Payet : « Je suis peut-être plus agressif... »Notre journal a élu Dimitri Payet, douze buts et douze passes décisives, joueur pro de la saison. Une évidence ? En tout cas une récompense pour le travail accompli, assure l'intéressé. Que l'on a rencontré deux jours avant Lille - Saint-Étienne.
En confiance, plus «agressif», Dimitri Payet s'est mué en leader d'attaque cette saison, avec une plus grande constance dans ses performances.
- Vous avez survolé la saison... Comment expliquez-vous ça ? Un déclic ?« Oui, c'est ça, il y a eu un déclic cette saison, dans la mesure où l'on m'a fait comprendre que je pouvais être décisif tout le temps. Je me suis mis ça dans la tête et ça a tout changé. J'ai pris goût à marquer et à faire marquer. »
- Mais précisément, vous avez changé quoi ?« Se mettre tout ça dans la tête, ça amène à être plus exigeant envers soi-même, à l'entraînement comme en match. Je suis peut-être plus agressif, dans le bon sens du terme. Rien que ça, ça change pas mal de choses. »
- Mais vous n'étiez pas dans les quatre meilleurs joueurs de L1...« Je pensais honnêtement avoir mes chances... Après les quatre joueurs nominés (Ibrahimovic, le vainqueur, Thiago Silva, Matuidi et Aubameyang) sont quatre joueurs importants. Ceux du PSG sont peut-être plus en vue que les Lillois. Ils méritent pleinement. »
- Pour vous, le plaisir est identique entre un but et une passe ?« J'ai toujours dit que je préférais passer, d'abord parce que c'est plus dans mon rôle, même si aujourd'hui les milieux offensifs doivent être buteurs. Ça a toujours été comme ça. Une belle passe est plus difficile à faire. »
- Votre but et votre passe préférés, cette saison ?« Le but contre Toulouse, à l'aller au Grand Stade, parce que c'est ce qui me caractérise, rentrer sur mon pied droit et enrouler, un but décisif, sur une passe de Ronny en plus. Et pour la passe, celle pour Nolan (Roux) à Évian, parce qu'elle est difficile à réaliser, de l'extérieur du pied. »
- Sur la fin on vous voyait allait fêter vos buts avec les remplaçants, comme Elana sur la fin. Ce sont des attitudes de leader non ?« Je ne sais pas si c'est un geste de leader. Ce n'était pas calculé en tout cas, il fallait montrer que tous les joueurs étaient importants. Un résultat, c'est le fruit du travail de tous. »
- Qu'avez-vous appris depuis que vous êtes à Lille ?« La haine de la défaite, le fait de toujours jouer pour la gagne, en L1 comme en C1. En arrivant ici, j'ai tout de suite compris qu'on jouait pour gagner. Ça change tout. Pour un joueur offensif comme moi, c'est le top. »
- En Ligue des champions, ça a rarement été le cas pourtant...« Oui, ç'a été deux années difficiles même si l'an passé, ça se joue sur le dernier match à domicile où on fait nul (Trabzonspor, 0-0) ... On reste sur notre faim dans cette compétition, j'ai envie d'y revenir et de passer au moins cette phase de groupes. »
- Que faites-vous en dehors du foot ?« Rien d'extraordinaire, je suis chez moi, en famille. Je suis plutôt casanier, sauf après les matchs où j'aime bien sortir avec mes amis. »
- Avec Rodelin, il y a une entente particulière... Vous l'avez aidé à s'imposer ?« Avec Ronny, il y a les origines (réunionnaises), mais pas que ça, on a eu un feeling parce qu'on se ressemble, on aime les mêmes choses. Quand je suis à la maison, il est souvent là aussi, on s'entend très bien, et ça se ressent sur le terrain. Il n'avait pas besoin de moi pour exploser, quand on connaît son talent, après peut-être que cette entente lui a donné confiance... »
- On vous imagine heureux de faire partie de la tournée sud-américaine des Bleus...« Oui, ça me fait plaisir, d'être encore dans cette liste après celle des matchs contre la Géorgie et l'Espagne (il n'avait pas joué une minute). C'est de la continuité, c'est ce que je cherchais. Je suis content de ne pas être en vacances, pour une fois (sourire) ».
- Le précédent rassemblement s'était bien passé ?« Oui, même si je n'ai pas joué. Je suis aussi dans l'attente parce que devant moi, il y a des joueurs de classe mondiale, donc j'attends mon tour. »
PROPOS RECUEILLIS PAR ANTOINE PLACER ET OLIVIER FOSSEUX
vds@lavoixdunord.frPHOTOS STÉPHANE MORTAGNE