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Bonjour, qui êtes-vous ?
Michy Batshuayi : (Sourire) Je suis Michy Batshuayi, j'ai 20 ans, je suis né à Bruxelles et j'ai grandi en Belgique. J'ai intégré le RC Anderlecht en équipes de jeunes avant de rejoindre le Standard de Liège, en 2008. C'est là où j'ai fait mes débuts en professionnel, à partir de 2011. J'ai fait deux-trois matches cette année-là, avant de faire plus d'apparitions dans l'équipe la saison suivante. Tout s'est bien passé, j'ai continué à progresser, à me montrer, les goals sont arrivés et j'ai continué à marquer.
À quel âge avez-vous commencé le foot ?
M.B. : À huit ans, même si je trouvais que c'était un peu tard. J'ai eu du mal à convaincre mon père pour me laisser jouer au ballon... (rires) Là, il est très content ! Il a joué au foot, il était venu en Belgique pour faire des essais en Europe, mais il a eu des soucis au genou. C'est pour ça que j'y suis né.
Comment êtes-vous arrivé à l'OM ?
M.B. : J'ai terminé ma saison (21 buts en championnat), je savais que de nombreux clubs me suivaient, en Premier League (Swansea), en Bundesliga (Schalke 04), en Liga (Atlético de Madrid) et quelques-uns en Ligue 1. Un jour, avant la fin du championnat, mon agent français, Meissa N'Diaye, m'a appelé pour me dire que l'OM me voulait. Je n'y ai pas cru. Je lui ai dit : "Ce n'est pas possible ? ! Pourquoi l'OM voudrait-il de moi ?" Je l'ai bombardé de questions, je croyais à une blague ! Après, Monsieur Perez (le directeur général, ndlr) m'a appelé pour m'informer que j'intéressais le club.
Je ne voulais toujours pas y croire ! C'est seulement quand je suis venu à Marseille pour visiter les installations, début juin, que j'ai réalisé. J'ai rencontré les dirigeants, qui m'ont expliqué que Bielsa voulait tout révolutionner. J'ai discuté avec son bras droit (Diego Reyes, ndlr), il m'a dit qu'ils étaient intéressés, qu'ils avaient visionné beaucoup de mes matches. J'ai vraiment aimé ce discours. Après ça, j'ai dit à mon agent que je ne voulais plus entendre parler d'autres clubs. Je voulais aller à l'OM à tout prix.
C'est déjà l'effet Bielsa ?
M.B. : Surtout, oui. Je le connaissais seulement de nom. Mais j'ai été choqué (sic) qu'il m'apprécie, ça m'a fait vraiment plaisir. Je sais qu'il va me faire progresser de "ouf" (sic), surtout un jeune comme moi qui a faim à ce point. J'ai voulu foncer.
Que connaissiez-vous de l'OM ?
M.B. : Je connaissais le club, bien sûr. Il y avait une proximité avec le Standard. J'ai regardé quelques matches, j'ai vu qu'il y avait beaucoup de jeunes dans l'effectif. Les installations ressemblent à celles de Liège. Mon agent s'occupe également de Benjamin Mendy, donc on a fait une préparation ensemble une semaine avant la reprise. On a pris le temps de se connaître, il m'a raconté comment fonctionnait le club. Il m'a vraiment tout expliqué, et quand je suis arrivé, il m'a présenté à tout le monde. C'était un peu dur les trois premiers jours mais, depuis, ça roule.
Un mot sur le Vélodrome et la ferveur des supporters de l'OM ?
M.B. : Je n'y ai jamais joué et je n'y suis jamais allé. Mais j'ai déjà des frissons !
Le club a menacé de ne plus y jouer à cause du loyer élevé...
M.B. : Ah bon ? Carrément ? C'est combien ? 380 000€ par match ? Oh lalala... Si les joueurs se cotisent et que chacun met un petit peu, il n'y aura pas de problème ! (rires)
Comment vous définiriez-vous ? Quel est votre style de jeu ? Vos qualités ? Vos défauts ?
M.B. : Je suis quelqu'un de droit. Tout ce que je fais, c'est pour le bien de l'équipe. Je suis un attaquant, j'aime marquer, me balader sur le front de l'attaque. Je place la barre haut, je me fixe beaucoup d'objectifs et quand je ne suis pas content, ça se voit direct. Je suis quelqu'un de droit, j'aime qu'on le soit avec moi. Après, je dois progresser dans le domaine aérien. J'ai une bonne taille, une bonne détente, mais je dois travailler au niveau du timing.
Comment se passent les entraînements sous Bielsa ? C'est si dur que cela ?
M.B. : C'est vraiment différent de tout ce que j'ai connu. On sent que c'est un amoureux du foot, il donne tout. Tout est précis, il veut que tout soit juste, ne pas laisser de place au hasard. On en a discuté entre nous, et on sent qu'il va nous faire progresser. C'est vraiment hard ! Mais c'est la période de préparation. Ça pique, c'est normal !
Vous avez fait le test de Cooper hier matin. On vous a vu finir sur les rotules...
M.B. : Ouais, j'ai fini allongé ! J'étais sur le podium quand même, derrière Amalfitano et Thauvin. C'est pas si mal ! (rires)
Avez-vous des modèles ?
M.B. : Ronaldo, mais le vrai ! Pas Cristiano... C'est lui qui m'a impressionné ! Et Thierry Henry, aussi.
Quelles sont vos ambitions à l'OM ?
M.B. : Progresser et devenir plus fort, bien sûr. Mais aussi marquer car c'est mon devoir en tant qu'attaquant. Le bras droit de Bielsa m'a dit que le coach voulait essayer de finir dans les trois premiers. On va essayer d'y arriver tous ensemble.
Vous faisiez partie d'une liste élargie avec la Belgique pour le Mondial. Suivez-vous les Diables Rouges ? Qu'en pensez-vous ?
M.B. : Je ne suis pas du tout étonné car c'est une très bonne équipe. J'en profite pour les féliciter pour leur parcours et j'espère qu'ils iront le plus loin possible. Tout le monde dit que c'est la meilleure génération que la Belgique a connue. Je suis d'accord. C'est plus technique que celle de Scifo et Wilmots. Mais il y a aussi une grosse génération qui arrive derrière ! (rires)
On vous présente comme le "bad boy" de Bruxelles. Que répondez-vous à vos détracteurs ?
M.B. : Ce sont des gens qui me jugent de l'extérieur. J'invite ceux qui pensent cela à venir discuter avec moi, ils verront que je suis quelqu'un de calme, posé et ambitieux. C'est tout.
Quel sera le flocage de votre maillot ? Michy ou Basthuayi ? Et le numéro ?
M.B. : J'aurais voulu changer mais, si je le fais, mon père va me tuer ! (rires) Mais vous pouvez m'appeler Michy ou Batshuayi. Pour le numéro, ce sera le 22 a priori. Je voulais le 23, celui que j'avais au Standard. Mais c'est celui de Benjamin Mendy et il ne veut rien lâcher ! Il a peint son numéro sur sa voiture, impossible de changer...
Jean-Claude Leblois