par Dragan » 26 Aoû 2022, 09:14
Information
Nouveau témoignage au procès de Benjamin Mendy: «Il n’y avait aucun moyen de partir»
Le jury a entendu ce mardi un troisième témoignage pour viol ou agression sexuelle contre le footballeur international français. La plaignante accuse ce dernier de lui avoir touché le sexe lors d’une soirée organisée à son domicile, le 2 janvier 2021.
Des sept femmes qui accusent Benjamin Mendy de huit viols, une tentative de viol et une agression sexuelle au total, deux ont livré la semaine dernière leur témoignage, glaçant, au tribunal de Chester (nord-ouest de l’Angleterre) devant lequel le footballeur français est jugé depuis le 10 août. Ce mardi, la parole était à une troisième plaignante, dont le récit, lui aussi terrifiant, était diffusé sur un écran vidéo. Celle-ci accuse le défenseur de Manchester City, suspendu par son club depuis son arrestation en août 2021, de l’avoir agressée sexuellement le 2 janvier 2021. Les faits se seraient produits dans la résidence du joueur de 28 ans à Prestbury, dans le Cheshire, à l’instar de la quasi-totalité de ceux qui sont reprochés au prévenu, qui plaide non coupable.
La plaignante a raconté s’être rendue avec des amis, le 2 janvier après minuit, au domicile du vainqueur de la Coupe du monde 2018, où le groupe «passait un bon moment à jouer et boire». Elle-même ne connaissait pas le joueur avant les faits. A un moment, elle rapporte s’être éloignée un peu et avoir croisé Benjamin Mendy qui faisait le chemin inverse. «Il a en quelque sorte agrippé ma vulve et je me suis immédiatement arrêtée et j’ai pensé : “Qu’est-ce qui vient de se passer ?”», relate celle qui témoigne anonymement, conformément à la législation britannique en matière de violences sexuelles, mais que les médias britanniques appellent «Woman Three». «Je portais des sous-vêtements mais je pouvais sentir ses doigts à l’intérieur de mon sexe», se souvient-elle.
«Il n’y avait aucun moyen de partir»
La plaignante se serait alors dirigée vers les toilettes, en état de choc, mais elle aurait trouvé porte close. «Il est venu m’ouvrir et je suis entrée dans la salle de bains. Nous étions face à face et il a mimé un acte de sexe oral», a-t-elle décrit, précisant que le footballeur avait «tiré la langue comme s’il [la] léchait». «Je ne comprends pas d’où c’est sorti parce qu’il y avait eu peu de conversation. Je me suis à peine présentée à lui», a-t-elle ajouté. Une de ses amies serait arrivée à cet instant, et la plaignante lui aurait raconté ce qui venait de se passer. Plus tard dans la soirée, l’ancien joueur de l’Olympique de Marseille aurait de nouveau abordé la jeune femme : «Tu es plus belle quand tu souris. Pourquoi es-tu en colère ?» En entendant les reproches de la plaignante, le prévenu aurait présenté des excuses. «Il était presque enfantin. C’était comme si je le grondais et qu’il réalisait ce qu’il avait fait», rembobine l’intéressée.
Vint ensuite le tour de l’avocate de Benjamin Mendy, Eleanor Laws, qui a remis en cause la version de la plaignante. «Je vais suggérer qu’il n’a ni attrapé ni touché votre vulve», a déclaré cette spécialiste des affaires de violences sexuelles. Et d’interroger la plaignante sur les raisons pour lesquelles elle était restée dans la résidence de l’international français après l’agression qu’elle dit avoir subie. «Il n’y avait aucun moyen de partir», a rétorqué la plaignante, en rappelant qu’elle et ses amies étaient trop ivres pour conduire. Isolée géographiquement et dotée de «panic rooms» qui donnent l’impression à ceux qui s’y trouvent d’être enfermés, la résidence de Prestbury a été décrite comme un piège par le procureur Timothy Cray au début du procès.
Dans la foulée, un ami de la plaignante a fait état d’une conversation téléphonique qu’il avait eue avec elle le 2 janvier dans la journée, au cours de laquelle les faits que cette dernière reproche à Benjamin Mendy avaient été mentionnés. Le jury se prépare désormais à entendre demain le récit d’une quatrième plaignante. Au terme du procès, qui doit durer jusqu’au mois de novembre, le Mancunien risque théoriquement la prison à perpétuité.
Libération
Samba / Renan Lodi, Lacroix, Mbemba, Clauss / Lemar, Kondogbia, Guendouzi, Is. Sarr / Alexis, Aubameyang
Blanco / J. Firpo, Gigot, Seidu, R. Pereira / Harit, Soumaré, Ounahi, Mughe/ Ndiaye, Vitinha
Ventes : Touré, Balerdi, Lopez, Rongier, Veretout, Amavi, Lirola