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«Florian Raspentino, quel regard portez-vous sur votre début de saison ?
Je savais en arrivant ici que je ne serais pas tout de suite titulaire, que cela serait compliqué. Je travaille à fond pour y arriver. J'ai souvent fait des bouts de matches. Jeudi dernier, contre Fenerbahçe, j'étais content car le coach m'a aligné d'entrée. Dans l'ensemble, j'aimerais avoir plus de temps de jeu. Mais il y a de la concurrence.
«J'ai été déçu par le match à Bordeaux (0-1), je ne suis même pas entré en jeu...»
Vous avez pour l'instant joué 22 minutes en 14 journées de Championnat. Vous attendiez-vous à passer autant de temps sur le banc ?
Non, j'espérais jouer un peu plus. Ça fait un peu ch... Je me pose beaucoup de questions. Mais c'est comme ça. Dans la vie d'un footballeur, il y a des hauts et des bas. Quand on ne joue pas, on perd vite le rythme. Quand je rentre dix minutes, j'ai l'impression de ne pas avoir joué depuis très longtemps. A Nantes, j'étais habitué à enchaîner les matches. Cette situation n'est pas facile.
Avez-vous eu des explications d'Elie Baup ?
Au tout début, on a discuté un peu. Il me reprochait de ne pas assez défendre à l'entraînement. J'ai rectifié le tir. Puis il m'a rassuré en me disant que j'étais très adroit devant le but et que j'allais avoir du temps de jeu, que ça allait venir. J'ai donc été déçu par le match à Bordeaux (0-1), je ne suis même pas entré en jeu...
Comment l'avez-vous vécu ?
Déjà, comme Dédé (Gignac), Loïc (Rémy) et Jordan (Ayew) étaient forfait, je pensais avoir une chance de jouer d'entrée. D'autant qu'à la base je suis un attaquant de pointe. J'étais un peu déçu de ne pas commencer. Ensuite, je pensais que je serai le premier remplaçant à entrer. Et au final, je ne rentre pas du tout. J'étais très déçu à la fin du match. C'est assez compréhensible. Je me suis dit : "Mais si tu ne joues pas quand il y a autant d'absents, alors tu vas jouer quand ?" J'ai aussitôt eu une discussion avec le coach. Je ne lâcherai pas.
«A ma place, n'importe qui aurait enragé»
Quand vous voyez Elie Baup lancer un amateur comme Fabrice Apruzesse et pas vous, vous vous dites quoi ?
Je n'ai rien contre Fabrice ni contre Billel (Omrani), ce sont de bons mecs. Fabrice, il a réalisé un rêve à 27 ans. Il joue 20 minutes à Bordeaux. Tant mieux pour lui. Mais ça fait maronner. A ma place, n'importe qui aurait enragé. Là, je suis passé à autre chose, je n'y pense plus.
Du coup, ne vous arrive-t-il pas de regretter votre choix de l'intersaison ?
Pas du tout, je suis content d'être là. Je n'oublie pas d'où je viens. Il y a deux ans, j'étais en CFA (à Agde). Je ne regrette rien. Maintenant, on verra bien en janvier comment les choses vont se passer. Si malgré la Coupe d'Afrique, je n'ai pas plus de temps de jeu, il faudra faire un point. J'ai envie de rester, mais si la meilleure solution est de faire un prêt, je n'hésiterai pas.
«Alors c'est vrai que des fois je me dis : "Si j'étais resté à Nantes..."»
Et quand vous voyez Nantes, votre ancienne équipe, jouer les premiers rôles en Ligue 2, à quoi pensez-vous ?
Je suis très content pour eux et j'espère qu'ils vont monter. C'est un grand club, une ville de foot et il y a un super stade. Alors c'est vrai que des fois je me dis : "Si j'étais resté à Nantes..." Contre Angers, le stade était plein à craquer, c'est beau de voir ça en L2. Bon, je relativise en me disant que je suis à l'OM quand même. Il y a beaucoup de joueurs qui aimeraient être à ma place.
Et si jamais Nantes vous contacte au mercato pour finir la saison avec eux et les aider à décrocher l'accession, que leur diriez-vous sachant que vous n'êtes pas parti en très bon terme avec le président Kita ?
Tout dépend du club, si l'OM veut me prêter car ils ne comptent plus sur moi... Si le coach me le fait savoir et si Nantes a besoin d'un coup de main, je ne peux pas oublier ce que le FCN a fait pour moi. Même si le président Kita m'en veut d'être parti libre. C'est normal et humain. Ça aurait énervé n'importe quel président. L'offre de l'OM, je ne pouvais de toute façon pas la refuser.»
Propos recueillis par David MICHEL, à Marseille