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Gadi : "C’est ça, la vraie vie!"
Prêté par l’OM à Boulogne/Mer, l’attaquant s’éclate dans leNord
Une rédemption. Ou, du moins, une bouffée d’oxygène. Prêté par l’OM à Boulogne/Mer (National) jusqu’en juin prochain, Chris Gadi revit dans le Nord. Ce soir, il pourrait être titularisé sur le front de l’attaque pour défier Uzès-Pont-du-Gard (19h), pour la 23e journée de National.
Fin janvier, il était à Marseille. Le temps d’un aller-retour express, il a filé à La Commanderie pour saluer les éducateurs et les dirigeants du centre de formation, mais aussi ses potes Kevin Osei et Billel Omrani. "Ça fait surtout du bien de retrouver le soleil !, savoure-t-il. À Boulogne, il pleut tous les jours... Et c’est très calme."
À 20 ans, le natif de Grigny a retrouvé le goût de jouer après seulement 5 bouts de matches l’an dernier (pour 71 minutes au total). "C’est le prototype de l’attaquant moderne. Je ne suis pas surpris", glisse à son sujet Éric Thiery, l’entraîneur de la réserve de l’OM, qui a cru en lui plus que Gadi lui-même.
Auteur de six buts en 19 rencontres (toutes compétitions confondues) depuis août, le vif attaquant ne pensait pas que l’expérience serait bénéfique à ce point. "Ça me fait un bien fou. En six mois, j'ai joué plus de matches que sur toute la saison dernière !, profite-t-il. Tu te sens important, on ne te néglige pas. Ne pas jouer te fait perdre tes repères. Tu en oublies même ce que tu dois faire, tu es toujours dans l'hésitation. C'est encore plus le cas à l'OM: déjà que tu ne joues pas beaucoup, tu es de suite sous le feu des projecteurs dès lorsqu'on t'utilise. Et il faut être performant. Marseille réclame ça, mais c'est le plus dur à gérer", note celui à qui l’air du Nord semble faire le plus grand bien."
Quand tu pars du centre de formation, tu te rends compte que tu es protégé à Marseille. Dès que tu as besoin de quelque chose, tu l'as. La structure est parfaite, reconnaît-il. Le problème, c’est que l’on veut être des hommes alors qu’on continue de s'occuper de nous comme des enfants. De notre côté, on aspire à grandir mais on se contente de ce confort sans forcément aller chercher les choses. Il y a trop de confort. L'expérience d'aller en prêt au niveau inférieur me montre que, dans la vie, si tu veux quelque chose, il faut aller le chercher. Ce n'est pas en attendant que cela va arriver."
Pointé du doigt pour son manque d’implication l’an dernier, Chris Gadi a compris les erreurs du passé. "Maintenant, je vois ça de l'extérieur. Mais il y a encore un an, je n'aurais jamais pensé ça ! J’habite seul dans mon appart, ça me fait aussi réfléchir, assure-t-il. Aujourd'hui, je pense par exemple que le fait que DidierDeschamps m'ait viré du groupe l'an dernier est la meilleure chose qui me soit arrivée. Ça m'a permis de me remettre en question. Je raconte mon aventure à ceux du centre de formation. Dès que tu as un coup de mou, tu ne vas pas aller chez ton pote pour jouer à la Play. Non, là tu es seul ! Tu n'es pas tout le temps entouré, conseillé... À Marseille, quand tu es blessé, le staff médical est là pour toi et s'adapte à tes besoins. À Boulogne, les kinés ne sont pas tout le temps là et tu dois t'adapter à leurs disponibilités. C'est ça, la vraie vie !" Et Gadi de poursuivre son introspection: "Quand tu sors du centre de formation, tu vois la façon dont les pros évoluent, leur train de vie. Et tu te crois inconsciemment à leur place, alors que tu es encore très loin de leur niveau. C'est ce que j'essaie de garder en tête, en me disant qu'il faut bosser encore et toujours." Serein et davantage réfléchi, Chris Gadi, outre le maintien avec l’USBCO, n’attend qu’une chose : "Revenir à Marseille plus fort".
Source : La Provence