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OM : Florian Thauvin fait-il un complexe contre les gros ?
Jamais Florian Thauvin n'a été aussi décisif dans sa carrière. Pourtant, on lui reproche souvent son manque d'influence lors des affiches. Avant OL-OM, on s'est penché sur ses précédentes performances en championnat contre Lyon, le PSG et Monaco.
Tout avait si bien commencé, et ça s'est très très bien fini la dernière fois. Seulement, entre les débuts bastiais et cette entrée ultra décisive à Monaco (un but, une passe ''dé''), il y a eu dans la carrière de Florian Thauvin une très longue traversée du désert lors des affiches de Ligue 1. Pire, il a même longtemps donné l'impression d'y être de moins en moins influent, même si sa saison 2017-2018 a marqué un léger mieux. Mais pour décoller une bonne fois pour toute cette étiquette de fantôme des grands soirs, le champion du monde a tout intérêt à être à son avantage ce dimanche au Parc OL.
Des débuts fracassants avec Bastia
Quand Florian Thauvin jouait pour un petit, il s'en sortait plutôt très bien contre les gros. Pour sa première saison dans l'élite avec Bastia, promu et 12e au final, le jeune international U20 (et futur champion du monde de la catégorie) se fait remarquer à chaque rencontre face aux équipes qui termineront sur le podium. Si Frédéric Hantz ne le fait entrer qu'à 23 minutes de la fin contre le PSG à Furiani (0-4), il est convaincant à Lyon, malgré la victoire plus laborieuse qu'il n'y paraît de l'OL, acquise en toute fin de match (5-2). Il apparaît dans la liste des hommes du match de l'Équipe, qui le crédite d'un 6/10.
Il obtient la même note au Parc le 8 février, malgré une nouvelle défaite du Sporting (1-3). Les Bastiais prennent leur revanche sur Lyon le 16 mars, grâce à deux buts de Thauvin, qui obtient un 7 dans notre journal : «Il a affiché des dispositions dans le dernier geste en inscrivant un doublé. Son second but, en particulier, vaut par son enchaînement crochet-frappe.» Il fait encore mieux (8) le 4 mai, face à l'équipe du «Gros Quatre» qu'il n'a affronté qu'une seule fois : l'OM. Notre envoyé spécial ne pouvait alors pas deviner la suite des événements : après avoir signé à Lille en janvier 2013, qu'il rejoindra en juillet, Florian Thauvin quittera le Nord dès la fin de l'été pour finalement s'engager avec l'OM, sans avoir jamais porté le maillot du LOSC.
Des débuts marseillais timides
Pour son premier Classique au Vélodrome, Florian Thauvin débute sur le banc. Élie Baup ne le lance qu'à onze minute de la fin, et il ne parvient par à aider l'OM à égaliser (1-2). José Anigo, successeur du coach à la casquette, aura plus de chance à Gerland mi-décembre. Alors qu'il a titularisé la recrue phare du «projet Dortmund» en numéro 10 («une heure qui s'est résumée à des pertes de balle et des mauvais choix», selon l'Équipe du lendemain), il profite de son repositionnement à droite pour se mettre en valeur et d'offrir à l'OM une égalisation inespérée (2-2, 79e) sur un coup franc dévié par Bedimo et mal appréhendé par Vercoutre. Pour l'anecdote, Anthony Lopes est titulaire dans les cages lyonnaises depuis ce jour-là.
Après ce 5 obtenu à Lyon, l'ailier né à Orléans ne reçoit qu'un 4 chez le drôle de promu qu'est Monaco puis un 3 sur le terrain du futur champion parisien, pour deux défaites 0-2. Il inscrit en revanche le quatrième but de sa carrière contre l'OL lors de la victoire 4-2 au Vélodrome le 4 mai (6/10 dans l'Équipe).
Lors de la saison 2014-2015, celle de Marcelo Bielsa à Marseille, Thauvin obtient un 6/10 à Lyon à l'issue d'un superbe match de son équipe à Gerland malgré la défaite (0-1). Il commence alors à disparaître pour de bon des chocs de la L1, crédité d'un 4 au Parc (0-2), d'un 5 à Louis-II (0-1) et d'un 3 au Vélodrome face au PSG (2-3).
Bielsa lui préfère même Romain Alessandrini contre Monaco le 4 mai 2015 (2-1), pour la dernière victoire marseillaise dans une affiche de Ligue 1 avant septembre 2018.
Six matches en enfer
Après un intermède pour le moins raté à Newcastle (13 apparitions en Premier League, 0 but, 0 passe décisive), où il ne tenait pas spécialement à aller, Florian Thauvin revient trop tard à l'hiver 2016 pour croiser les grosses écuries du Championnat. Tout juste aura-t-il le temps d'entrer en jeu à Monaco mi-avril (1-2).
Franck Passi le lance en revanche d'entrée pour le choc face à l'OL en début de saison suivante. Un match terne (0-0), au cours duquel «il a tenté de sortir l'attaque du marasme» selon notre journaliste, qui évalue sa prestation à 5/10. Ce sera sa dernière note moyenne avant un enchaînement terrible de deux 4 (PSG-OM, 0-0 ; Monaco-OM, 4-0), trois 3 (OM-Monaco, 1-4 ; OL-OM, 3-1 ; OM-PSG, 1-5) et un nouveau 4 au début de la saison 2017-2018, à Monaco (1-6). C'est tout de même lors de ce dernier match qu'il délivre sa première passe décisive (pour Rémy Cabella) contre une des équipes phare de L1. Il aura attendu 24 rencontres.
Sur la bonne pente
Le 22 octobre 2017, au terme d'un excellent match de sa part, il pense offrir une victoire historique à l'OM face au PSG, mais Edinson Cavani égalise en toute fin de match, alors qu'il a regagné le banc.
Si la rencontre à Lyon, deux mois après, est plus compliquée (0-2, 4/10), Thauvin se distingue encore contre Monaco le 28 janvier (2-2, 7/10). Il ne peut en revanche rien faire lors du retour au Parc (0-3, 3/10) et se fait surprendre avec son équipe par l'OL au Vélodrome lors d'un match qui aurait pu donner aux Marseillais huit points d'avance sur leur adversaire du soir (2-3, 4/10).
Remplaçant, le néo-champion du monde n'a pas eu le droit à une bonne note dans l'Équipe (il faut jouer 45 minutes minimum) lors de la victoire de l'OM à Monaco le 2 septembre. Mais son but et sa passe décisive pour Germain ont offert la victoire aux siens (3-2) et laissé une très bonne image. Qui n'attend plus que les félicitations du jury. Dimanche soir à Lyon ?