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Quand Dimitri Payet veut quelque chose, il va droit au but. Un jour d’août 2010, alors qu’il portait enco- re les couleurs de l’ASSE, le Réunionnais avait ainsi fait une demande un peu parti- culière à son entraîneur de l’époque, Christophe Galtier.
- "Coach, j’ai besoin d’une journée de re- pos supplémentaire, est-ce que ce serait possible?", osait le milieu offensif alors âgé de 23 ans.
- "OK, si tu mets un triplé au prochain match contre Lens...", lui rétorquait le technicien marseillais en souriant.
Sans stress, Payet relevait le défi lancé par le "minot" des Caillols en trompant Vedran Runje à trois reprises (5,79, 85). Les Verts surclassaient les Sang et Or (3-1) grâce au hat-trick de leur stratège.
Le milieu offensif du Losc, qui sera très
vraisemblablement la première recrue du
mercato estival olympien, est comme ça :
déterminé, direct. Sa volonté actuelle ?
Porter ce maillot de l’OM, qui lui irait
comme un gant. Un souhait réciproque
sur le point de prendre forme, puisque les
positions des dirigeants marseillais et lil-
lois se sont considérablement rappro-
chées hier pour un transfert oscillant en-
69525
tre 9 et 10M¤ (bonus compris), même si rien n’est encore officiel. "Dim’ est un su- per bon gars, ce sera un vrai renfort pour
"Dim’estunsupergars. Ce sera un vrai renfort pour l’OM. Il ne fera que progresser"
BERNARD CAÏAZZO (SAINT-ÉTIENNE)
l’OM, prévoit Bernard Caïazzo, président du comité de surveillance de l’AS Saint-Étienne, qui a gardé un excel- lent souvenir de son ancien joueur. Il ne fera que progresser et sera titulaire en équi- pe de France en jouant à l’OM."
À 26 ans, Dimitri Payet entame un vira- ge important dans sa carrière, après deux saisons dans le Nord, durant lesquelles il a encore amélioré ses stats personnelles (voir infographie ci-dessus). L’histoire aurait pourtant pu être bien différente si, en 2004, il n’avait pas été repéré par Lau- rent Guyot, alors en charge du centre de formation nantais. Recalé au Havre, où il avait passé quatre années de son adoles- cence entre 1999 et 2003, l’enfant de Saint-Pierre était rentré sur un échec à La Réunion. Mais une seconde chance al- lait lui être offerte chez les Canaris. "Il y avait un partenariat entre le FCNA et
l’Excelsior de Saint-Joseph (où évoluait alors Payet), se souvient Guyot. On avait des contacts avec les gens qui s’occupaient de ce club. J’étais allé animer un stage là-bas pendant une dizaine de jours. Ils m’ont amené voir un match le premier soir. Dimitri jouait..." Le gamin de 16 ans tapait dans l’œil du dirigeant qui ne lais- sait pas filer l’occasion de le recruter.
"Il a énormément progressé
sur le plan athlétique"
Moins de deux ans plus tard, Serge
Le Dizet le lançait dans le grand bain de la L1. "Il est vite monté en puissance en montrant des qualités très intéressantes de percussion, raconte ce dernier. Il avait les deux pieds, il les a toujours d’ailleurs. On avait besoin de sang frais, il a su saisir l’opportunité. C’est un joueur au profil aty- pique, on ne sait pas trop s’il est gaucher ou droitier. Il percute, fait des passes décisi- ves, marque. Pour un entraîneur, c’est un garçon hyper intéressant car on peut le fai- re jouer à tous les postes devant, sur un cô- té, ou même dans un rôle de deuxième at- taquant."
Guyot et Le Dizet sont unanimes : "Il a énormément progressé sur le plan athléti- que", reprennent-ils en chœur. "Aujourd’hui, c’est un joueur costaud, puissant", renchérit le second, marqué
"Il percute, fait des passes décisives, marque. Pour un entraîneur, c’est un garçon hyper intéressant"
SERGE LE DIZET, QUI L’A LANCÉ À NANTES
par sa détermination. "Il a eu la volonté et la force de revenir en métropole pour une seconde chance, il s’est donné les moyens de réussir." Un caractère de battant qui de- vrait plaire aux supporters olympiens, mê- me si le Réunionnais avait fait des pieds et des mains - en vain - pour rejoindre le PSG en janvier 2011.
"L’OM est toujours un club particulier, il y a une pression plus forte qu’à Lille ou Saint-Étienne, reconnaît Le Dizet. Mais s’il réussit à Marseille, ce sera encore une étape déterminante dans sa progression. Il a de l’orgueil, s’il accepte ce challenge, c’est qu’il a envie de prouver qu’il est capable de s’illustrer dans un contexte différent de ce qu’il a connu jusqu’à présent." Le stade Vélodrome est un terrain propice à la mar- che en avant de Dimitri Payet.
La Provence