbag, veut tester le marché anglais. Ocampos aimerait prolonger en Provence, où sa famille se plaît autant que lui, et il l’a fait savoir à l’OM. M. Gr.
L'Equipe