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Benjamin Mendy acquitté, la fin de deux ans de procédure
Déclaré non coupable de viol et de tentative de viol vendredi, Benjamin Mendy a fini par remporter sa double confrontation avec la justice britannique.
Qui aurait pu imaginer il y a presque un an, quand s'ouvrait le premier procès de Benjamin Mendy à la Crown Court de Chester, que, onze mois plus tard, quasiment jour pour jour, le champion du monde 2018 s'en sortirait sans aucune charge retenue à son encontre ? Et pourtant. Vendredi, en début d'après-midi, Mendy est revenu une dernière fois dans le « dock » des accusés du tribunal et des larmes ont coulé sur son visage à l'annonce de la décision, l'acquittant totalement au terme d'une interminable procédure.
Lors de son premier procès, débuté à la mi-août 2022, il avait fallu près de quatre mois de débats et quatorze jours de délibérations - sans compter les multiples coupures - pour que l'international français (10 sélections) soit déclaré, à l'unanimité, non coupable de six viols, dont il était accusé par quatre femmes, et d'une agression sexuelle, sur une cinquième. Aucun verdict n'avait été rendu concernant la septième accusation de viol et celle de tentative de viol, pour des faits remontant à 2018 et 2020 et dont il a été sans doute définitivement blanchi vendredi, sauf en cas d'un appel assez peu probable. Cette fois, il n'a fallu qu'une poignée d'heures au nouveau jury, qui s'était retiré dans la matinée, pour délibérer.
Vêtu d'une veste imperméable orange par-dessus un costume à la cravate rouge, Mendy, le regard au loin, la mine fermée mais réjouie, n'a prononcé qu'une expression à la sortie du tribunal, face aux micros et caméras qui l'attendaient : « Al Hamdoulillah » (que l'on peut traduire par « Dieu merci »). Puis il a levé un doigt vers le ciel et n'a plus dit un mot jusqu'à ce qu'il rejoigne son véhicule sur le vaste parking, et ce malgré l'escorte rapprochée de journalistes autour de lui et une salve de questions sur son avenir. Contacté par nos soins, son agent Meïssa N'Diaye n'a pas non plus donné suite.
Durant ces longs mois devant la justice britannique, le latéral gauche de 28 ans n'a jamais dévié de sa ligne de défense. En dehors des pleurs survenus à sa première audition devant la cour, en novembre dernier, et ceux libérés à son acquittement, il est toujours resté impassible pendant les débats, y compris les plus crus et privés, mais aussi les pauses, les arrivées et départs. Mendy, qui risquait de retourner en prison, a continuellement nié les nombreuses accusations et est resté autant concis que cohérent au moment d'être interrogé par les diverses parties.
Connue outre-Manche pour sa fiabilité et sa pugnacité, son avocate plaidante, Eleanor Laws, a également joué un rôle important dans ce cheminement. Jeudi, encore, elle avait évoqué une « myriade de mensonges et d'incohérences, jonchées d'omissions ». Et de s'adresser aux douze jurés : « Peu importe ce que vous pensez de son mode de vie, si vous n'êtes pas certains, votre devoir est de l'acquitter. » C'est la voie qu'ils ont finalement et rapidement choisie.
