Information
On s'est tellement habitué à la présence de Maxime Lopez dans le groupe, l'équipe, les premiers choix de Rudi Garcia, que l'on en oublie parfois qu'il n'a que 20 ans. Il est vrai aussi qu'après des débuts très culottés et extrêmement encourageants, il a montré beaucoup de maturité, dans son jeu mais aussi dans son comportement d'amoureux du foot, de pro impeccable, joyeux, sûrement chambreur, mais respectueux, des gens, du maillot, du club. À l'orée de cette saison, il a confié ce qu'il en attend...
Maxime, vous avez fait trois semaines d'entraînement avant de venir en stage au Portugal. Vous en aviez besoin pour casser la routine ?
Nous avons la chance de posséder des installations à La Commanderie qui permettent de faire un véritable stage à Marseille : les terrains, la salle de muscu qui a été agrandie, des chambres. Le coach (Rudi Garcia) a jugé que c'était bien de rester. Là, ça fait du bien de partir, de nous retrouver entre nous, loin de Marseille, de ne penser que foot, c'est bien pour la vie de groupe.
Les stages permettent généralement d'adopter les nouveaux joueurs. Là, il n'y en a pas. Ça vous inquiète ou ça facilite la reprise ?
Ça permet de consolider ce qu'on a créé l'an dernier parce que le groupe n'a pas changé. Il y a juste des retours de prêts, de gens que nous connaissions déjà. Quand j'ai repris, je n'avais pas l'impression que c'était une nouvelle rentrée, mais qu'on continuait la saison dernière. Les mêmes délires, avec un bon groupe.
Vous vous languissez de revoir les "Mondialistes" ?
Oui, ne serait-ce que pour les féliciter. Nous leur avons tous envoyé des messages, mais les revoir, ce sera bon. Je suis très proche de Flo Thauvin, de Steve (Mandanda) aussi. Ils me manquent un peu. J'ai hâte qu'ils me racontent. Flo, je l'ai eu pendant toute la coupe du monde, mais après leur victoire, je ne lui ai pas écrit tous les jours, il était trop pris, par la famille, les célébrations. J'aimerais qu'il me dise ce qu'il ressent. Ils sont champions du monde ! Le plus beau trophée que l'on puisse gagner dans le foot. En plus, il a joué contre (Lionel) Messi, mon idole. Exceptionnel.
C'est compliqué actuellement, de ne pas tous être au même niveau physique ?
C'est un peu la prépa. L'an dernier, nous n'avions pas perdu le moindre match, là oui. Et puis, nous avons des adversaires d'un niveau plus élevé. Est-ce que ça compte ? Pour des compétiteurs oui, et le coach est un grand compétiteur, il veut gagner tous les matches. Mais ce qui importe c'est, le 10 août, de gagner contre Toulouse. Les victoires amènent les victoires, il faudrait bien finir.
Vous n'êtes pas tous au même niveau...
La préparation est bien gérée, je ne me fais pas de souci. La saison dernière, nous avons tenu 60 matches, pas de crainte. En plus il y a eu des matches usant psychologiquement. Leipzig où il fallait revenir au score, Salzbourg, où on attendait notre qualification, des matches de Ligue 1 où il fallait gagner à l'extérieur avec des cadres en moins. Le groupe était très très fort.
Personnellement, comment passez-vous d'un poste à l'autre ?
J'arrive à m'adapter. Comme je l'ai toujours dit, à 20 ans, je n'ai pas le droit de répondre au coach que je ne veux pas jouer à tel ou tel poste. Je donne le meilleur là où il me met et je continue d'apprendre. Numéro 6 ou milieu gauche, c'est différent, ça me sert beaucoup de m'y adapter.
Sur un côté, quels sont vos devoirs, quelle est votre marge de manoeuvre ?
Sur les côtés, on défend avec le latéral, à deux contre deux, beaucoup de sprints, pour défendre ou attaquer. On a vu avec Flo (Thauvin) qu'il faut y être décisif, c'est ce qui me manque. Mais à chacun ses caractéristiques, moi, je ne vais pas demander quarante ballons dans la profondeur. Mais je peux décrocher, revenir dans le coeur du jeu, permuter, centrer. Je ne vais pas accélérer sur cinquante mètres mais jouer dans les petits espaces.
Vous avez l'air très intéressé par l'aspect tactique...
On en fait beaucoup. Il est important de savoir quel rôle on a à jouer. Si tu fais n'importe quoi sur le terrain, ça se voit. J'aime, j'apprends là aussi. Je regarde tout, même les autres postes. J'adore le foot...
À quoi vous intéressez-vous aussi dans le foot, aux autres championnats, à l'histoire ?
Un peu, mais honnêtement, même pour l'OM, je ne connais que les grandes lignes...
Henri Lopez, Jean-Pierre "Diego" Lopez, Jacques Lopez, ça vous dit quelque chose ?
Là, vous me piégez... On ne me l'a jamais fait ! Je ne savais pas qu'il y a avait eu autant de Lopez...
Henri a participé à la remontée en 1966, Jacques était le libero des Minots, ils ont tous les deux joué en D1. Diego a gagné deux coupes de France, deux championnats, donc un doublé, et été sélectionné en équipe de France.
Ah ! Franchement, je découvre qu'il y a eu autant de Lopez. C'est la première fois qu'on me le dit ! C'est bien de le savoir !
Vous avez beaucoup appris de la saison dernière ?
Je n'en tire que de bons enseignements, y compris de ma période difficile parce que je me suis prouvé à moi-même que je pouvais remonter la pente. Mentalement, il y a des joueurs qui se sont parfois effondrés. Quand il n'y a plus l'effet de surprise, il faut faire plus. Il y a eu des critiques constructives, et puis la Ligue Europa m'a beaucoup apporté. Surtout la finale. L'Atlético nous a montré ce qu'était le vrai haut niveau. Nous avons une occase, on ne la met pas, eux oui. On domine, une erreur, et c'est fini. Une leçon de haut niveau. On a vu ensuite Griezmann en coupe du monde !
Vous en fin de saison, vous devriez avoir un Euro, en Italie, avec les espoirs...
J'ai eu la chance d'être toujours sélectionné, même quand je ne jouais pas avec l'OM. Ça m'a fait beaucoup de bien, j'ai joué côté gauche, avec Lucas Hernandez. Je m'entends très bien avec Sylvain Ripoll. Il nous faut un point en trois matches pour nous qualifier. La victoire des Bleus en coupe du monde, la demi-finale de Bouba (Kamara) à l'Euro avec les U19, ça donne envie de vivre cet Euro espoirs, sachant qu'une demi-finale nous qualifierait pour les Jeux olympiques où la France n'est plus allée depuis plus de 20 ans, je crois. Bel objectif ! Je viens de faire une saison à 50 matches ! Même sans mettre 50 passes décisives ou autant de buts, à 19 ans, 50 matches, ça donne envie. Si je pouvais jouer encore 50 matches. Et au haut niveau.
Le présent, c'est le match contre le Sporting, avec la nécessité de réagir après trois défaites ?
Le Sporting a perdu beaucoup de cadres mais c'est un bon test comme celui de Bournemouth. Nous sommes des gagneurs, il faut reprendre de bonnes habitudes, si on ne veut pas d'une mauvaise surprise face à Toulouse.
La Provence