Si l'intéressé, briefé depuis le début par son équipe, ne s'est pas épanché, son cabinet a fait une déclaration par l'intermédiaire de Jenny Wiltshire, cheffe de l'unité « Serious & General Crime » d'Hickman & Rose : « Benjamin Mendy souhaite remercier les membres du jury de s'être concentrés sur les preuves dans ce procès, plutôt que sur les rumeurs et les insinuations qui ont suivi cette affaire depuis le début. »
« C'est la deuxième fois que M. Mendy est jugé et déclaré non coupable par un jury. Il se réjouit que les deux jurys aient rendu des verdicts corrects, a-t-elle ajouté dans des propos relayés par le journal local Manchester Evening News. Cela fait presque trois ans que la police a commencé à enquêter sur cette affaire. M. Mendy s'est efforcé de rester fort, mais la procédure a inévitablement eu un impact important sur lui. Il remercie tous ceux qui l'ont soutenu tout au long de cette épreuve et demande à présent à ce que son intimité soit respectée afin qu'il puisse commencer à reconstruire sa vie. »
C'était loin d'être gagné. En onze mois, Mendy est passé de « prédateur », comme qualifié par le procureur Timothy Cray, à innocent. Neuf charges - sept accusations de viol, une de tentative de viol et une d'agression sexuelle ; sur six jeunes femmes - pesaient à son encontre. Il n'y en a plus aucune. Même si cette double victoire judiciaire n'effacera jamais les deux dernières années très agitées du natif de Longjumeau, arrêté et placé en garde à vue fin août 2021, avant de passer plus de quatre mois en détention provisoire, d'abord dans la prison privée d'Altcourse, au nord de Liverpool, puis au centre pénitentiaire de haute sécurité de Strangeways, à Manchester.
En liberté conditionnelle depuis janvier 2022
Depuis début janvier 2022, il bénéficiait d'une liberté conditionnelle avec, notamment, l'obligation de porter un bracelet électronique. Cette seconde manche devant l'équivalent anglais d'une cour d'assises s'est, certes, avérée plus courte, bien moins suivie par les médias anglais et surtout moins « violente », le nouveau procureur, Benjamin Aina, optant pour une démonstration moins agressive que son prédécesseur. Bien que renouvelé, le parquet a subi un réel camouflet.
À la barre, dès l'automne dernier, Mendy avait, lui, insisté, en anglais dans le texte, sur sa position : « Dans ma vie sociale, il y a beaucoup de choses que j'ai mal faites. Mais je n'ai rien fait de mal avec les femmes. » La justice lui a donné raison. Place désormais à la réhabilitation, y compris sportive. Chose encore inimaginable il y a peu.
Déclaré non coupable de viol et de tentative de viol vendredi, Benjamin Mendy a fini par remporter sa double confrontation avec la justice britannique.
Qui aurait pu imaginer il y a presque un an, quand s'ouvrait le premier procès de Benjamin Mendy à la Crown Court de Chester, que, onze mois plus tard, quasiment jour pour jour, le champion du monde 2018 s'en sortirait sans aucune charge retenue à son encontre ? Et pourtant. Vendredi, en début d'après-midi, Mendy est revenu une dernière fois dans le « dock » des accusés du tribunal et des larmes ont coulé sur son visage à l'annonce de la décision, l'acquittant totalement au terme d'une interminable procédure.
Lors de son premier procès, débuté à la mi-août 2022, il avait fallu près de quatre mois de débats et quatorze jours de délibérations - sans compter les multiples coupures - pour que l'international français (10 sélections) soit déclaré, à l'unanimité, non coupable de six viols, dont il était accusé par quatre femmes, et d'une agression sexuelle, sur une cinquième. Aucun verdict n'avait été rendu concernant la septième accusation de viol et celle de tentative de viol, pour des faits remontant à 2018 et 2020 et dont il a été sans doute définitivement blanchi vendredi, sauf en cas d'un appel assez peu probable. Cette fois, il n'a fallu qu'une poignée d'heures au nouveau jury, qui s'était retiré dans la matinée, pour délibérer.
Vêtu d'une veste imperméable orange par-dessus un costume à la cravate rouge, Mendy, le regard au loin, la mine fermée mais réjouie, n'a prononcé qu'une expression à la sortie du tribunal, face aux micros et caméras qui l'attendaient : « Al Hamdoulillah » (que l'on peut traduire par « Dieu merci »). Puis il a levé un doigt vers le ciel et n'a plus dit un mot jusqu'à ce qu'il rejoigne son véhicule sur le vaste parking, et ce malgré l'escorte rapprochée de journalistes autour de lui et une salve de questions sur son avenir. Contacté par nos soins, son agent Meïssa N'Diaye n'a pas non plus donné suite.
Durant ces longs mois devant la justice britannique, le latéral gauche de 28 ans n'a jamais dévié de sa ligne de défense. En dehors des pleurs survenus à sa première audition devant la cour, en novembre dernier, et ceux libérés à son acquittement, il est toujours resté impassible pendant les débats, y compris les plus crus et privés, mais aussi les pauses, les arrivées et départs. Mendy, qui risquait de retourner en prison, a continuellement nié les nombreuses accusations et est resté autant concis que cohérent au moment d'être interrogé par les diverses parties.
Connue outre-Manche pour sa fiabilité et sa pugnacité, son avocate plaidante, Eleanor Laws, a également joué un rôle important dans ce cheminement. Jeudi, encore, elle avait évoqué une « myriade de mensonges et d'incohérences, jonchées d'omissions ». Et de s'adresser aux douze jurés : « Peu importe ce que vous pensez de son mode de vie, si vous n'êtes pas certains, votre devoir est de l'acquitter. » C'est la voie qu'ils ont finalement et rapidement choisie.
Si l'intéressé, briefé depuis le début par son équipe, ne s'est pas épanché, son cabinet a fait une déclaration par l'intermédiaire de Jenny Wiltshire, cheffe de l'unité « Serious & General Crime » d'Hickman & Rose : « Benjamin Mendy souhaite remercier les membres du jury de s'être concentrés sur les preuves dans ce procès, plutôt que sur les rumeurs et les insinuations qui ont suivi cette affaire depuis le début. »
« C'est la deuxième fois que M. Mendy est jugé et déclaré non coupable par un jury. Il se réjouit que les deux jurys aient rendu des verdicts corrects, a-t-elle ajouté dans des propos relayés par le journal local Manchester Evening News. Cela fait presque trois ans que la police a commencé à enquêter sur cette affaire. M. Mendy s'est efforcé de rester fort, mais la procédure a inévitablement eu un impact important sur lui. Il remercie tous ceux qui l'ont soutenu tout au long de cette épreuve et demande à présent à ce que son intimité soit respectée afin qu'il puisse commencer à reconstruire sa vie. »
C'était loin d'être gagné. En onze mois, Mendy est passé de « prédateur », comme qualifié par le procureur Timothy Cray, à innocent. Neuf charges - sept accusations de viol, une de tentative de viol et une d'agression sexuelle ; sur six jeunes femmes - pesaient à son encontre. Il n'y en a plus aucune. Même si cette double victoire judiciaire n'effacera jamais les deux dernières années très agitées du natif de Longjumeau, arrêté et placé en garde à vue fin août 2021, avant de passer plus de quatre mois en détention provisoire, d'abord dans la prison privée d'Altcourse, au nord de Liverpool, puis au centre pénitentiaire de haute sécurité de Strangeways, à Manchester.
En liberté conditionnelle depuis janvier 2022
Depuis début janvier 2022, il bénéficiait d'une liberté conditionnelle avec, notamment, l'obligation de porter un bracelet électronique. Cette seconde manche devant l'équivalent anglais d'une cour d'assises s'est, certes, avérée plus courte, bien moins suivie par les médias anglais et surtout moins « violente », le nouveau procureur, Benjamin Aina, optant pour une démonstration moins agressive que son prédécesseur. Bien que renouvelé, le parquet a subi un réel camouflet.
À la barre, dès l'automne dernier, Mendy avait, lui, insisté, en anglais dans le texte, sur sa position : « Dans ma vie sociale, il y a beaucoup de choses que j'ai mal faites. Mais je n'ai rien fait de mal avec les femmes. » La justice lui a donné raison. Place désormais à la réhabilitation, y compris sportive. Chose encore inimaginable il y a peu.
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